ZAO (usa) - Awake ? (2009)
Label : Ferret Music / La Baleine
Sortie du Scud : 5 mai 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Metalcore chrétien
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 43 Mins
« Notre père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié et que votre règne vienne… ». ZAO. Trois lettres, une pour chaque figure de la Sainte-Trinité. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Aussi, nos fougueux Metalcoreux américains semblent plus à l’aise dans une église que dans les caves obscures. Entre la lumière et l’obscurité, ils ont choisi de se tapir dans la première, comme pour être mieux vus. Pour ceux qui ne captent pas encore le concept ZAO, ce sont quatre musiciens plein de talent et d’énergie qui ont choisi d’afficher leur foi et leur croyance en Dieu dans une musique pétillante et caustique comme la soude. Les quelques neuf albums qui composent leur discographie avant Awake? auraient du suffire depuis longtemps à prouver leur légitimité sur le haut de la scène Metalcore américaine qui s’encombre inutilement de déchets en ce moment. Mais quelques approximations sur leur petit dernier (à savoir The Fear is What Keeps Us Here (2006) sont venues entacher quelque peu cette réputation jusque là flamboyante. Le symptôme du « et si… ? ».
Et si, pour commencer, on se prenait une violente prune en pleine poire ? Arcimboldo aurait très bien pu s’en inspirer pour son prochain tableau s’il avait encore été parmi nous. Alors à défaut de peintre, on a des musiciens. La chance a voulu les réunir tous deux dans la catégorie « artistes » et ce n’est pas pour me déplaire. D’autant que « 1,000,000 Outstretched Arms Of Nothing » est une sacrée beigne bien punchée. On entre dans le vif du sujet avec des rythmiques décortiquées et décomplexées suivies d’un petit monologue accompagné par une basse percutante. ZAO semble s’ouvrir à de nouveaux horizons et sur la suite, nous gratifie de son plus beau costume de chef d’orchestre. Les guitares sonnent comme des poupées chantantes qu’on caresserait avec tout l’amour du monde. Elles se décarcassent par moment (« Romance Of The Southern Spirit ») et se relaxent sur d’autres (« The Eyes Behind The Throne »). Le jeu de Scott Mellinger est incisif et rageur. On déplorera cependant un déficit en initiatives et on pleurera l’absence de solos dignes de ce nom pour oxygéner tout ça. Ce récital n’est pas orgasmique non plus mais il a le mérite de bien porter son nom. ZAO se réveille et ZAO nous réveille ! ZAO prie, ZAO prêche ! Mieux que récemment, moins bien qu’il y’a longtemps. Le pêché à Daniel Weyandt (qui pour l’occasion, nous a sorti la paire de moustaches à la Salvador Dali qui lui sied très mal). Ce monsieur avait déjà un charisme pittoresque avant. Il devient ici complètement monstrueux avec son intonation growlée qui évoque Angela Gossow (ARCH ENEMY). Seulement, il a quelque chose en plus, notamment au niveau de l’entrejambe. Ne soyez donc pas surpris de frôler l’extase auditive sur la piste éponyme, par exemple. Ne soyez pas non plus outrés d’entendre des vocaux clairs par moment (« Entropia » ou la seconde partie de « Quiet Passenger ». Vous savez comme moi que cet exercice est très à la mode et les ricains le maitrisent plutôt sympathiquement. Mon seul réel accroc avec Awake ? a été dans son implication. Ce sont des mélodies et des morceaux qu’on aime, qu’on réécoute et qu’on oublie aussi vite. Ce disque est un tout, compact. Par conséquent, aucun hit ne viendra vraiment vous tabasser l’oreille interne. Serait-ce même trop carré ?
Néanmoins, je pense que l’objectif numéro un de ZAO a été atteint. Oui, à l’écoute de cet effort, nous sommes réveillés. Euphoriques de l’être mais aussi ronchons. Car on sent bien que cet album repartira à la même vitesse qu’il est arrivé. Au vu de la prestation proposée, on peut nourrir quelques regrets. La grâce divine de leurs débuts s’échappe peu à peu et il n’y a plus que leur technique pour les sauver. Et le règne demandé n’a finalement jamais été aussi loin de venir.
Ajouté : Mardi 02 Juin 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: ZAO Website Hits: 10163
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