ENDSTILLE (de) - Verführer (2009)
Label : Regain Records / Underclass
Sortie du Scud : 17 avril 2009
Pays : Allemagne
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 47 Mins
C’est un brin de culture et beaucoup de moustache qui m’ont permis de reconnaître le boucher représenté sur l’artwork du dernier bébé d’ENDSTILLE. Quand on connaît un peu le passé de ce combo allemand assez singulier, on aurait d’ailleurs facilement pu être berné par les traits de visage de cet homme ainsi que par son regard étrangement similaire à un autre malheureux protagoniste d’une Histoire récente. Celui-là était empereur et non chancelier. Celui-là avait une moustache plus longue que celle de l’autre. C’est au triste Wilhelm II qu’incombe la responsabilité de représenter le visuel de Verführer et d’endosser, je ne saurais vous expliquer pourquoi (et cela ne m’intéresse guère), la tenue de maître charcutier. En tout cas, il est assez facile de lire entre les lignes, pour peu qu’il y’en ai, cet album va être un massacre. Impossible encore de deviner dans quel sens. Et autant le dire tout de suite, ENDSTILLE est un groupe qui peut engendrer des polémiques. Leur passion pour la Deuxième Guerre Mondiale, l’imagerie militaire, le rejet catégorique et blasphématoire du christianisme participe à cette confusion populaire qui à tendance à faire passer les gentils métalleux pour de méchants néonazis. Il n’en est rien, qu’on se le dise enfin pour dit !
Mais je rentre ici dans un débat à n’en plus finir alors que ce Black Metal là, aussi médiocre soit-il, est bien plus intéressant que tout ces dialogues de sourds qui ne vous font pas avancer. Médiocre, oui, c’est le mot. Ce Verführer fait preuve de médiocrité. A vrai dire, nos deutsch’s n’ont jamais fait figure de génies dans leur domaine. Tout juste se sont ils imposés comme étant un bon petit groupe qui ramone la chaumière sans pour autant la faire reluire de mille feux. Navigator était bon, Dominanz était bon, Endstilles Reich était bon, il était donc écrit quelque part que ce combat sera aussi bon. C’est le cas. Pour tout amateur de Black Metal pur, dur, froid. N’en étant pas un, je me permets de souligner le manque de cohérence et d’humanité dont fait preuve le début de l’album. On débute sur un rythme beaucoup trop haut sur lequel j’étais prêt à mettre ma discothèque au feu qu’il ne tiendrait pas ainsi trois pistes de plus. Et ce n’était pas veine prophétie. « Alteration Of Roots » sent le putois d’une force à faire trembler les murs d’un bunker. Ce dernier s’écroule dès « Hate Me… God ? ». Honnêtement, je comprends parfaitement ce besoin incommensurable de faire péter la baraque mais il y’a des barrières à ne pas franchir. Celle du son en est une et si l’esprit authentique est respecté avec un son de friteuse, j’ai fondu en larme devant le rendu de la batterie. Trop haute, trop brutale, trop trop. Grâce à Dieu, Iblis hurle toujours comme un damné dans nos pauvres oreilles qui en prennent un sacré coup. Cette fois, ce n’est pas pour me déplaire. On relèvera même un net mieux à partir de la longue et plus martiale « Depressive/Abstract/Banished/Despised ». D’ailleurs, c’est quand les cadences sont plus saccadées qu’on passe les meilleurs moments. « Suffer In Silence » et « Dead » ne sont pas mal non plus dans leur genre. Cependant (et j’en avais déjà eu confirmation avec Endstilles Reich), on a vite fait le tour du personnage ENDSTILLE et pour un break libérateur, plutôt retourner dans le camp des vaincus.
Je reprocherais donc à nos voisins d’être « too much » dans leur conception du Black Metal. J’en ai déjà entendu des vertes et des pas mûres, assez pour dire qu’il y’a une limite à tout, y compris à la résistance au bruit. Originalité, créativité, intelligence sont autant de points qui n’ont pas été assez travaillés ici et qui font cruellement défaut à un opus auquel il me faudra du temps pour donner une nouvelle chance. Je ne sais pas s'il va Verführer…
Ajouté : Mardi 16 Juin 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Endstille Website Hits: 9917
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