BORGIA (FRA) - Ecclesia (2009)
Label : Paradigms Recordings
Sortie du Scud : 26 octobre 2009
Pays : France
Genre : Black intuitif et envoûtant
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 54 Mins
Quand on attend rien d’un album, on aborde son écoute l’esprit vierge de revanche, d’espérance, de peur de la déception. Et du coup, on fournit un travail purement objectif, a fortiori lorsque l’on ne connaît pas le groupe. Et si parfois, l’ennui le dispute au grotesque, il arrive que l’on tombe directement sur la perle rare qui sait faire preuve dès son effort initial d’inventivité, d’intelligence et de raffinement dans l’extrême.
Au jeu des comparaisons faciles, on pourrait assimiler sans arrière pensée BORGIA à la mouvance des ANOREXIA NERVOSA et autres MISANTHROPE. Démarche similaire, grandiloquence, chant en français, et autres éléments évidents.
Mais en écoutant et réécoutant Ecclesia, je ne peux me résoudre à utiliser de si faciles raccourcis. Ni à comparer BORGIA à ses contemporains. Car les parisiens ont vu les choses en grand, et ils ont taillé leur album dans la pierre la plus dure, la plus solide. Il en ressort une unité et une cohésion rare, que je n’avais pas retrouvée depuis Wolf’s Lair Abyss de MAYHEM.
Ils ont appréhendé le Death et le Black avec une intuition incroyable, en faisant ressortir les facettes les plus brillantes et fascinantes. D’où l’omniprésence d’une ambiance malsaine, quasi palpable, qui hypnotise l’auditeur. Les guitares distillent des riffs que le grand Euronymous n’aurait même pas rêvés, et les arrangements sont dignes des meilleures productions d’EMPEROR.
Le chant, très varié, très subtil et inspiré, se meut de litanies en oraisons, et les textes en français viennent ajouter une texture personnelle, qui permet de se concentrer sur les centres d’intérêt du combo.
Les variations de tempo savent aérer les titres, mais lorsqu’il faut appuyer sur l’accélérateur ou au contraire pratiquer une lourdeur étouffante, BORGIA se montre implacable. Et l’on passe d’horizons ultra violents à des reliefs sans fin, sans dimensions, où le silence est vite strié de complaintes inhumaines.
Les neuf morceaux forment finalement une longue complainte, de laquelle il est quasiment impossible de s’extraire. Et si l’on trouve une pincée de PROTON BURST et de NEUROSIS, cela ne relève en rien du plagiat, mais de l’appartenance à une même caste d’élite.
Oubliez le Death systématique et le Black insipide. BORGIA propose avec Ecclesia une alternative de choix, et il serait franchement dommage de passer à côté. De plus, le splendide digipack achèvera de vous convaincre de l’importance de l’acquisition du produit.
Il y a la vraie richesse et le tape à l’œil. Soyez surs que les trésors d’inspiration de BORGIA sont réels.
Ajouté : Lundi 07 Décembre 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Borgia Website Hits: 14863
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