Nous arrivions à la fin du repas quand Blasphy De Blasphèmar lâcha un rot pour marquer la satisfaction du mâle repu. Puis il enchaîna : « Tu sais, Le Comte (eh oui, même dans l’intimité, nous conservons nos pseudos), si tu lâches un rot comme ça en pleine jungle, tu prends le risque de signer ton arrêt de mort. » Dingue… Il faut en effet savoir que Blasphy, avant de se planquer en région parisienne, a effectué plusieurs stages de survie en Amazonie auprès des FARC (et d’après la rumeur, il serait même le père de l’enfant de l’assistante d’Ingrid Betancourt) et il connaît tous les dangers de la jungle. N’ayant pas cette expérience, c'est donc tout humblement que je m’attaque à la chronique de ce nouvel album de JUNGLE ROT, qui n’en sont pas à leurs premières armes puisque What Horrors Await est leur sixième album. En réalité, à travers mes recherches, je réalise que le patronyme du groupe fait référence à cette sympathique infection qui touchait les pieds des soldats américains pendant la guerre du Vietnam en raison de l’humidité qui avait élu domicile dans leurs rangers. Et dire que Blasphy est passé au travers de tout ça… JUNGLE ROT, c'est une version tropicale du Death groovy et guerrier de BOLT THROWER mais, s’ils font parler la poudre, ils ne l’ont pas pour autant inventée. Leur Death old school, même s’il est parfois répétitif, n’en reste pas moins catchy avec les vocaux bien gras de Dave Matrise, à vous en donner des hémorroïdes. Une fois les champs de bataille nettoyés à la baïonnette ou à la mitrailleuse, le rythme ralentit, histoire d’admirer le carnage, à l’image de la cover (tant de frénésie : ça me rappelle les circle pits).
What Horrors Await, c'est du gras, du lourd, mais ça se mange quand même sans faim, quitte à vomir une galette en raison d’un trop plein de bières ou de spectacles de corps démembrés. Mais pas de honte à avoir : avec JUNGLE ROT, ça reste très couleur locale.