Pour Iron Fist, MOTORHEAD a prit son temps, si l’on ose dire. Entre les tournées mondiales, la promotion et tout le toutim, le fameux trio british continue son travail de sape en sortant des albums de folie en si peu de temps. Ainsi, depuis leurs débuts au milieu des années 70, la machine ne s’est jamais grippée, et au contraire, le combo continu de nous proposer des albums de haute facture. Avec ce coup de poing de fer, le ton est donné de suite. MOTORHEAD est en super forme malgré le fait que ce soit le dernier opus enregistré avec «Fast » Eddie Clarke à la guitare. Ce sera l’ancien guitariste de THIN LIZZY qui remplacera au pied levé Eddie, le dénommé Brian Robertson, qui officiera en plus sur l’album suivant. Mais ceci est une autre histoire, et il est trop tôt pour en parler.
Revenons donc à nos moutons et sur ce sixième opus remarquable de la bande de Lemmy. On est en 1982 : MOTORHEAD a une solide carrière derrière lui et maintient toujours la même étreinte, tel un étau qui nous broie le crâne.
MOTORHEAD, roi incontestable dans le milieu, va réaliser encore un tour de force avec Iron Fist, qui selon moi est presque aussi bon que ces trois prédécesseurs. Et pourtant, l’album ne marcha pas aussi bien que le triptyque d’anthologie, dont il faut reconnaître qu’il était difficile de faire aussi bien. En conséquence, l’album ne rencontra pas le succès escompté et ce malgré de solides arguments à faire valoir dont nous exposons ici les sérieux atouts : en premier lieu, un enchainement d’enfer d’emblée avec le titre «Iron Fist», typique Heavy nerveux façonné au tison rouge qui enthousiasmera les foules, suivi par un «Heart of Stone» des grands soirs. Morceau rapide et endiablé, ce titre est une bombe à lui seul.
MOTORHEAD renoue avec ses racines Blues sur le titre «I’m The Doctor» qui sans être génial, est un morceau relativement correct et potable. «Go To Hell» remet le train en route, le trio magique se remet sur selle et enchaîne avec un «Loser» à la rythmique intéressante où la voix éraillée et cassée par le Bourbon de Lemmy nous donne des frissons. Volontaires et besogneux, Lemmy, Eddie et Phil s’emploient à procurer de bons morceaux comme l’excellente «Shut It Down» ou la véloce «Speedfreak» aux sensations fortes. Il est clair que cet opus est un ton en dessous et peut être un peu plus inégal eu égard à la qualité des trois albums d’avant mais en aucun cas on ne peut affirmer qu’il s’agit d’un ratage total.
Rapides, les compositions sur Iron Fist ne sont pas dénuées d’intérêt, bien au contraire. Produit par Eddie Clarke dont on dit que Lemmy n’en fut pas totalement satisfait, une des raisons qui poussa à l’éviction du guitariste soit dit en passant, Iron Fist mérite en tout cas d’être réhabilité et d’être jugé à sa juste valeur. S’il n’a pas été compris à l’époque par les fans, il est temps qu’il le soit. Un bon sixième album de MOTORHEAD, tout simplement…


Discographie Complète de MOTÖRHEAD : Motörhead (Album - 1977), Overkill (Album - 1979), Bomber (Album - 1979), On Parole (Album - 1979), Ace of Spades (Album - 1980), Iron Fist (Album - 1998), Another Perfect Day (Album - 1983), Orgasmatron (Album - 1986), Rock'n'Roll (Album - 1987), 1916 (Album - 1991), March Or Die (Album - 1992), Bastards (Album - 1993), Sacrifice (Album - 1995), Overnight Sensation (Album - 1996), Snake Bite Love (Album - 1998), We Are Motorhead (Album - 2000), Hammered (Album - 2002), Inferno (Album - 2004), Stage Fright (DVD - 2005), Kiss Of Death (Album - 2006), Motörizer (Album - 2008), Bad magic (Album - 2015)