Quoiqu’on fasse on finit toujours par recycler une vieille recette. Les petits malins qui croient innover ne sont la plupart du temps que d’habiles faiseurs qui manipulent des ingrédients déjà réputés dans l’optique d’en faire un plat soit disant inédit.
Une constatation amère ? Pas du tout, juste un préambule pour placer les débats au niveau adéquat.
Puisqu’il va falloir en parler, autant le faire de suite. THE PARLOR MOB n’est pas le nouveau messie. Mais ça tombe bien puisqu’ils n’ont jamais prétendu l’être. Alors quoi ? Eh bien de la musique. Et de la bonne !
Laissons de côté le travail habituel du rock critic, cette quête de l’absurde qui consiste à croire que nous sommes au dessus de la masse des consommateurs par le simple fait que nous recevons les albums sans bourse délier.
Faisons comme si j’avais acheté cet album, et que je souhaite donc en avoir pour mon argent, comme le simple fan de musique que je suis.
Et le simple fan de musique que je suis est comblé !
Je l’avoue, pour moi le Hard-Rock des 70’s n’est pas la panacée. Je suis bien sur fan du ZEP, j’avoue aimer certains albums de PURPLE, des titres de CACTUS, mais en dehors de ça, je ne vendrais pas mon chat à un laboratoire pour acquérir l’intégrale de MONTROSE ou BLUE CHEER.
Mais quand un groupe contemporain s’amuse à remettre au goût du jour des sonorités d’il y a trente ans, et le fait avec un panache certain, je suis preneur.
And You Were A Crow est une petite pépite qui suinte le méchant blues du démon accouplé à un Rock teigneux comme une crasse de 20ème jour de tournée. On pourrait crier à l’opportunisme, mais loin s’en faut. Ici, tout pue le réel, tout transpire la sincérité. Prenez la merveilleuse ballade « Tide Of Tears ». Les BLACK CROWES ont essayé, KINGDOM COME s’est planté, et TESLA a bien failli y arriver. C’est beau comme une fin de soirée dans le tour bus, l’odeur de pet et de gasoil en moins. Gorgé de feeling, débordant de testostérone, même Plant et Page y perdraient leur latin, parce que c’est du même tonneau que « Baby I’m Gonna Leave You ». Le beat à la Bonham de « Hard Times » est plus vrai qu’une flaque de vomi. La lourdeur de « My Favourite Heart To Break » est presque une profession de foi. Le riff de « The Kids » sonne évident ? Encore fallait il l’utiliser à bon escient !
Faire du titre par titre bien linéaire ne m’intéresse pas. Si vous n’êtes pas conquis par cette voix puissante et pourtant cristalline quand il le faut, si ces guitares poisseuses ne vous emmènent pas au 7ème ciel, si cette rythmique franche ne vous donne pas envie de balancer vos vieilles tiags par la fenêtre, sur la tête du premier abruti qui passe, alors je ne peux rien pour vous.
J’ai écouté THE PARLOR MOB et je vais continuer. Ce Hard Blues torride me réchauffe le cœur en ces temps de disette sentimentale.
Quand les groupies se cassent, il reste la vieille bouteille de bourbon.
And You Were A Crow est la mienne.
Merci les gars !