AANIMA est un jeune groupe français qui n’a pas choisit la facilité pour débuter. En effet, ses membres ont décidé de commencer par la composition d’un Opéra Rock ayant pour thème la déchéance du père de John Waine Gacy, un tueur en série qui se déguisait en clown (ils flottent tous en bas…). Déjà que composer des morceaux n’est jamais chose aisée, se porter volontaire pour s’engager dans la voie d’un Opéra Rock est gage d’une réelle volonté artistique puisqu’il faut savoir apporter de la cohérence à l’ensemble tout en ne lassant pas et en n’étant pas redondant. Si on ajoute à cela que les membres sont eux-mêmes jeunes - dix sept ans de moyenne - on tient là un projet ambitieux. Avec cette première démo cinq titres le groupe veut montrer ce qu’ils ont déjà sous le coude tout en continuant leur travail de composition dans l’optique de sortir un album.
« Transfiguration » est un morceau qui lorgne vers un Heavy assez classique dans les bases en y intégrant des éléments un peu plus Progressif pour propulser l’auditeur dans l’univers qu’AANIMA souhaite créer. « Light » est un morceau qui n’a rien à voir tant il tend vers l’ambiance. Cela m’a fait penser un peu aux atmosphères que savait créer NOIR DESIR sur leurs premiers opus. « The Clown » navigue sur les mêmes eaux que « Light » en y ajoutant un côté dérangé comme savait le faire PRIMUS à une époque. Attention, cela ne ressemble en rien, mais des touches de ci de là m’ont fait arriver cette image en tête. « 25 » revient vers quelque chose de plus métallique dans l’esprit. Et « Unconsciousness » clôt cette première démo.
Encore une fois, je trouve que le projet est ambitieux et je ne peux qu’encourager AANIMA à poursuivre dans cette voie. Toutefois, il y a quelques petits détails qu’il me faut souligner. Le premier, purement technique, concerne la capacité à garder un tempo constant. Rien de bien méchant en soi mais les reprises sur certains ponts de batterie, notamment, sont encore approximatifs. Ensuite, je trouve qu’il manque des arrangements. C’est assez brut de décoffrage. Ce qui pourrait passer pour des morceaux simples passe moins pour cette volonté de créer une œuvre complète plus aboutie. Enfin, j’ai l’impression que le groupe ne sait pas trop où se diriger pour l’instant. Ça oscille entre le Metal et le Rock. Cependant, c’est sans doute trop Rock pour les métalleux et trop Metal pour les rockeurs.
Malgré ces quelques remarques, il faut que le groupe poursuive son effort pour nous sortir son opus final : Bad Jack. Le temps apportera sans doute les touches supplémentaires nécessaires pour en faire un bon album.