Ah, THE ARRS, encore un groupe dont j’entends parler depuis des années mais que je n’avais pas encore pris le temps de découvrir. C’est maintenant chose faite avec leur troisième album, Héros Assassin. Je ne rentrerai pas dans les discussions que j’ai pu voir étaler à droite et à gauche de savoir si le groupe prend le rivage qui va bien, d’autres s’en chargent bien mieux que moi et c’est de toutes manières parler pour ne rien dire puisque les groupes font ce qu’ils veulent et les gens les écoutent s’ils aiment et arrêtent s’ils n’aiment plus. Et puis, comme cela est déjà fait pour tous les groupes, du moment qu’ils acquièrent un rien de notoriété, cela manquerait d’originalité. Mais, pour ne rien dire, j’ai déjà fait quelques lignes, donc rentrons dans le vif du sujet.
« L’Empire, La Femme, La Mort » ouvre le bal avec une intro sombre et froide toute en cordes. Violoncelle et violon posent une ambiance glacée mais emplie d’une mélodie mélancolique. Arrive ensuite « Cannibale ». Effectivement, c’est bien du Metalcore, et on se demande d’ailleurs quel lien on va pouvoir trouver entre « L’Empire, La Femme, La Mort », l’intro, et les autres morceaux. Et c’est d’ailleurs dommage de ne pas avoir intégré des cordes sur les morceaux, par moment. Il y a bien « Martyres » qui remet ça sur fond d’arpèges, mais c’est une pause instrumentale dans l’album. Est-ce que cela compte ?
Metalcore, disais-je. On peut dire que le groupe maîtrise bien son sujet. C’est propre, carré, mais cela manque cruellement d’imagination. Déjà, les riffs se ressemblent énormément entre eux, mais on a en plus l’impression d’entendre ce que l’on a déjà entendu maintes fois ailleurs. Heureusement que l’impression que cela va tout déchirer par moment (et en concert) nous fait accrocher à l’écoute. « Héros Assassin » possède une introduction poignante. Une nouvelle fois des arpèges soutiennent les cris et pleurs d’une femme souffrante. Le problème c’est que cette ambiance malsaine posée n’est pas reprise par le riff du morceau qui dévale ensuite. Quel dommage ! Ce qui sauve le tout, c’est quand même le chant en français. On peut dire ce qu’on veut, j’aime beaucoup quand les groupes assument le chant dans leur langue natale. Par contre, pourquoi ne pas avoir poussé jusqu’au bout et balancé des refrains en français sur les passages en chant clair (qui sont donc en anglais) ? Cela aurait eu, à mon sens, plus d’impact.
Je suis critique parce que le groupe a un réel talent, je pense. Cela se sent sur des passages extrêmement bien sentis, ou encore sur la fin de « Ma miséricorde », monotone et rythmique mais qui me donne des frissons. Le groupe a donc toutes les cartes en main, d’autant qu’ils ont signé maintenant chez Season Of Mist, pour produire une musique puissante, violente, agressive et qui ne suit pas trop les sillons laissés par leurs prédécesseurs. Un simple cahot pourrait les faire sortir de ces rails et affirmer leur propre force.