« Rob (Schomaker, basse) et Marco (Wriedt, guitares) étaient très enthousiastes pendant les sessions d’enregistrement. Ils ont écrit la chanson « Taste My Blood », juste pour donner à Utopia une autre couleur. Excellent. Quelle déconnade ! » Ah oui alors quelle déconnade ! On le sent bien dans les propos du chanteur Bernhard Weiss … Non pas qu’AXXIS nous fasse mourir de rire, mais plutôt que le combo germanique déconne à bien tube. Ah ça il doit être super bien le morceau « Taste My Blood », sauf qu’il ne s’agit que d’un bonus du nouvel album Utopia, et que pour l’écouter avec la version promo, tu peux toujours aller te brosser Martine …
Et encore je vous épargne le super coup de promo au sujet du titre fêtant les 20 ans de carrière d’AXXIS, une chanson avec les copains d’AXXIS, comme la belle Doro, Schmier (DESTRUCTION), Andi Deris (HELLOWEEN), David Readman (PINK CREAM 69), etc … Etant donné que le label AFM Records n’a pas daigné nous le fournir non plus, quelle délicate attention, qu’est ce qu’on doit faire ? Le télécharger illégalement ? Quoi ? Aller acheter l’album ?!!
Et ben franchement, non merci. Autant jusque là AXXIS avait fait preuve d’une persévérance sans faille, tout en proposant de très bons skeuds comme Paradise In Flames ou Doom Of Destiny, autant la reconnaissance (largement méritée) enfin acquise semble avoir troublé les Weiss et Oellers. Comment pourrait-on appeler ça ? De la suffisance ? Un manque de surprises ? De la routine ? Le fameux « mode automatique » ? Dans tous les cas, voilà un disque bien inégal et qui, surtout, met un moment à démarrer. Les premiers titres ne manquant pas de dynamisme, ce n’est pas le problème. Mais où sont les hymnes ? Les « Dance With The Dead », « I Hear You Cry », « Better Fate », « Bloodangel » ?
Ah ça, pour nous faire le coup de la chanson chantée en Allemand (« Fass Mich An »), AXXIS nous la joue U.D.O. ou Doro. Ce qui veut dire que le procédé a déjà maintes et maintes fois été essayé … Il y a bien cette ballade, « Father’s Eyes », vraiment agréable, mais est-ce là vraiment ce qu’on attend d’un groupe de Heavy Metal (même mélodique) ? D’autant que le père Weiss connaît sur ce titre une sévère baisse de régime, ne chantant pas toujours juste.
Il faut mettre en cause, face à ce relatif échec, la quasi-totalité du line-up. Un duo de compositeurs/producteurs (Weiss et Oellers) qui ne se remettent pas trop en question, un clavier (Harry Oellers toujours) qui occupe beaucoup trop l’espace sonore, un guitariste (Marco Wriedt) fraîchement intégré depuis Doom Of Destiny et qui n’apporte pas le petit grain de folie qu’on attend d’un nouveau membre. Je connais d’ailleurs un groupe finlandais qui vivra bientôt la même expérience …Et heureusement que le nouveau batteur, Alex Landenburg (remplaçant d’Andre Hilgers) envoie la sauce sans jamais faiblir. Et ne me demandez pas qui se cache derrière les inévitables vocaux féminins puisqu’AXXIS a congédié Lakonia depuis l’opus précédent (il se pourrait que ce soit la chanteuse de MAGICA, mais comme les infos ne sont pas légions à ce sujet …).
Reste qu’à mi-chemin d’Utopia, « The Monster Crawl » montre AXXIS sous un meilleur jour. Entre un « Eyes Of A Child » aux couplets et refrains accrocheurs, et un « Heavy Rain » aux faux airs d’EDGUY, l’espoir renaît. Espoir qui survient sûrement bien trop tard, lorsque certains fans auront déjà lâché l’affaire après quelques titres pas transcendants. Le danger pour AXXIS, ce serait de marcher dans les pas d’un GAMMA RAY. La constance ne consiste pas seulement à proposer régulièrement des pochettes somptueuses. Des hymnes, putain, on veut des hymnes !!!
Mais peut-être qu’on en attend trop, confirmant l’excellent choix de titre pour cet album …