NAPALM DEATH (uk) - Mark "Barney" Greenway (Jan-2010/VF-EV)
En parallèle de la relecture de leur discographie, aussi fournie qu’indispensable, une interview de NAPALM DEATH lors de leur passage au Glaz’Art à Paris me semblait inévitable. En pleine promotion du petit (plus si) dernier album, le monstrueux Time Waits For No Slave, Mark, alias Barney pour les intimes, prend un peu de son temps pour répondre à mes questions. Sur cet ultime effort bien sur, sur ses textes, son engagement écologique, son idéologie sociale, et autres thèmes de fond que l’on peut traiter lorsque l’on a face à soi un musicien intelligent qui ne jure pas que par le nombre d’albums vendus. Mark est détendu, affable, aimable, et la conversation reste plaisante, même s’il en profite pour faire quelques mises au point. A la lecture de cette interview, vous aurez l’occasion de voir Barney tel qu’il est, dans la vie et sur scène, un homme qui a une philosophie, une étique, et une ouverture d’esprit indéniable sur les sujets graves. Comme sa voix.
Line-up : Mark "Barney" Greenway (chant), Mitch Harris (Guitare), Shane Embury (Basse), Danny Herrera (Batterie)
Dicographie : Hatred Surge (Album - 1985),
Scum (Album - 1987),
From Enslavement To Obliteration (Album - 1988),
The Peel Sessions (Album - 1989),
Harmony Corruption (Album - 1990),
Death By Manipulation (Album - 1992),
Utopia Banished (Album - 1992),
Live Corruption (Live At Salisbury Arts Centre, 1990) (Album - 1993),
Fear, Emptiness, Despair (Album - 1994),
Diatribes (Album - 1996),
Inside The Torn Apart (Album - 1997),
Bootlegged In Japan (Album - 1998),
Words From The Exit Wound (Album - 1998),
Leaders Not Followers (Album - 1999),
Enemy Of The Music Business (Album - 2000),
The DVD (DVD - 2001),
Order Of The Leech (Album - 2002),
Punishment In Capitals (Album - 2002),
Punishment In Capitals (DVD - 2002),
Noise For Music's Sake (Album - 2003),
Leaders Not Followers 2 (Album - 2004),
The Code is Red… Long Live the Code (Album - 2005),
Smear Campaign (Album - 2006),
Time Waits For No Slave (Album - 2009)
M-I Interviews du groupe : Mark "Barney" Greenway (Août-2004), Mark "Barney" Greenway (Avril-2005), Mark "Barney" Greenway (Jan-2010/VF-EV)
Metal-Impact. Salut Barney, c’est cool de te voir à Paris enfin. Comment jugerais tu votre dernier album aujourd’hui, Time Waits For No Slave? Peut on dire qu’il est une synthèse parfaite de toutes les composantes du groupe ?
Mark "Barney" Greenway. En fait, nous l’avons abordé comme n’importe quel autre album, en essayant juste de faire de notre mieux. C’est marrant tu sais, c’est le genre de question à laquelle je réponds depuis que j’ai rejoint le groupe, comme si les gens pensaient qu’il y avait un grand plan de carrière secret derrière chaque album de NAPALM DEATH, notre but est juste de faire les meilleures chansons possible, et bien sur parfois on y parvient et parfois pas, tout dépend de l’opinion des gens…On a juste essayé de faire de notre mieux…
MI. Es tu complètement satisfait du résultat ?
Barney. Plutôt oui! Le seul truc qui m’inquiétait c’est que c’est un album plutôt long, alors que pour les gens NAPALM DEATH doit frapper fort et vite…Mais personne ne s’est vraiment plaint de ça, alors tout va bien!
MI. Quel est le thème général de l’album ? Parle nous un peu des textes et des principales différences entre les tiens et ceux de Shane ?
Barney. Le thème aborde juste la réalisation de tes envies dans la vie. Dans la vie, selon moi, les gens se forcent à se comporter de telle ou telle façon, alors qu’ils ont un grand pouvoir de décision personnelle, pour eux et l’humanité entière…Mais on préfère se conformer à un modèle parce que c’est ce que la société exige de nous, et ce que j’ai essayé de faire, c’est simplement de suggérer aux gens d’apprécier certains petits plaisirs de la vie, qu’il est bon de savoir savourer, car ils sont bénéfiques pour chaque individu et pour nous tous, c’est bien de savoir se faire plaisir, c’est bien de se faire plaisir et nous allons souvent à l’encontre de cet postulat simplement parce que la société nous suggère que ça n’est pas fait pour nous, c’est souvent le cas. Des choses simples comme marcher dans un parc, s’asseoir sur un banc, combien de gens font ça, certainement pas beaucoup! Ils traversent les parcs mais ne s’assoient pas, ils n’ont pas le temps, alors que c’est un très bon réflexe. Je pense que de nos jours les gens recherchent la complication, et zappent les choses simples. Nous sommes vraiment branchés par la complexité en fait…
MI. Tu penses que le temps est le principal problème de notre société de consommation?
Barney. Le problème n’est pas le temps en lui même, mais la façon dont nous l’utilisons, moi je le sais mais c’est un problème sensible...Je n’ai aucun problème avec le fait de gâcher mon temps. Je comprends que nous sommes une espèce très organique, très évoluée, nous sommes des machines biomécaniques… le temps est ce qu’il est et il passe…
MI. Depuis Order Of The Leech, on dirait que NAPALM DEATH est revenue à ses racines Crust. C’est un hasard ou un choix délibéré ?
Barney. Pour être honnête, ça a toujours été une influence et ça n’a jamais cessé de l’être. C’est une de mes influences perso depuis que j’ai commencé la musique en fait. Nous avons expérimenté quelques trucs sur certains de nos albums, jusqu’à un certain point et c’est comme ça. Ca a été utile sur certains titres je pense, mais je voulais vraiment revenir à quelque chose de plus direct, sans pomper ce que l’on avait déjà fait, parce que c’est inutile, mais retrouver cette vibration, c’est ce que nous cherchons tous tu vois? Et c’est sans doute pour ça que ça marche aussi bien.
MI. Votre clip Time Waits For No Slave, est très impressionnant. Qui l’a dirigé et êtes vous satisfaits de ce nouveau concept de vidéo ?
Barney. C’est en fait Tom Blythe du groupe de Punk anglais GOOBER PATROL. Tom, qui est un de nos amis, et occasionnellement notre chauffeur, nous a montré des vidéos qu’il avait faites, c’était très bon ça nous a plu et nous nous sommes dit que ça serait sympa de bosser avec lui. C’était vraiment cool de bosser avec quelqu’un qui a les mêmes racines que moi, tout s’est bien passé.... Travailler avec lui sans l’écraser avec notre réputation... C’était sympa de bosser avec quelqu’un qui avait de l’expérience, comme nous tous...
MI. Comment sont les relations au sein du groupe ? Considères tu NAPALM DEATH comme une bande de potes ou plutôt quatre individualités qui travaillent ensemble ?
Barney. Tu dois entretenir des relations amicales sinon, ça devient un business plutôt tendu... Oui nous sommes amis, mais ça n’est pas pour ça qu’on passe notre temps à traîner ensemble, il y a d’autres choses à faire, il n’y a pas de mal à faire des choses de son côté de créer son propre espace, c’est naturel, rien d’anormal, mais on se doit d’être quelque part des amis pour bosser ensemble sinon c’est impossible... Tu dois avoir une connection avec les autres membres du groupe, c’est ça qui libère ta créativité.
MI. Mais les tensions apparues dès l’album Inside The Torn Apart sont oubliées maintenant ?
Barney. Oui, il y a eu des problèmes à cette époque, mais qui ne nous étaient pas entièrement imputables... Ce furent des éléments extérieurs au groupe qui ont déclenché ça et faussé l’opinion de certains, mais il y aura toujours des désaccords, alors... Nous sommes quatre tu sais…Il n’y a pas deux personnes au monde exactement identiques, et si c’était le cas ce serait ennuyeux non ?
Nous avons tous des visions différentes, et si un membre ne voit pas quelque chose il y en aura un autre qui lui montrera, et c’est comme ça que ça marche...
MI. NAPALM DEATH a commence sa carrière au début des années 80 comme un groupe d’ anarcho-punk et maintenant vous êtes une référence de la scène extrême, comment juges-tu votre évolution au cours des années ? Aurais-tu pu penser à cette époque que vous donneriez toujours des concerts plus de 20 ans après ?
Barney. Oh non! Mais ma principale influence, celle qui me suit depuis le début est toujours là tu sais, et c’est CRASS. J’ai bien observé leur carrière et ils étaient des penseurs libres du genre: “Ecoutez, quoique les gens disent de la politique, vous n’êtes pas obligés de les écouter, pensez par vous mêmes, c’est le plus important.”. Ils disaient aux gens quoi faire, et donc principalement penser par eux mêmes. Et c’est ce que nous avons toujours essayé de faire avec NAPALM, encore aujourd’hui.
Pour le fait de jouer encore des concerts de nos jours, je n’y ai jamais vraiment pensé, je me disais que ça allait durer deux ans, et nous sommes toujours là aujourd’hui. Mais les raisons qui me poussent à continuer c’est que j’aime ça, sinon, j’aurais déjà arrêté.
Je peux jouer dans NAPALM ou faire n’importe quoi d’autre du moment que je m’y investisse à 100 pour cent, sinon, ça n’est pas la peine.
MI. Est-ce que NAPALM est un exutoire à ta propre violence ?
Barney. Non pas un exutoire, je conçois la musique comme un moyen d’exprimer ma colère et toute la frustration, mais on est pas obligé d’être schizo pour faire ça, on doit être capable de gérer les évènements en temps réel par nous mêmes, quelles que soient tes frustrations tu dois être capable de les gérer par toi même. Bien sur, tu peux amener ces frustrations dans ton propre groupe, et les gérer de cette façon, mais
ça te limitera en tant qu’individu, comme admettre que tu as échoué par toi même, tout le monde devrait pouvoir se débrouiller tout seul et accepter de faire face individuellement…
MI. Le groupe a connu pas mal de problème de Line up au début. Es tu satisfait de la stabilité du groupe depuis Utopia Banished ?
Barney. On peut être satisfait de ça, mais ça ne veut pas dire grand chose. Tu sais rien n’est éternel et pour en revenir à NAPALM DEATH par exemple, c’est quatre musiciens, quatre vies différentes, quatre personnalités différentes, et les circonstances de la vie peuvent amener une personne à quitter le groupe, c’est comme ça. Ce line up est très bon, le groupe fonctionne très bien comme ça, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer et surgir du coin de la rue...
MI. Comment as tu réagi au départ de Mick Harris après l’album Harmony Corruption ? Après tout il était le seul dernier membre originel du groupe ?
Barney. Comment j’ai réagi?...Je n’étais pas vraiment surpris, un peu triste et inquiet, mais pas surpris, parce que Mick à ce moment là en avait marre de jouer à une vitesse supersonique. Il voulait prendre une orientation différente pour le groupe. Il voulait faire un truc à la KILLING JOKE. On aime tous KILLING JOKE, c’est une de nos influences, mais il voulait vraiment qu’on sonne comme ça. Il voulait retirer tout l’aspect ultra violent de NAPALM que nous adorions et ça n’était pas possible. Il a donc compris qu’il ne pouvait pas rester. Mais c’est bien pour lui, il a pu s’accomplir comme ça...Pendant un moment, ça a été, « Et merde, vas y, fais le ! » tu sais chacun à sa nature...Mais finalement il a fini par faire ce qu’il voulait, alors bonne chance à lui.
MI. Tu ne trouves pas marrant que tous les ex membres de NAPALM aient créé un groupe complètement différent ? Jouant une musique à l’opposé de NAPALM DEATH ? Je pense à Lee avec CATHEDRAL ou Mick avec SCORN ?
Barney. Je pense vraiment qu’ils sont très créatifs, NAPALM n’est pas devenu connu et acclamé par accident, il y avait un processus très créatif et j’aime ça. Ca ne m’étonne pas qu’ils se soient livrés à quelque chose de complètement différent... Et le côté extrême peut se manifester de bien des façons, et ces groupes sont aussi considérés comme extrêmes. Ca depend juste de ta definition du terme…
MI. Je parlais du rythme de base de NAPALM qui doit être un des groupes les plus rapides du monde…
Barney. Oui!
MI. Mais CATHEDRAL, c’est plutôt du Doom assez lent!
Barney. Oui, mais c’est comme ça, CATHEDRAL sonne comme ça et a fait des choses fantastiques que nous adorons, SCORN a aussi fait des trucs géniaux, comme Justin avec GODFLESH.
MI. L’aspect politique et social à toujours été une composante majeure des textes de NAPALM Quel regard portes tu sur le monde d’aujourd’hui, après cette crise financière sans précédent, et qui prouve les limites d’un capitalisme forcené ?
Barney. Pour être franc, ça va au delà de la politique. La politique pour être honnête est un non sens, beaucoup de gens sont beaucoup trop naïfs, j’ai toujours joué dans des groupes aux considérations politiques. Mais ça n’est pas vraiment ça, la politique ne veut rien dire, si elle ne libère pas les gens de l’oppression alors la politique...ne fonctionne pas et devient inutile, et c’est pour ça que NAPALM n’est plus vraiment assimilé à un groupe politique et puis tu sais, en tant que parolier, je développe des aspects plus personnels, tu peux dire par exemple que je suis socialiste si tu veux, mais ça ne me définit pas bien en tant qu’individu , je suis plutôt humaniste, enfin j’essaie de l’être.
Alors “les droits civique”, ça me fait plutôt rire, ce sont les gens qui doivent définir ce que sont les droits civiques et pas gober la définition que leur donnent les gouvernements, tu sais c’est la liberté d’expression, de mouvement…On pourrait continuer comme ça longtemps…
Pour l’aspect financier ça a été horrible c’est un fait mais le capitalisme a toujours été au service du plus petit nombre par rapport au plus grand dénominateur commun Pas vraiment une surprise tu sais...Tous les empires finissent par s’écrouler, et le capitalisme n’échappera pas à la règle.
MI. A la fin des années 70, l’Angleterre a connu une terrible crise, la grève des éboueurs et la politique quasi dictatoriale de Margaret Thatcher. Quelle est la situation aujourd’hui ?
Barney. Ca dépend en fait…Si l’on suit ton point de vue, L’Angleterre traversait une grave crise, mais est ce au moins vrai ? Il y a eu beaucoup de propagande, de la propagande parce que beaucoup de gens travaillaient sur la route et se mettaient en grève, c’est pour ça que l’on a dit que le pays traversait une crise grave et était prêt à imploser, mais ça n’était pas vrai. C’était les conservateurs qui ont propagé ce genre d’idées en essayant de forcer les gens à se comporter de telle ou telle façon, mais ça n’était pas la réalité. Ce qui était mis en exergue c’est toute cette propagande autour de l’industrie, qui a influencé les gens, qui se sont mis à penser « les syndicats ne devraient pas avoir le droit de se mettre en grève, parce que sinon, ça va continuer ! ». C’est n’importe quoi! Les gens devraient avoir la possibilité de faire valoir leurs droits s’ils se sont faits exploiter par les compagnies pour lesquelles ils travaillaient, le droit de grève est inaliénable et reste un droit individuel pour chacun d’entre nous. La France qui a une histoire industrielle très riche est un exemple, vos syndicats font parfaitement leur travail... Je crois qu’il y a beaucoup de solidarité entre les syndicats français et anglais, oui.
MI. Dans une interview des années 80, Mick avouait que s’il jouait aussi vite c’est parce qu’il était très très nerveux, c’est vrai ou c’est une légende ?
Barney. « Nerveux » n’est pas le mot, mais il répétait beaucoup et c’est un batteur fantastique, ça ne se discute pas, peut être pas un batteur conventionnel ni très musical mais ce qu’il a accompli était fantastique, c’est indéniable. Tu sais, Mick c’est Mick, et il est comme ça....Il a grandi avec NAPALM et c’est indissociable de son jeu de batterie, on ne peut pas lui enlever ça.
MI. L’échange de cassettes était un phénomène très actif de la scène underground dans les années 80. Penses tu que le P2P soit l’équivalent actuel ? Quelle est ton opinion sur l’utilisation d’Internet et le fait que n’importe qui puisse s’approprier la musique d’autrui par un simple clic ?
Barney. Oui, eh bien les choses sont comme ça... c’est tel que tu le décris, les gens se servent d’outils modernes pour télécharger de la musique underground ou je ne sais quoi d’autre, mais c’est le cours normal des choses... Je n’ai pas vraiment d’opinion sur le sujet, ni pour ni contre… C’est comme ça... J’aime le fait qu’on ne puisse contrôler Internet, il y a un concept de liberté derrière ça, et c’est une bonne chose car bon nombre de nos libertés individuelles nous ont été volées, alors il nous reste au moins ça.
Le fait qu’on puisse se procurer de la musique par un simple clic… je n’ai pas d’opinion la dessus, ça n’est pas à moi d’en avoir une, sur les gens qui se procurent notre musique d’une manière illégale… Ca veut juste dire que les labels n’ont pas été assez réactifs… C’est tout. (Rires)
MI. Les membres de NAPALM ont toujours eu pas mal de groupes annexes, de DEFECATION à UNSEEN TERROR, LOCK UP, ou RIGHTEOUS PIGS. C’était pour rester fidèle à une certaine éthique Grind, ou juste pour le fun, et, est ce toujours le cas aujourd’hui ?
Barney. Les membres de ND jouaient déjà dans certaines formations que tu as citées avant de rejoindre NAPALM DEATH. C’est surtout Shane qui joue à droite à gauche, il est comme ça, toujours plein d’idées, alors il forme plein de groupes et c’est très bien, moi je préfère me consacrer à autre chose, mais il aime ça alors tant mieux pour lui. On vient tous de la scène underground, alors former des groupes est une chose naturelle... Si tu veux faire un groupe, rassemble tes influences, prend un instrument et vas y, c’est aussi simple et naturel que ça.
MI. J’ai vu Shane au Hellfest l’année dernière et il m’a dit que Lee les avait rejoint sur scène, es tu toujours en contact avec les anciens membres de NAPALM DEATH ?
Barney. Oui Lee, très souvent, je vois Bill parfois, je n’ai pas vu Mick depuis qu’il a quitté le groupe, je vois très rarement Justin, je vois pas mal Nik, Nik Bullen...Ils sont tous des amis maintenant alors on se voit de temps en temps.
MI. Comme une grande famille ?
Barney. Non! Je ne veux pas paraître prétentieux, mais ce sont juste des amis tu sais, on est pas là à traîner et jouer aux cartes en buvant du whisky (Rires). Nous sommes juste des amis, je les aime et ils m’aiment et c’est tout...
MI. Qu’a prévu NAPALM après cette tournée européenne ?
Barney. On va aller en Russie, là ou pas grand monde ne joue d’habitude, en Sibérie ou dans l’Oural...ça parait vraiment intéressant, (rires) on va aussi aller en Australie et au Japon, j’espère que nous pourrons jouer en Inde, nous devions y aller la dernière fois mais ça a été annulé, on va aller au Pakistan aussi je pense.
MI. Merci Barney, un dernier mot pour les lecteurs de Metal Impact ?
Barney. Merci de nous encourager et de nous suivre. La France est un pays fantastique pour nous, on a du se battre pour telle ou telle raison, mais il y a plein de gens qui nous aiment ici.
Nous sommes connus depuis que j’ai intégré le business musical et c’est cool, il y a de plus en plus de gens qui nous suivent et ça c’est bien Même si au travers de toutes ces années nous n’avons rien pris comme définitivement acquis, nous apprécions notre situation.
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Metal-Impact. Hi Barney, nice to meet you in Paris at last. How do you judge Time Waits For No Slave so far? Can we say that it is the perfect synthesis of all ND musical aspects?
Mark "Barney" Greenway. Well, to be honest, we just went into it like any other album, trying to do the best that we could. You know, it’s funny, it’s a question I’ve always had since I joined the band, since I made albums with the band, and naturally people assure that there is always a big master plan musically to all NAPALM DEATH albums since their release, the goal is just to make the best songs as possible, of course sometimes you achieve that, sometimes you don’t depending on people’s opinion…We really just tried to make the best that we could you know…
MI. Are you completely satisfied with the result?
Barney. Yeah, pretty much, I think! The only thing that worried me is that it’s a pretty long album, and I was like, Napalm should be, you know, a quick effect, the general thing is…But no one really comment about that, they just said it was long, but not in a negative way, so I guess it’s okay!
MI. What is the main theme of this album? Can you tell us more about the lyrics, especially the main differences between your lyrics’ and Shane’s ones?
Barney. The theme is just…a realisation if you like, of your own humanity. I think in life, many of us are very conditioned to behave themselves in ways, human being has a great capacity to decide, to operate for itself, to operate for ourselves…But we don’t do that very often, we behave in certain ways because society conditions us, and the thing I was trying to do is maybe try and suggest to people that there are really simple things in life sometimes, and it’s really good to enjoy those things, because they are actually good for the individual, good for the human being, it’s good to be able to actually please yourself, because we don’t very often please ourselves, we are like conditioned in not doing something because we like to believe it’s not actually fit for us or for other people, it’s often the case. Yes, little things like, going to a park and sitting around, how many people do that, not many! They walk through parks but not sit around, I think those things are very important, because they give us the realisation of simple things. I think that, especially in those days, we’re always looking for the next complexity, and not appreciate the simple things. We’re truly into complexity you know…
MI. Do you think time is the real problem of our society of consumption?
Barney. The problem is, how our time is utilised, that is the problem, it’s not time itself ; because I personally, you know the subject for some people seems sensible...I don’t have personally any problems with wastage of time you know. I understand that we are organic, really advanced , you know, bio chemicals machines, you know, like it or not, that’s what we…like on anything else so...it is as it is, time is as time will be you know.
MI. It seems that since Order Of The Leech, Napalm Death sounds more crust than ever. Was it a deliberate choice?
Barney. Oh that’s always been an influence, it never stopped being an influence to be honest.
I mean it’s around since I’m in the music business actually, I think that somewhere affects the realization.
We‘ve done quite a few experiments on our albums up to that point and you know, it was what it was. It served perhaps songs that were pretty good, I think, but I personally wanted to make some more direct albums again, not to copy what was in the past because what’s the point of that you know, but to have at least the feeling, that’s all what we did, you know? I guess that’s why it worked well for us you know.
MI. Your video for Time Waits For No Slave, is very impressive. Who directed it, and are you Satisfied with this new concept of video?
Barney. It’s actually Tom Blythe of the band Goober Patrol which is now a Uk punk band , Tom, he was a friend of us and he used to drive us, he’s got some tapes of all the stuff that he’d done , And I liked it and I thought he could do something for us and he did. It was really nice, to work with someone that came from the same origin as I as a person, and it was nice to work.... not to spring him some big reputation going, you don’t know from anyone, so... It was good to work with someone who has a history of what we all have a history of so...
MI. How is the partnership in Napalm Death nowadays? Do you consider ND as a bunch of friends, or just a 4 piece band with 4 individuals playing together?
Barney. You have to have some relationship otherwise you just become a business concern and that’s tedious yeah...yeah we are friends, I mean, you know, we don’t hang around in each others pockets you know all the time because like everything else in life, there’s nothing wrong with being able to turn around inside and make my own space, that’s natural, there’s nothing derogatory, there’s nothing wrong with that, but yeah, we have to be friends to make things, otherwise you can’t.....the common connection in bands is something that helps the creativity you have to have that to get some degree.
MI. But are all the tensions that appeared on the Inside The Torn Apart album completely a thing from the past?
Barney. Yes there was a rise because, to be honest, a large part that was not necessarily our fault at that time.... It was actually things that were going on outside the band you know, it kind of distorted people in the band’s minds, that was a large part of it , but we’ll always gonna have like disagreements so...because four people with...you will never have two people on this earth who are exactly the same and why would you want that? That’s boring. So, it’s good we have the four of us have different perspectives you know, if one of us is not focusing clearly on something another person might be, so that’s always a good thing too...
MI. NAPALM DEATH started in the very early eighties, as a kind of anarcho-punk band, you’re now a reference in the extreme middle scene, how do you see your evolution over the years? Could you have foreseen at that time, more than twenty years later that you would still be on stage with NAPALM DEATH?
Barney. Oh no! First of all I think that the influence I used to speak of after my early days is still there in Napalm, I’m still influenced by Crass you know I look up at the whole thing of what they were about, they were a free thinkers band, you know, they said: “Look, whatever people say about politics, you don’t have to listen to them, you can think for yourself, you know, that’s the point.”. And they were trying to tell people what to do, basically trying to tell people to think by themselves. And that’s what influence is trying to make with Napalm, so that influence is definitely still there you know.
As for the playing on stage, I never thought for a minute really, very strictly, when I first joined Napalm, I was like, oh this will be good for a couple of years, didn’t know twenty years later I‘d still be doing it. But the reasons I’m doing it is because it feels right to do, I mean, if it ever feels not right to do anymore then I just don’t want to do it.
I can have to do something like Napalm or anything that matters me as my own person and I have to do things a hundred percent or not, on what bothers you know.
MI. Is NAPALM DEATH an outlet for your violence ?
Barney. No, there’s no outlet, I think sometimes I find that would be conceited sometimes if we like...yeah, we want music like the way of letting out all my anger and stuff, it’s like, you shouldn’t have to two personalities, you should be able to deal with everything in a real time situation., whatever frustration you have, you should be able to address those as an individual and again live your life as your own living and deal with those frustrations on your own. Of course, bring it into your band if you need but when people say, yeah, I do my band because it releases my frustrations, I mean, that’s kind of limiting yourself as a human being, that’s kind of admitting you failed a little bit but you know, everyone should be able to look down inside themselves and try like at least an address you know, whatever feels the frustration that we all have.
MI. The band met a lot of line up problems in the early years. Are you satisfied with the stability of the band since Utopia Banished?
Barney. People in the band can be satisfied of a line that doesn’t mean anything ......It doesn’t mean a lot cause it doesn’t last forever you know because again going back to the game used in Napalm Death for example, four people, four different lives, four different characters, you know, circumstances can come along and prevent people from carrying on with one of those thing like Napalm Death, that’s life... These lines up are very good, it works very well, but there’s always the possibility of something around in the corner you know, so to change that, it’s long but you just have to do with things that come along.
MI. How did you react when Mick left the band right after Harmony Corruption because he was the only member left from the original line up?
Barney. How did I feel?...I wasn’t entirely surprised, I was kind of worried when he left, you know, and kind of sad but I wasn’t surprised, because Mick already wasn’t into playing like faster in chaotic anymore at that point. He wanted to transform Napalm into something different.
He wanted to really like Killing Joke. We all like Killing Joke, it was an influence on Napalm but he wanted to totally transform it. Take away all the parts of Napalm that we liked, you know, the fast chaotic stuff, we’re not going to do that you know. So he decided that he couldn’t carry on with that in mind. But you know, it’s good for him, I thought he’d not manage to make it at all...for a little while, I was like Fuck! Make it! You know, you have a nature you know...But not long after, Mick did what he had to do so good luck to him.
MI. Don’t you think that it’s funny that each former member of Napalm Death have left the band and created another one? Spreading a music at the extreme opposite of Napalm Death? I think about Lee’s Cathedral or Mike’s Scorn
Barney. I mean they are very creative, truthfully, Napalm Death didn’t become sort of well-noted as a band by accident, they’re out because something in the band was very creative and I like things that way. it doesn’t surprise me over that others go onto other things....and like extremity is a relative term you know, it can mean many things, of which some of them band are considered still to be extreme. So it all depends on how you define extremity you know…
MI. I was talking about the basic rhythm of Napalm Death because Napalm Death must be the fastest band on Earth…
Barney. Yeah!
MI. But Cathedral is rather doomy and slow!
Barney. Yeah!...it is just the way it is you know, Cathedral has done some good stuff that we are all keen on definitely, Scorn did some good stuff, and Justin he did Godflesh, it’s really good.
MI. The political and social aspects of the lyrics have always been an important part of Napalm Death’s message; How do you look at the world today and what’s your opinion about the financial crisis and the whole capitalist system as the system proved its dangerous limits?
Barney. It’s beyond politics to be honest. Politics to be honest is a bit of a non sense, I mean, I ‘m like a lot of people , too naive and I’d say whatever else, and I’ve always been in a political band.
But it’s not really a part of that because politics means nothing, if it can’t make people not stop anymore and not be oppressed anymore or anything like that, politics then becomes...non functioning and irrelevant you know, and so, in many ways Napalm is not considered as a real political band anymore, and yet, you know, as a lyricist, I’ve got aspects of me, my character that I’ve, kind of you could say, like socialist or whatever, but that doesn’t completely define me as an individual , I mean, I’m a humanitarian, that’s what I am you know.
So ‘let the right’ is kind of irrelevant, to me, one right you support is human right and not what government tell you what humans right are but I mean real human rights, you know, freedom of expression, freedom of movement blablabla…You know, you can go on and on..
As for the financial stuff it’s something horrible yeah, the capitalist thrives for the few and not the many and that’s always been the way of the capitalist system, there is no great surprise you know...Empires crumble in the end you know, capitalism is no different in that respect.
MI. At the end of the 70’s, England was in a total mess, the garbage men strike, and the almost dictatorial policy of Margaret Thatcher? How is the situation today?
Barney. Well it depends…Towards your first point, Britain was in a real mess, well was it? Because there was a lot of propaganda, ‘factorial propaganda’ that was said because people exercised their lives on the road and went on strike, that’s how the country was in a complete mess and ready to break down...no, it wasn’t .
The Conservative government forced people to act you know, the country wasn’t really about to fall on its knees, so that’s actually a non sense.
It’s huge very convenient, as for peace of memory, to say that the industrial action was a bad thing and caused hiccups for the country, and that’s how propaganda works because then in the future, people’d think : ‘Oh, unions shouldn’t be allowed to go on strike’, because of that’s what will happen again. It’s bullshit! People should be allowed to exit their lives if they have been exploited by companies that they work for, now, each man whatever, should be allowed to strike, everyone has the right to do that.
And I know France in particular, has a really good history of industrial action, your unions are very good in France I think yeah...I feel there’s a lot of solidarity between English and French Unions....yes.
MI. All right, in an interview at the end of the eighties, Mick Harris told the way he was playing drums so fast was an accident because he was a really nervous guy and he was really nervous behind his drum kit, is it true or is it a legend?
Barney. ‘Nervous’ is probably a wrong word, he had this very hard practicing, he was fantastic drummer, no question you know, not conventional drummer, not necessary a musical drummer but what he made was fantastic, no question of that you know, if. Mick says that it’s...you know, if Mick is Mick he is himself but....he was grown for Napalm, no question for his drumming you know....never take that away from him.
MI. Tape Trading was very active in the 80’s, especially in the underground scene. Do you think that pear to pear is the modern equivalent? What’s your opinion about the internet use, and the way anyone can obtain all the music he wants with a single mouse click?
Barney. Yeah, I mean it’s just the way things are, you know...that’s right like you were saying, people are using what they can use to get underground music and the other kind of music I suppose, but yeah it’s the way things are...I mean, I just don’t really got an opinion on it either way…It’s just is as it is...I actually like the fact that the internet cannot be always regulated so, there is a certain sense of freedom within you know, that’s a good thing because too many of our freedoms have taken away and I think it’s good to have that side.
Yeah I mean, as for music is accessful with a click of a mouse, ok, whatever, I don’t have any opinion on the either way, it’s not for me to have an opinion on the other things you know, in my mind, people who get our music from outlaw ways…It’s all good, the record labels didn’t react quickly enough…That’s all. (laughs)
MI. All ND members used to have many side projects, from Defecation to Unseen Terror, Lock Up, or Righteous Pigs. Was it in direct relation to the Grind Scene philosophy, or just for the fun of it? Is it still the case today?
Barney. Well some of the bands you mentioned were projects of the bands members were in before they joined Napalm Death.
But yeah, I mean Shane in particular does a lot of projects, purely because he is ...he’s always over flown with ideas you know, for different things so he does a lot of bands and stuff, that’s great, although I ‘d rather do other things in life that stimulate me but that stimulates him so, that’s good for him, I mean, we were both from the underground way and you know, doing bands...if you want to do a band, pick your influence up, go and do a band, there’s nothing bad , just the joy of playing music you know.
MI. Shane was at the Hellfest in France last summer and told me that Lee Dorian joined the band on stage, Are you still in touch with Napalm Death former members?
Barney. Lee most of all, Bill occasionally, haven't seen Micky since he left, I’ve seen very very rarely Justin, Nik, I see a lot, Nik Bullen...now they are all friends so, like friends, they'll always be friends you know.
MI. Is it like a kind of great family?
Barney. No! I don’t want to make it sound so conceited or pretentious, you know, it’s friends you know, I mean, that’s what it is, we don’t hang around, play cards and drink whisky and stuff (laughs) We are just each others friends , like I love them like I love any friends you know...
MI. What are the plans for Napalm Death right after this European Tour?
Barney. Well, we got stuff in...we do in Russia like...the places in Russia that people don’t go to I think of closest Siberia or closest Ural...it sounds really interesting, (laughs) and we’re doing like Australia, Japan, and some other places, I was hoping we could go to India because we were up to go to India last year but it was postponed what we are going to do is Pakistan...
MI. Ok thank you Barney, I’d like you to have a final word for your fans on the radio Metal Impact?
Barney. Just thank you for your supporting us. France actually is being fantastic for us; where a lot of bands kind of struggle, you know, for some reason, people have really supported us. We’re known since I am in the music business, it’s really good you know, not......but it’s been significantly lot more people like...that makes you feel good. Even if through all these years we never take things for granted you know, we definitely appreciate, no question that...
Ajouté : Dimanche 29 Août 2010 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: Napalm Death Website Hits: 21854
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