STRATOVARIUS (fi) - Matias Kuplainen et Lauri Porra (Juin-2009)
Le boulot d’intervieweur n’est pas une sinécure : et d’une, c'est bénévole (quel rat ce Blasphy De Blasphèmar !) ; de deux, la personne interviewée n’est pas toujours celle que l’on croit. Telle est la situation à laquelle nous fûmes confrontés en nous attendant, pour STRATOVARIUS, à rencontrer Jens Johansson (claviers) et Timo Kotipelto (chant), alors que nous nous retrouvons face à face avec Lauri Porra (basse) et Matias Kuplainen (guitares), les deux petits nouveaux...
Line-up : Timo Kotipelto (chant), Jens Johansson (claviers), Jörg Michael (batterie), Matias Kuplainen (guitares), Lauri Porra (basse)
Discographie : Fright Night (1989), Twilight Time (1993), Dreamscape (1995), The Fourth Dimension (1995), Episode (1996), Visions (1997), Destiny (1998), Infinite (2000), Intermission (2001), Elements pt. I (2003), Elements pt. II (2003), Stratovarius (2005), Black Diamond: The Anthology (2006), Polaris (2009), Elysium (2011), Under Flaming Winter Skies (Live in Tempere) (DVD - 2012), Nemesis (2013), Eternal (2015)
M-I Interviews du groupe : Jens Johansson et Timo Kotipelto (Juin-2005), Matias Kuplainen et Lauri Porra (Juin-2009), Jens Johansson (Juil-2012), Jens Johansson (Jan-2013), Timo Kotipelto et Jens Johansson (Juil-2015)
Crédit Photo : LudoPix.com (Retrouvez d'autres photos sur ce lien)
Metal-Impact. Matias, tu as donc la lourde tâche de remplacer de Timo Tolki. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Matias Kuplainen. Je viens de Finlande, plus précisément d’Helsinki. J’ai commencé à jouer de la guitare classique dès l’âge de quatre ans. Plus tard, je suis ensuite passé à la guitare électrique et j’ai joué dans plusieurs groupes de pop rock jazz finlandais, mais ces cinq dernières années, je me suis surtout concentré sur mes activités de producteur.
MI. De ton point de vue, c'est plutôt une bénédiction ou une malédiction de succéder à Tolki ?
Matias. (rires) Ni l’une ni l’autre. Je prends beaucoup de plaisir à jouer avec des gars aussi talentueux.
MI. Sur Polaris, as-tu cherché à reproduire le style de Tolki ?
Matias. En aucun cas. Dans ce genre de situation, départ d’un guitariste, arrivée d’un nouveau, je ne pense pas que copier le style de celui qui t’a précédé soit la solution. J’ai tenu à être à l’aise, à suivre mon feeling.
MI. Comment vis-tu le fait d’être sur la route ? Plutôt excitant ou plutôt fatigant ?
Matias. Quand tu es sur scène, tu oublies tout, mais une tournée, ça reste surtout beaucoup d’attente et c'est vrai que c'est parfois pénible et fatigant.
MI. Venons-en à votre dernier album. Sur Polaris, chaque membre du groupe a eu l’occasion de s’exprimer, ce à quoi Timo Tolki (ndr : ancien guitariste et leader de la formation) ne nous avait pas habitués auparavant. Comment en êtes-vous arrivés à un tel processus de composition ?
Lauri Porra. Avec le départ de Timo (Tolki), le groupe a connu un gros changement qui s’est ressenti dans le processus créatif, dans lequel nous nous sommes tous investis.
MI. C'est dire que, depuis le départ de Tolki, STRATOVARIUS est désormais un groupe, et non plus le groupe de tel ou tel, comme Kotipelto par exemple ?
Lauri. Tu peux effectivement dire ça. Quand tu regardes les compos de cet album, chacun d’entre nous a été crédité. C'est un fonctionnement beaucoup plus démocratique.
MI. La démocratie, c'est bien, mais ne penses-tu pas qu’il est utile d’avoir un leader pour indiquer, voire imposer, une ligne directrice à l’ensemble ?
Lauri. Pour le moment, une chose est sûre, c'est que tout nous a paru naturel et chacun d’entre nous est satisfait de la manière dont a été composé Polaris.
MI. Sur Polaris, l’auditeur retrouvera des morceaux classiques comme « Deep Unknown » ou « Forever is Today ». Est-ce un moyen de dire aux fans que, Tolki parti, STRATOVARIUS reste STRATOVARIUS ?
Lauri. Nous n’avons pas vraiment réfléchi en ces termes. Des gars comme Jens, Timo (Kotipelto), Jörg (Michael : batterie), quoi qu’ils composent, ça sonnera toujours comme du STRATOVARIUS.
MI. Si au niveau des compos, le travail a été partagé, en a-t-il été de même pour les lyrics ?
Lauri. J’ai écrit les textes pour cinq titres, Kotipelto et Jens se sont chargés du reste. J’ai pris du plaisir à écrire, sur des sujets essentiellement personnels, sur les choses que j’aimerais changer en moi notamment. Je n’avais pas l’habitude d’écrire ; quand tu composes de la musique, quand tu joues des notes, tu as toujours une histoire derrière. Cette fois-ci, j’ai eu l’opportunité de mettre des mots dessus. C'était un beau challenge que je serais d’ailleurs prêt à relever à nouveau.
MI. STRATOVARIUS est un groupe européen dans le sens large du thème puisque l’on y retrouve des Suédois, Finlandais, Allemands. Diriez-vous qu’il y a une spécificité du Metal européen ?
Lauri. Difficile à dire. Peut-être pourrait-on parler plutôt d’une spécificité du Metal scandinave, d’un état d’esprit fortement marqué par la nature, et ce quel que soit le style de Metal pratiqué.
MI. Sur l’album Elements Pt. 1, il y avait un titre en français, « Papillon ». Y a-t-il une relation particulière entre STRATOVARIUS et le public français ?
Lauri. Il est vrai que STRATOVARIUS a une base de fans fidèles en France. C'est pourquoi nous avons particulièrement à cœur de nous produire au Hellfest aujourd’hui.
MI. Lorsque vous êtes sur la route, lorsque vous ne buvez pas ou même lorsque vous buvez, avez-vous le temps de bouquiner ? Aurais-tu par exemple des écrivains finlandais à conseiller à nos lecteurs ?
Lauri. Figure-toi que je lis en fait un bouquin français en ce moment…
MI.… en français ?
Lauri. Non, faut pas pousser non plus (rires). (ndr : Lauri cherche dans son sac). Je croyais l’avoir mais je l’ai oublié dans le bus. Il s’agit de 99 Francs. J’aime aussi beaucoup Houellebecq – même si je n’arrive pas à savoir si ce type écrit des chefs-d’œuvre ou de la merde –, Martin Page, notamment Comment je suis devenu stupide (ndr : je dois déjà l’être car tant l’écrivain que l’ouvrage ne m’évoque pas grand-chose), mais aussi Virginie Despentes. J’adore la littérature française contemporaine…
S’engage en cette fin d’interview un débat passionné sur les controverses autour de Houellebecq et Despentes. Je vous en dispenserai, car c'est bien connu : les métalleux ne sont que de gros bœufs qui ne pensent qu’à headbanger et se biturer…
Ajouté : Lundi 24 Août 2009 Intervieweur : Le Comte de la Crypte Lien en relation: Stratovarius Website Hits: 21319
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