Autant être franc, je ne m’étais jamais vraiment penché avec attention sur ce groupe, et un seul de leurs morceaux m’avait, jusqu’alors, traversé les oreilles. C’est donc une découverte que je fais avec l’arrivé de ce promo. Et, par le plus pur des hasards, cette chronique précèdera, seulement de quelques jours, celle de leur nouvel album, Esoteric, qui, dans moins d’un mois, se retrouvera dans les bacs. Car, depuis Mind Revolution, leur deuxième album, les suédois en ont fait du chemin et sont maintenant classés parmi les jeunes groupes qui ont fait leurs preuves et dont chaque nouvel album suscite l’intérêt. Avant d’entamer la chronique de cet opus, je me suis auparavant renseigné sur l’accueil de Timeless Departure, leur tout premier jet. Pour en faire un résumé succinct, il lui était reproché un trop plein de mélodie rendant l’ensemble assez brouillon, mais étaient mise en avant la virtuosité des claviers et les morceaux accrocheurs.
Remontons maintenant les pendules de six années, à l’époque de la sortie de Mind Revolutions. L’album débute avec le titre « Nightmares Departure » et déjà on assiste à une démonstration technique de haute volée, le riff d’ouverture est tout bonnement excellent, le rythme est rapide et le tout n’est pas sans rappeler leurs voisins de chez CHILDREN OF BODOM. Le clavier semble avoir été mis en retrait mais n’en reste pas moins présent pour magnifier les breaks mélodiques. Un premier morceau qui remplit donc son rôle, c'est-à-dire nous donner un avant-goût de l’album à venir et attiser notre intérêt. S’ensuit « Haunted By Shadows » qui fait grandement penser, dans ses mélodies, au Clayman d’IN FLAMES. Côté chant, on est dans des lignes purement Death Mélodique, une voix hargneuse sur les couplets, puis couplée aux guitares et claviers sur les refrains pour donner un résultat accrocheur et entraînant. « Dawn Will Break » illustre parfaitement mes propos précédents, proposant un refrain presque symphonique et épique. Un petit mot sur « Uncloud The Sky » qui est introduit de manière assez décevante par un riff que n’aurait pas renié la première console d’Atari. Le morceau se rattrape, néanmoins, par la suite, dans une ambiance assez dansante. Ceci est d’ailleurs paradoxal car, pour un groupe dont les paroles tournent autour du thème de la dépression, les compos sont plutôt joyeuses et donnent envie de veiller tard dans la nuit, entre copains, autour d’une bonne réserve d’hydromel. « Shapes Of Insanity » permet au groupe d’expérimenter un son plus tiré sur le progressif avec ses ruptures de rythmes, ses breaks à répétition et sa longueur de six minutes. L’expérience est en tout cas réussi, car le morceau se démarque de l’album par son originalité et laisse trotter son très bon refrain un petit moment dans les dédales de notre matière grise. De l’originalité on en a bien besoin sur cet album. En effet, même si le résultat est percutant de technique et de virtuosité, les morceaux finissent par vite se ressembler, malgré les quelques passages atmosphériques au clavier implantés ici et là. Après un « Caged », qui avec « Colliding In Mind », se révèle un des morceaux les plus violents de Mind Revolution, de par la faible utilisation du clavier, on termine avec le titre éponyme de l’album qui envoie du lourd une dernière fois, avant de terminer lui-même sur une outro au clavier.
En définitive, la production semble avoir été améliorée par rapport au précédent album, les instruments sont bien distincts et les guitares sont mises en avant ; pour notre plus grand bonheur, puisque Martin ainsi qu’Andreas sont loin d’être des manchots. Ils nous gratifient d’un florilège de solos et riffs exécutés avec technique et précision. Le clavier, quant à lui, apporte cette petite touche personnelle qui permet de distinguer SKYFIRE au premier coup d’oreille. Les suédois réussissent donc, petit à petit, à se forger une propre identité, et lorgner sur le progressif n’est pas une mauvaise idée, bien au contraire. Cela leur permettra de se renouveler et de nous proposer à nouveau leur propre Death Mélodique de très bonne facture.