Fort d’un deuxième album qui m’a vraiment fait vaciller, PROCESS a bien voulu répondre à mes questions concernant celui-ci. Et, comme vous le verrez vers la fin de l’interview, PROCESS compte sur vous pour faire passer le message.

Line-up : Liz (chant), Chris (guitare et programmation), Gilles (clavier et programmation), Kroma (batterie) et Yannick (basse)

Discographie : Lourde Attirance (Album - 2005), Posséder Et Appartenir (Album - 2007)


Metal-Impact. Bonjour et merci d’accepter de répondre à nos questions. Début habituel, mais pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas et nous décrire un peu votre parcours, individuel aussi bien que celui du groupe.
Gilles. Salut, pour être bref, nous sommes un groupe Normand fondé en 1998, formé de cinq membres. Notre line up n'a jamais changé malgré toutes ces années : Liz au chant, Chris à la guitare, Gilles aux machines, Kroma à la batterie et Yannick à la basse.

MI. Vous qualifiez vous-même votre musique de Néo Rock. Que mettez-vous comme définition derrière cette appellation ?
Gilles. C'est toujours très délicat de coller une étiquette sur une musique surtout lorsqu'il s'agit de la votre. Néo rock nous semble un compromis correct, un mélange entre le Neo Metal et le Rock Nous aurions presque pu rajouter Pop à notre intitulé mais ça commence à faire un peu style à rallonge…

MI. Cherchez-vous par là à vous démarquer d’une scène Metal française, même si vous avez tous les ingrédients d’un groupe de Metal à chant féminin ? Une manière de toucher un public plus large ?
Gilles. Nous ne souhaitons pas particulièrement nous démarquer néanmoins nous espérons avoir notre univers propre. Il est certain que nous ne nous sentons pas vraiment comme une formation de "Metal" pure et dure, nous avons juste des influences Metal, tout comme nous en avons pour l'Eléctro, la Pop ou la chanson française. Il y a de très bons groupes Français et nous sommes les premiers à fondre lorsque l'on découvre un groupe "de chez nous".

MI. D’ailleurs, on sent une évolution depuis Lourde Attirance. Un côté Metal moins prononcé. Le Metal appartient-il au passé de PROCESS ?
Gilles. Tout d'abord il y a une histoire de mix, Lourde Attirance étant notre premier album, il y a forcément des erreurs de jeunesse. Les guitares ressortent beaucoup ce qui donne ce coté "Metal" mais il est également certain que la composition de notre deuxième disque a été faite dans un autre esprit. Ce n'est pas pour autant que l'on va laisser tomber le Metal, nous ferons comme nous avons toujours fait : comme ça nous vient !!

MI. On vous compare souvent à un groupe comme EVANESCENCE. Comment le percevez-vous ? Pensez-vous que cela soit un frein pour vous ou plutôt une comparaison qui peut vous ouvrir des portes ?
Gilles. Pour être honnêtes, parfois on se demande pourquoi une telle comparaison alors que d'autres groupes se rapprocheraient plus de notre musique. Cela doit être dû à la rareté des groupes Rock à chant féminin et à notre coté "refrains accrocheurs". Toujours est-il que cette comparaison n'est ni un frein, ni un atout pour nous. Nous le vivons très bien.

MI. Vous avez choisit de chanter en français. Pourquoi une telle volonté dans un style musical où la langue anglaise est majoritaire ?
Gilles. La réponse est presque dans la question, tout le monde chante en anglais. Et puis pourquoi ne pas écrire dans notre langue maternelle après tout, cela nous semble naturel et nous sommes fiers de le faire.

MI. Pensez-vous que le choix de textes en français puisse être un obstacle pour vous ?
Gilles. Au contraire, c'est un plus pour sortir du lot !! A aucun moment un obstacle; surtout dans un pays aussi chauvin que le notre…

MI. Cela vous permet-il au contraire de pouvoir mieux exprimer les sensations qui vous traversent (les textes, à l’image de la musique, sont tous très travaillés) ?
Gilles. Tout à fait, cela permet de parler plus directement à celui qui écoute, de faire passer des messages de manière claire et forte.

MI. Tous les titres de Posséder Et Appartenir sont des singles en puissance. Qu’est-ce qui a fait que vous ayez choisit le titre « Stara Zagora » comme premier single et pas un autre ? Y avez-vous un attachement particulier ?
Gilles. En réalité nous avons choisi ce titre en single en pensant surtout au clip, car c'est une chanson très imagée mais aussi très simple, ça collait donc parfaitement pour l'illustrer en vidéo. C'est vrai que nous avions plusieurs choix et que ça n'a pas été simple de choisir.

MI. L’ensemble des morceaux dégagent une profonde mélancolie. Est-ce une volonté de votre part ou bien les évènements qui ont aboutis à la composition de ces morceaux les ont conduits dans cette direction ?
Gilles. C'est tout le paradoxe du groupe, nous passons notre temps à rire et délirer et nous faisons une musique plutôt mélancolique et sombre. Ce n'est même pas un choix, c'est une voie que nous prenons en composant le plus naturellement du monde. Peut être une histoire d'inconscient...on va aller consulter !
Nous essayons juste de faire du beau, de faire notre musique avec nos tripes.

MI. Un artwork travaillé et un digipack pour l’album, un clip qui sort et passera bientôt sur certaines chaines de télévision. Il semble que vous avez mis les petits plats dans les grands pour la sortie de Posséder Et Appartenir. Vous avez réussit à faire ce que vous vouliez ou bien y a-t-il des choses que vous vous auriez préférez voir se passer autrement ?
Gilles. Dans l’ensemble, tout s’est vraiment bien déroulé pour cet album. Le résultat final a vraiment collé à ce que nous imaginions au départ. Nous sommes particulièrement fiers de Posséder et Appartenir et non, je ne vois pas comment tout cela aurait pu mieux se passer…

MI. Vous proposez actuellement votre album en téléchargement gratuit (ou possibilité de faire un don). Comment vous est venue cette idée ?
Chris. L’idée nous est venue en discutant avec notre producteur Florence Hendrickx. Elle nous faisait part des difficultés rencontrées entre autres, pour la diffusion en radio, qui reste encore le meilleur moyen de faire découvrir la musique. En France, la grande majorité des professionnels de la musique sont très frileux dès qu’il s’agit de guitares un peu musclées, ils ne prennent pas la peine d’écouter ne serait-ce que la mélodie. C’est comme ça par exemple que la programmatrice du Mouv’, (je vous rappelle leur super slogan : « libère ton esprit rock »), a quand même trouvé le moyen de nous dire que notre musique était beaucoup trop Metal pour leur programmation quotidienne… Ce qui ne les empêche pas de programmer du EVANESCENCE ou du LINKIN PARK bien entendu…
C’est face à ce comportement que nous avons décidé de faire notre propre diffusion « de masse » en proposant notre album en téléchargement libre. Alors bien sûr, la contre partie évidente, c’est que ça ne nous rapporte pas un centime, alors que nous avons passé plus d’un an à composer et que notre producteur à dépensé beaucoup d’argent pour la production du disque. Nous espérons simplement que certaines personnes achèteront le digipack malgré tout, ou bien qu’ils feront des dons via notre site. Si les gens veulent nous voir survivre pour découvrir l’album suivant, ça ne dépend que d’eux.

MI. Pour la fin, que peut-on souhaiter à PROCESS ?
Gilles. Que le bouche à oreille fonctionne, que les gens réclament PROCESS dans les festivals et sur les radios nationales afin que nous puissions continuer d’apporter un peu de bonheur à tous ceux qui nous aiment et nous écoutent déjà.