On peut prendre l’appellation de ce douzième opus de MOTORHEAD Bastards comme une sorte d’hommage lorsqu’on sait que Lemmy souhaitait à la base nommer son groupe BASTARD, mais ce patronyme était déjà pris par un autre groupe Londonien. Quelle bande de bâtards ceux là ! En même temps, MOTORHEAD ca sonne mieux…Bon revenons à nos moutons. Soyons francs, MOTORHEAD se laisse aller ces temps-ci et nous livre des prestations sur disques plutôt très moyennes pour ne pas dire autre chose et rester poli envers un groupe si atypique et génial.
Déjà le groupe change une recette qui ne gagne plus depuis belle lurette. Cette fois ci, c’est le producteur Howard Benson (SEPULTURA, POD, SEETHER) qui reprend le flambeau pour apporter du sang neuf et essayer de palier aux relatifs échecs commerciaux des albums précédents. Et bien leur en a pris car pour ce douzième opus Bastards, MOTORHEAD retrouve un son énorme, lourd, des rythmiques où les marteaux rencontrent les enclumes ! (Ah, ce fameux riff de «Burner», une tuerie !).
Un renouveau par le feu n’arrivant jamais seul, ça y est, c’est officiel, Mikkey Dee est le nouveau batteur du légendaire combo de la perfide Albion. Plus véloce, plus engagé, bref plus impliqué, l’apport de Dee et sa puissance de frappes n’étant pas feinte, le duo de gratteux Campbell / Wurzel rentre d’emblée dans le lard de l’auditeur et cela fait un bien fou. Toujours concerné par les actualités et les évènements alentour bien glauques (« Don’t Let Daddy Kiss Me», inutile de traduire), Lemmy, à travers son jouet MOTORHEAD fait régulièrement montre de sa critique sociale et crache sa bile verdâtre. Rageuses et enragées, les compositions des anglais retrouvent un certain souffle comme sur «I Am The Sword», la puissante «Born to Raise Hell», la groovy «Bad Woman», «We Bring The Shake», l'aiguisée «Devils» qui sont les quelques titres que l’on peut extraire du lot pour prouver à quel point Snaggletooth était en convalescence et paraît cette fois ci repartir sur de bons rails.
Décidément très remonté, MOTORHEAD offre une prestation bien plus convaincante que sur ces précédentes réalisations. Lemmy et sa bande semblent avoir repris du poil de la bête. Les riffs se font plus acérés, les coups, telles des frappes chirurgicales, sont précis et ne ratent pas le coche.
MOTORHEAD est de retour en cette année 1993 et opère un come back enfin plutôt réussi. Cela faisait bien longtemps que le groupe ne nous avait pas proposé un produit convenable et intéressant. Hargneux, investi dans sa quête de renouer avec ses fans les plus fidèles et indécrottables, MOTORHEAD ne fait pas dans la dentelle et fait ce qu’il sait faire de mieux : du Heavy Rock’n’Roll speedé de Bad Boys !


Discographie Complète de MOTÖRHEAD : Motörhead (Album - 1977), Overkill (Album - 1979), Bomber (Album - 1979), On Parole (Album - 1979), Ace of Spades (Album - 1980), Iron Fist (Album - 1998), Another Perfect Day (Album - 1983), Orgasmatron (Album - 1986), Rock'n'Roll (Album - 1987), 1916 (Album - 1991), March Or Die (Album - 1992), Bastards (Album - 1993), Sacrifice (Album - 1995), Overnight Sensation (Album - 1996), Snake Bite Love (Album - 1998), We Are Motorhead (Album - 2000), Hammered (Album - 2002), Inferno (Album - 2004), Stage Fright (DVD - 2005), Kiss Of Death (Album - 2006), Motörizer (Album - 2008), Bad magic (Album - 2015)