Après avoir prêté sa voix à de nombreux groupuscules brésiliens, Renato Tribuzy décide qu’il est temps pour lui de voler de ses propres ailes et le bougre travaille d’arrache-pied pour faire décoller sa carrière. Son talent étant à la hauteur de son ambition, le chanteur s’entoure des plus grands noms du Heavy Metal pour donner naissance à Execution.
On retrouve donc Dennis Ward, Roy Z et Achim Köhler derrière les manettes, histoire d’obtenir le meilleur son possible. Et ça fonctionne du tonnerre car chaque instrument possède un son excellent, mettant en avant des rythmiques assassines et des soli en béton armés. Puis vient ensuite la prestigieuse brochette d’invités qui intervient tout au long de cet album. TRIBUZY s’offre donc les services de Bruce Dickinson (IRON MAIDEN) sur le très rock « Beast In The Light » sur lequel l’anglais s’en donne à cœur-joie, Michaël Kiske (ex-HELLOWEEN) sur un « Absolution » débutant sur des sonorités flamenco pour ensuite monter vers un heavy tonitruant durant lequel la voix agressive de Tribuzy se mélange à merveille avec celle, plus lisse, du chanteur allemand, mais aussi Mat Sinner et Ralf Scheepers (SINNER, PRIMAL FEAR) pour une reprise de… SINNER, « Nature Of Evil ». Execution est également parsemé de soli exécutés par Kiko Loureiro (ANGRA), Roland Grapow (MASTERPLAN) et Roy Z, et c’est vrai que sur papier, ça donne l’eau à la bouche. Mais en même temps, n’est-ce pas un peu dangereux d’inviter autant de noms sur un premier album ? C’est une question que l’on est en droit de se poser car l’auditeur risque de se focaliser sur les titres contenant les valeurs sûres du Heavy Metal plutôt que d’écouter en premier lieu l’opus dans son intégralité. Et agir de la sorte serait une regrettable erreur car Execution tient la route de bout en bout, de « Execution » à « Agressive ». Chacune des compos donnent ce sentiment d’avoir été taillé dans du granit tellement elles sont solides, pour ne pas dire imparables. TRIBUZY nous assène d’un très grand album de Heavy Metal, ne laissant pas son acquéreur souffler une seule seconde. C’est direct, carré, puissant et diablement efficace. Le seul morceau qui risque de faire grincer les dents est « Web Of Life ». Renato Tribuzy y monte haut, très haut, tellement haut que l’on se demande si ses cordes vocales ne vont pas péter d’un instant à l’autre. Cependant, cela n’enlève absolument rien au charme de ce disque qui vaut le détour… mais pas uniquement pour sa liste d’invités de rêve.
Reste à savoir si le brésilien sera capable de donner une suite à ce premier coup de maitre… et cette fois, pourquoi pas prendre le risque de montrer son talent… seul !