A l’occasion de leur signature chez Witching Hour Productions, ABUSED MAJESTY sort un double digipack, comprenant leur dernière réalisation ainsi qu’un album regroupant trois démos, certes remasterisées mais dont le son reste un peu faiblard. Leur aventure musicale commença avec Thee I Worship et même si les Polonais étaient encore de jeunes puceaux aux cheveux courts, le résultat est plus qu’honnête et d’ores et déjà Icanraz, le batteur, seul rescapé de la formation d’origine à ce jour, tire son épingle du jeu. Le Black des débuts se fait nettement plus symphonique sur Gods are with us, avec l’incorporation d’un claviériste, mais le groupe peine à trouver l’équilibre entre guitares et claviers dans ses compositions. En 2004, arrive Serpenthrone, premier album aux accents dimmuborgiriens. Avec Crusade for Immortality, qui suit deux ans plus tard, les guitares reprennent le devant, le son se massifie et la transition vers un Black/Death s’amorce. Voilà où nous en sommes en 2006 et où nous en sommes toujours en 2008, année de sortie de … So Man created god in his own image en Pologne.
ABUSED MAJESTY connaît la musique, mais il se contente de la jouer – ce qui est déjà pas mal, me direz-vous – à défaut d’innover. Si le groupe propose quelques passages intéressants, avec ce rythme de basse assez inhabituel sur « Death Of A Blind Guide » ou encore le solo de guitare sur « Birth Of God », le reste est bien trop convenu et monolithique : on aurait souhaité des morceaux plus denses et moins frénétiques, que le combo prenne le temps d’installer les ambiances dans ce qui se veut être un concept album. D’ailleurs, les claviers, aux sonorités futuristes, ne manquent pas de surprendre alors que l’auditeur pouvait légitimement s’attendre à quelque chose de plus « religieux ». Les amateurs de DIMMU BORGIR (même si ABUSED MAJESTY a abandonné les chants clairs) y jetteront sans doute une oreille, les autres, comme moi, ont certainement autre chose de mieux à faire…