UNLIGHT (de) - Death Consecrates With Blood (2009)
Label : Massacre Records / Season of Mist
Sortie du Scud : 30 janvier 2009
Pays : Allemagne
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 46 Mins
Vilains, pas beaux, hideux, moches, laids et avant tout, fiers de l’être. UNLIGHT est peut-être l’une des caricatures les plus ratée du blackeux de base. Grimés en clowns triste et arborant fièrement un outillage de cloutier, ces quatre allemands ne font pas, vous l’aurez compris, dans l’inédit. Pourtant voilà bien une décennie qu’ils squattent sauvagement la scène Black germanique, vagabondant comme des marginaux au fil de leurs envies mais toujours en laissant leur campement jonché de « trues » canettes de bière et de « evil » paquets de Lucky Strike vides. Leur éducation serait sans doute à revoir, car il y’a bien longtemps qu’on sait que les morts, c’est pas vivant (sauf si on s’appelle Romero…). Faudrait donc un jour arrêter de tout faire pour leur ressembler.
Qu’importe, l’essentiel c’est que ce quatrième jet n’est ni vilain, ni pas beau, ni hideux, ni moche, ni laid et que de ça, ils feraient mieux d’en être fiers. Même si les plus mélomanes d’entre nous tenteront de nous contredire en avançant le coté bruitiste de Death Consecrates With Blood, il s’en dégage tout de même une puissance et une haine non négociables. C’est en général le sort qui nous est réservé quand on s’aventure sur un CD de Black Metal mais là, les teutons font preuve de beaucoup de talent en dépit d’un manque criant d’originalité. Je craignais beaucoup de me retrouver en face d’un full-lenght ultra homogène et compact qui me retourne l’estomac à cause de son odeur putride et ses effluves mortuaires. La réalité est différente. UNLIGHT parvient à ma grande surprise à varier son jeu à grands coups de breaks rythmiques et variantes dans le style. Ainsi on se retrouve avec un hybride de Black mêlé à diverses influences. Principalement du Death et, plus rarement du Thrash. J’ai néanmoins tendance à penser que le Thrash occupe une place importante dans leurs petits cœurs tout sombres, au point qu’ils lui ont rendu un hommage sensationnel avec « Mendacious Messiah ». Une incartade inattendue dans ce monceau de brutalité, une bouffée d’oxygène certaine. A coté de ça, UNLIGHT effectue une sortie soignée et étale tout son talent technique, notamment Lord Grond qui, pour battre ainsi ses fûts, doit sortir d’une longue période d’isolement post-dépressif. On ne lui en tiendra pas rigueur puisqu’il donne un sacré relief à la majeure partie des propositions. Par contre, le vocaliste, Blaspherion (qui gère convenablement sa guitare) fait parfois preuve de suffisance et se relâche dans les couplets. Sa prestation, pas exempte de tout reproche, est à l’image de leur performance, pas foncièrement mauvaise mais à améliorer sur la forme. Néanmoins, l’objectif principal est atteint puisque tout ce que je demande à un groupe de Black, c’est de ne pas m’ennuyer. Et sur ce point, les cousins germains s’en sortent bien. Leur Black Metal, à forte connotation mélodique et agrémenté de quelques samples (chœurs grégoriens entre deux riffs tranchants sur « Becoming The Ungodly Sin » n’est pas un modèle du genre mais se sauve sur une production irréprochable et grâce a quelques fanfreluches de bon goût. Seule la fin du CD semble s’allonger inconsciemment pour commencer tout juste à lasser.
UNLIGHT fait parler l’expérience et la dextérité et il s’en fallait de peu pour qu’on s’endorme. Les allemands nous font grâce des clichés musicaux les plus grotesques qui gangrènent le Black Metal. Et si leur prestation restera plus dans les anus que dans les annales, ils peuvent se féliciter de proposer encore quelque chose de lucide après dix ans de métier et un nombre exponentiellement croissant de médiocrités.
Ajouté : Jeudi 19 Mars 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Unlight Website Hits: 10455
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