Blood Revelations… Je ne sais pas ce qui coule dans mes veines en ce moment – et je ne suis pas du genre à me les taillader pour le savoir – mais il est fort à parier que le pourpre vire au noir. Après un TENEBRAE IN PERPETUUM de haute volée, me voilà de nouveau à cotoyer un des rejetons de l’écurie Debemur Morti. C'est clair que quelqu’un qui a ce genre de fréquentations est loin du gendre idéal. N’est pas Michel Drucker qui veut. Chacun sa croix. Renversée pour l’occasion. Projet solo de Numinas, qu’il ressuscita en 2008 après onze années d’activité, VETUS OBSCURUM est bien loin du Black’n Roll de KHOLD. Tandis que Numinas s’occupe de l’ensemble des instruments, Nilihist (ex-ABAZAGORATH) et Death (DRAWN & QUARTERED) prêtent leurs voix comme d’autres vendent leur âme à un Black nettement plus froid et misanthropique. La présence de deux chanteurs ajoute un élément et des effets intéressants aux compos de Blood Revelations. Les lignes de chants se superposent, de même que les lignes de guitares… Il en ressort non pas un sentiment de confusion mais de communion. Même si les rythmiques s’emballent (« Antidote To Humanity »), les riffs demeurent lancinants et la mélancolie l’emporte parfois sur une haine larvée, en particulier lorsque les tonalités montent dans les aigües. Le travail au niveau des riffs est soigné, varié, expressif et le groove d’un KROHM et même d’un IMMORTAL apparaît ici ou là (« The Omen From The East »). Car si VETUS OBSCURUM revendique l’image « raw », à juste titre d’ailleurs, et si l’instinctif semble conserver une prédominance sur le cérébral, Numinas ne laisse rien au hasard : des breaks finement pensés à une production non pas puissante mais suffisamment claire pour laisser transpirer les moindres subtilités de Blood Revelations… L’auditeur se laisse dès lors guider par Numinas sur une voie païenne et initiatique, sans crainte de se perdre en chemin. D’un autre côté, avec à peine 24 minutes au compteur, difficile de s’égarer complètement.