Au moment de rebaptiser son BLACK SABBATH avec Ronnie James Dio au micro, le père Tony Iommi n'a pas franchement eu le choix. Comme le nom de MOB RULES était déjà pris, il ne restait plus que les albums Heaven & Hell et Dehumanizer, avec le résultat que l'on sait ... Car mine de rien, le combo germanique MOB RULES n'est pas tombé de la dernière pluie. Fondé en 1994 par le guitariste Matthias Mineur, le sextet présente quand même avec Radical Peace sa sixième offrande studio (il existe aussi un live datant de 2005 et nommé Signs Of The Time).
MOB RULES n'a, en dehors de son nom, aucun autre point commun avec BLACK SABBATH, puisque niveau musique on officie ici dans un Power mélodique assez typique de toute la vague germanique. D'entrée, avec "Children Of The Flames", MOB RULES donne le ton : deux médiators qui font résonner des cordes étouffées, un clavier qui sonne comme un orgue, quelques influences orientales bienvenues, un brin de désespoir (ce titre parle des atrocités commises sur les enfants déportés dans les camps), et même si "Children Of The Flames" aurait gagné à être plus court pour un morceau d'ouverture, l'opération séduction est rondement menée.
Le single, "Astral Hand", s'avère idéalement choisi : ça commence comme une ballade celtique avant d'envoyer un bon Power digne du HELLOWEEN d'Andi Deris voire d'AXXIS. Radical Peace regorge d'influences respectables et d'éléments qui font mouche à coup sûr : MOB RULES aime les harmonies vocales, les refrains accrocheurs (du single à "The Glance Of Frame" en passant par "Trial By Fire"), les compos rapides ("Waiting For The Sun"), les mélodies plus ralenties et même mélancoliques (le superbe "Warchild" et son magnifique solo), les intros à la MAIDEN ("Trial By Fire") et son chanteur, Klaus Dirks, module sa voix suivant le contexte, évoquant fréquemment les pointures du genre (Tobias Sammet, Andi Deris, entre autres).
Evidemment cette diversité à tous points de vue traduit un certain manque de personnalité, mais finalement cela rend Radical Peace très équilibré. Le véritable faux pas viendrait plutôt de la pièce épique "The Oswald File", qui s'étend sur plus de 18 minutes, avec une intro au piano interminable et entrecoupée de longs temps morts. Le propos aborde un sujet intéressant (l'assassinat de JFK et l'enquête sur Harvey Lee Oswald) mais au bout du compte, "The Oswald File" casse le rythme de l'album, au risque même de s'en détacher complètement et de passer à côté des deux derniers titres. N'est pas Tobias Sammet qui veut ...
Dommage car avec un peu plus de lucidité dans l'ordre donné aux chansons (exemple : placer "The Oswald File" en dernière plage), on tenait avec Radical Peace une excellente surprise dans le genre.
Elle n'est "que" très bonne.
Et c'est déjà pas mal.

Tracklisting :
1 – Children Of The Flames
2 – Trial By Fire
3 – Warchild
4 – Astral Hand
5 – The Oswald File
6 – Waiting For The Sun
7 – The Glance Of Fame