Depuis leurs débuts en 1998, TRIMONIUM s’évertue à exécuter un Black mélodique et épique de seconde facture, n’ayons pas peur des mots ! Mais, pour le cas de ce groupe allemand, ce n’est pas si péjoratif que çà. Cette horde de guerriers teutons en est déjà à l’édition de son troisième opus avec ce Son of a Blizzard qui fait suite aux Of Warriors & Heroism en 2001 et Blow The Thorns paru en 2003 qui ne laissèrent pas non plus un souvenir impérissable dans les mémoires. Ces disques ont juste le mérite d’exister, voilà tout. Spécialité des chefs germains, TRIMONIUM marche dans le sillon d’IMMORTAL, mais n’est pas IMMORTAL qui veut. Pour faire du IMMORTAL, il faut s’appeler Abbath. Point barre. Et pourtant, ce que propose TRIMONIUM n’est pas complètement à jeter à la poubelle.
Et même après un morceau d’ouverture d’une rare insipidité, TRIMONIUM invoque Odin, Dieu de l’inspiration en tout genre afin de lui permettre de pondre de bons titres. S’ensuit donc un «Son of a Blizzard» de qualité, une cavalcade épique de riffs, hivernale et guerrière aux arrangements mélodiques. Son de cloche identique avec le titre suivant «The Wisdom of The Crying Stones» et son final harmonique non dénué d’intérêt, relevé et nerveux. On assiste ensuite à un bis-repetita avec le titre «Return From The Battle» dans la lignée des morceaux précédents. Le combo allemand, auquel on ne pourra pas leur reprocher leur professionnalisme et leur enthousiasme, manque d’innovation et d’idées. TRIMONIUM négocie des compositions longues, parfois répétitives, redondantes et lourdes, voilà ce que l’on peut principalement leur reprocher. Les quatre germains ne se mouillent pas trop et utilisent une recette magique qui sent un peu le mouflon. Une originalité cruellement absente qui nuit au message du groupe. Ajoutons à cela un artwork hideux et illisible, bref on ne peut pas dire que TRIMONIUM marque des points sur ce coup-là. Et à la longue ça en devient agaçant.
Que cela soit avec «Choose The Weapon» ou «Thy Blood For Yours», on a cette désagréable impression d’entendre les mêmes riffs, la même voix rocailleuse qui ne bouge pas d’un iota. TRIMONIUM ne parvient pas à écrire un morceau complet qui soit intéressant du début à la fin et ne fonctionne uniquement que par bribes en prenant l’exemple de «A Sign in The Sky». Un passage pas mal ici et là, des riffs bien exploités et disséminés à travers la rondelle, des plans de batterie et de bonnes lignes de basse mais la mayonnaise ne prend décidément pas démontrant les limites créatrices du quartet. C’est préjudiciable car le dernier titre «War of Blood» est plutôt réussi, réunissant mélodie, dimension épique et agressivité.
Dommage car à ce niveau avec cette sortie de ce troisième opus, on était en droit de s’attendre à quelque chose de plus personnel et de plus prononcé. D’autant que la production se permet de les mettre en valeur. Il va falloir que TRIMONIUM se dépasse grandement afin de se démarquer de ses influences.