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NIKOLAS SCHRECK (usa) - Artiste (Oct-2011/VF-EV)


Après la lecture du DOSSIER MANSON : Mythe Et Réalité D’un Chaman Hors-La-Loi, j’avoue avoir été profondément troublé…Je connaissais bien sur Nikolas Schreck au travers de ses livres sur l’occulte et de sa musique avec Radio Werewolf dans les années 80, mais il m’en fallait plus, il me fallait lui parler pour essayer d’en savoir un peu plus sur toute cette vérité que l’on nous a toujours cachée sur le cas Charles Manson. Je n’ai jamais considéré Manson comme responsable de ces meurtres, et Nikolas, avec son livre et ses réponses à mes questions a achevé de me convaincre. Schreck ne cherche pas de faux fuyant, répond sans détour, et au final nous donne encore plus d’éléments, notamment sur le degré d’implication de la musique des BEATLES dans cette sombre affaire. Avec son humour à froid, ses croyances que beaucoup jugeraient improbables ou carrément fantaisistes, il se montre sous un jour que l’on se plait à croire honnête et franc, et n’hésite jamais à donner le plus de détails possibles pour que le lecteur se retrouve face à des faits indéniables, mais que les politicien américains et la Police n’admettront jamais. Cette interview va bien plus loin qu’un échange contractuel entre un journaliste et un artiste en quête de vérité, c’est un dialogue entre un initié et un disciple avoué, c’est la lumière qui éclaire toutes les zones d’ombre et qui donne envie d’aller plus loin. Retenez votre souffle et immergez vous dans la vérité, et cela même si vous devez suffoquer ou en sortir avec beaucoup d’illusions perdues. Pas d’échappatoire. La vérité, juste la vérité avec un homme qui n’a pas peur de la clamer haut et fort. Mais attention, interview fleuve !

Bibliographie
: The Manson File: Myth and Reality of an Outlaw Shaman; Demons of the Flesh: The Complete Guide to Left Hand Path Sex Magic; Flowers from Hell: A Satanic Reader; The Satanic Screen: An Illustrated Guide to the Devil in Cinema


Metal-Impact. Bonjour Nikolas et merci pour cette interview. Je voudrais tout d'abord te féliciter pour ton livre, The Manson File, qui m'a vraiment touché (Et le fait de voir que ma chronique figurait sur ton site officiel m'a encore plus touché d'ailleurs...). Qu'est ce qui t'a poussé à sortir cette « Edition Apocalypse » en fait?
Nikolas Schreck. Merci pour ta gentillesse. Je vois que tu essaies de m'attendrir avec ces compliments surannés très français avant d'attaquer! Cette "Edition Apocalypse" a été motivée par un profond désir de faire la lumière sur pas mal de mensonges proférés sur l'histoire de Charles Manson. Car malgré le volume incroyable de travaux erronés et falsifiés qui inondent le marché depuis 1969, mon livre est la première étude sérieuse sur les actes criminels, la vie complexe et la pensée de Charles Manson. J'ai fini par accepter le fait que Manson n'aurait jamais le procès en révision qu'il mérite, malgré toutes les preuves détruisant cette fameuse théorie du Helter Skelter, le dépeignant comme le gourou d’un culte morbide. En tant que contrepoids et contradiction de toute la merde propagée par Bugliosi, mon livre est un peu le moyen de défense dont Charles n'a jamais bénéficié durant son procès. Et à long terme, puisque toutes les informations contenues dans mon livre seront assimilées petit à petit par la conscience collective, j'espère qu'on se souviendra de Helter Skelter comme de l'escroquerie du siècle. Outre le fait de clarifier une bonne fois pour toute l'origine de ces meurtres atroces, je souhaitais exposer clairement les croyances religieuses et mystiques de Manson. Car à mon avis, elles sont son plus incroyable héritage. Comme je lui ai expliqué il n'y a pas si longtemps, aussi longtemps qu'il sera perçu comme un barge satanique qui a commandité les meurtres gratuits de plusieurs individus, personne à part quelques illuminés marginaux ne prendront sérieusement en compte ses conceptions philosophiques, spirituelles et religieuses. Et c'était donc une autre motivation pour moi. J'ai employé le mot “Apocalypse” dans son sens le plus littéral de “Révélation” puisque ce livre est une suite logique de secrets dévoilés. Ce livre est l'illustration parfaite de la manière dont l'histoire est réécrite par les organismes qui contrôlent le peuple. L'ironie est que cette tartufferie de complot Helder Skelter que les bons citoyens acceptent comme étant la vérité, n'était rien d'autre qu'une gigantesque manipulation pour protéger les réseaux de trafic de drogue organisés par la Mafia. Je n'ai pas écrit ce livre pour distraire les fans d'histoires de crimes ou pour titiller la corde sensible des flingués amateurs de souvenirs de tueurs en série. J'espère que grâce à ce livre, même les lecteurs qui n'ont jamais entendu parler de ce cas se poseront la question suivante : si on m'a menti à propos d'un des cas les plus célèbres de l'histoire de la criminologie, alors quels autres mensonges peuvent être couverts à l'heure actuelle?

MI. Traduire d'abord en Français cette nouvelle édition était il un geste délibéré? Pensais tu que notre façon d'aborder ce cas était plus subtile et ouverte que celle des américains?
Nikolas. Absolument. Les mots "subtils" et "Américains" ne peuvent cohabiter dans la même phrase. Notre croquemitaine national Charles Manson suscite une telle hystérie aux USA que ce pays n'était pas vraiment l'endroit idéal pour sortir un livre tentant de rétablir la vérité. Les français - accordons leur ceci - ont toujours fait preuve d'un scepticisme salutaire en ce qui concerne le talent inné des américains à travestir la vérité. Juste après l'assassinat de JFK, les journaux français ont été les premiers à parler d'un complot, bien avant que les américains ne commencent à douter de la version officielle. Plus récemment, les français ont refusé de soutenir ce criminel de guerre qu'est George W. Bush dans ses fantasmes d'invasion de l'Iraq. Et la pantalonnade Helter Skelter que je dénonce est aussi explosive dans ses révélations sur le labyrinthe de corruption du système et des médias en Amérique.
Avec tous ces éléments en tête, c'est l'incroyable intuition féminine de ma femme qui m'a conseillé de m'adresser à un public Européen plus objectif, et plus à même de saisir toutes les subtilités de la situation. Un autre élément en faveur d'une sortie européenne initiale était la combinaison entre l'alliance d'Hollywood et de la Mafia - qui n'avait jamais été vraiment révélée - et l'histoire de Roman Polanski, qui est très ancrée dans une tradition d'exil européenne. Et bien sur, j'espère que votre Ministre de la Culture exprimera son contentement quant à ma contribution à la littérature française en m'accordant une de ces jolies médailles de Chevalier des Arts et des Lettres! Si Jerry Lewis en a obtenu une, ça ne serait que justice que je l'obtienne aussi!

MI. Peux tu nous en dire plus sur ta relation avec Charles Manson? Quel fut le point de départ de cette communication bilatérale?
Nikolas. Puisque tu parles de “communication bilatérale”, ça me rappelle un truc très amusant et très caractéristique que Charles m'a dit récemment : “Toi et moi, nous avons un problème de communication. Tu continue d'essayer de parler!”. Nos rapports sont plus profonds et bizarres qu'une simple amitié, et aussi compliqués que peuvent être des rapports entre deux individus qui se jaugent et s'affrontent depuis des années. Une relation avec Charles, c'est comme essayer de lier amitié avec un tigre du Bengale, tu ne sais jamais d'avance si tu vas te retrouver en face d'un adorable chaton ou d'une bête sanguinaire. Un ami commun qui a assisté à une de nos conversations m'a dit qu'on se chamaillait comme un vieux couple! Bien que je me sois senti proche de lui dès 1970, je ne l'ai contacté que fin 1985. C'était juste après qu'Evil Wilhelm, le batteur de Radio Werewolf et moi devenions complètement obsédés par une interview de Manson dans un programme d'actualités tardif. Charles et moi nous sommes trouvé des affinités instantanées, qui étaient basées sur notre vénération mutuelle pour le loup, comme emblème de la nature. Ceux qui ne connaissent Charlie qu'à travers ce personnage provocateur qu'il propose aux medias trouveront bizarre qu'il soit une telle source de sagesse pour moi. Par exemple, quand j'ai commencé ma carrière dans le même Hollywood baigné dans le sexe, la drogue et le Rock qu'avait connu Charles à la fin des 60's, il m'a donné des conseils très pragmatiques basés sur sa propre expérience. Il m'a prévenu que l'industrie du Rock et que les clubs dans lesquels Radio Werewolf jouait sur le Sunset Strip n'étaient que des vitrines pour la Mafia, et que si je continuais à traîner là bas, je perdrais ma créativité et mon âme. J'ai donc suivi ses conseils. Mais comme Charles a très peu d'intimité, et qu'il a été trahi par tant de personnes en qui lui et moi croyions, je préfère rester discret sur notre relation diffuse. Il m'a présenté à certains de mes meilleurs amis, mais aussi à certains de mes pires ennemis. Le connaître m'a fait rencontrer la femme de ma vie, mais a aussi failli causer ma mort. Mais que peut on attendre d'un homme qui est Jésus le lundi, le Diable mardi, et Abraxas le reste de la semaine ? Nous avons un lien karmique très fort, mais très complexe, et il nous faudra plusieurs vies pour résoudre nos conflits personnels.

MI. Selon moi - et corriges moi si je me trompe - ce livre est une démystification totale du mythe Manson, en tant que Tueur en Série voire même de "Diable contemporain", comme il est toujours perçu aux USA. Tu l'as ramené au rang de simple citoyen, toujours sur la brèche et à la frontière de l'illégalité. Penses tu qu'il a été un bouc émissaire du gouvernement, et utilisé comme symbole de la répression de la liberté d'expression des 60's?
Nikolas. Oui tu as tout à fait raison, mon livre à vocation à démystifier le cas Manson, et ainsi rétablir la balance entre le fantasme et la réalité. Pas seulement le mythe de Manson "Serial Killer", mais aussi le désir qu'ont certains fans de voir en lui un prisonnier politique complètement innocent. Si "Diable moderne" il y a dans cette affaire, ça n'est sûrement pas Manson mais bien les avocats, la populasse et les poseurs du Showbiz qui l'ont utilisé comme rempart. C'est trop facile de dire que Charles a été utilisé comme bouc émissaire par une espèce de force suprême abstraite. Ce sont les partis de droite de Californie et Washington qui ont combiné cette affaire de “Leader de culte Hippie” pour jeter le discrédit sur la contre-culture et transformer leurs aspirations révolutionnaires en actes meurtriers. Avec de tels opposants au triptyque "Amour, Paix et LSD" comme J. Edgar Hoover, Ronald Reagan le Gouverneur de Californie, et Richard “Le Roublard” Nixon en tant que commandant en chef, la couverture du procès de Manson fut une opération soigneusement contrôlée. Et la manière de mener cette affaire a eu de sérieuses conséquences politiques dans le sens où elle a semé le doute dans l'esprit du peuple qui a commencé à voir les acteurs de la contre culture comme des meurtriers et non plus de simples hippies. Cependant, on ne peut occulter le fait que Atkins, Krenwinkel et Van Houten ont appuyé la version officielle en remplissant à merveille leur rôle de “victimes d'un culte hippie laveur de cerveau” pour les caméras de télé pendant leur procès. Et comme j'essaie de le préciser, si Charles ou n'importe lequel de ses comparses accusés avaient révélé durant le procès les réels motifs des meurtres, ils auraient immédiatement fait s'écrouler le fragile château de cartes de Bugliosi. Mais l'avocat des filles les a convaincues qu'elles pouvaient s'en sortir si elles arrivaient à convaincre le jury qu'elles n'étaient que de simples zombies aux ordres d'un maître au pouvoir hypnotique. Et comme Manson respectait implicitement le "Code du silence" inhérent au milieu, la justice savait très bien qu'elle allait parfaitement s'en sortir avec sa farce Helter Skelter anti hippie sans rencontrer le moindre problème durant le procès. C'est ainsi que le bouc émissaire du gouvernement de la contre culture des 60's l'était devenu en partie par sa faute...

MI. La véritable histoire - et je dois dire que mon point de vue rejoint le tien - n'était rien d'autre qu'une collision entre deux mondes. La faune "Glamour" de Hollywood (Dennis Wilson, Sammy Davis Junior, Kenneth Anger, Mama Cass) et les dealers. Dans ton livre, les protagonistes de second plan se transforment en véritables acteurs de la tragédie, je veux parler bien sur de Charles « Tex » Watson, Jay Sebring et « Voytek » Frykowski, "l'ami" de Polanski. Etait ce une version trop terre à terre pour les conservateurs? Est ce que les Américains avaient besoin d'une bonne tragédie sanglante pour enterrer définitivement les 60's?
Nikolas. Je suis heureux que ce que tu aies retenu du livre est que les “véritables acteurs de la tragédie” fut en fait l'association de dealers Watson-Sebring-Frykowski. Je voulais faire la lumière sur ce trio trop souvent considéré comme de simples "suiveurs du gourou" ou "d'innocentes victimes". Cette histoire n'a jamais rien eu à voir avec des membres d'un culte mystique qui tuent des victimes aléatoirement pour des raisons inconnues. C'est juste une banale histoire d'explosion de violence entre deux associations criminelles qui travaillaient ensemble. Mais le fait que l'aspect "lutte entre dealers" ait été occulté ne fut pas le fait des conservateurs. Toute une clique de rockstars branchées et de membres de l'industrie cinématographique ont effacé toute trace de narcotiques provenant d'un trafic avec la Mafia de la maison d'un des plus puissant dirigeant d'Hollywood pendant qu'il n'était pas chez lui. Et, comme le précise mon livre, le FBI préparait un raid sur Jay Sebring, Leno LaBianca, et Joel Rostau (le truand qui a livré la drogue à Sebring et Frykowski la nuit des meurtres) et d'autres impliqués dans un vaste trafic mené par la Mafia, dont la source pouvait remonter jusqu'aux studios Paramount. Permettre à la vérité d'éclater aurait contrecarré les plans du FBI. Le FBI, la Mafia, et l'industrie d'Hollywood étaient unis par la même volonté de détourner l'attention du public de la vérité avec leur joli conte Helter Skelter. La faillite totale des journalistes pour remettre en cause toutes les incohérences de ce scénario officiel est la véritable raison qui a permis aux grands dirigeants d'Hollywood de s'en tirer à si bon compte.

MI. Ton livre se veut très objectif. Mais quels sont tes sentiments personnels et ton avis sur les protagonistes de cette histoire, Tex Watson, Lynne Fromme, Susan Atkins, Jay Sebring et même Dennis Wilson par exemple?
Nikolas. J'ai tenté de me glisser dans la peau des personnages principaux plutôt que de les juger. Tu ne peux pas écrire sérieusement sur la vie et la mort d'individualités aussi méprisables soient elles sans ressentir un minimum d'empathie et de compassion pour eux. Mon opinion personnelle est qu'il ne s'agissait que d'acteurs pris dans un engrenage inutile et inéluctable provoqué par l'interdiction des drogues psychédéliques trois ans avant les meurtres. Mais je peux te donner mes impressions personnelles sur les gens que tu as nommés.

Tex Watson: un sociopathe émotionnellement handicapé. Son comportement violent était aggravé par sa sur consommation d'amphétamines et de Belladonne les semaines précédent son expédition meurtrière à Cielo Drive. Il n'avait pas le profil d'un tueur en série, il a juste été débordé par sa colère. Comme je lui ai écrit un jour, s'il était vraiment le disciple de Jésus qu'il prétend être, il mettrait en application les préceptes de la Bible à propos de "la vérité qui te libère", et avouerait ses crimes.

Lynette Fromme: je pense qu'elle est très intègre, intelligente et idéaliste. Elle était sincère dans son engagement révolutionnaire pour améliorer la société et la protection de la nature. J'espère que sa récente liberté lui a apporté la paix.

J'ai seulement parlé à Susan Atkins une fois. Elle était tellement sur ses gardes qu'il était difficile de percer sa carapace de nouvelle chrétienne repentie. Mais c'est un cas tragique elle aussi, car malgré son accès de vantardise auto destructeur, elle n'a pas pris part aux meurtres de Cielo Drive, ni à celui de Gary Hinman, elle était juste présente pour ce qu'elle pensait être un règlement de compte anodin entre dealers. On lui a promis l'immunité si elle “confessait” les crimes s'accordant au scénario fictif écrit par les avocats de la Mafia. Sa vie n'est en fait qu'un énorme gâchis.

Jay Sebring: un criminel professionnel parfaitement au courant des risques de son "travail" – et je ne parle pas de la coiffure! Une mort violente fait partie des fins possibles pour un dealer de son envergure. Sebring était un anxieux chronique qui essayait de noyer sa paranoïa dans l'alcool et les drogues.

Dennis Wilson: un paumé affolé de se rendre compte qu'il était responsable de toutes les connections entre Manson, Tex, Tate, Terry Melcher, Rudy Altobelli, John Phillips et Mama Cass. Ses dernières années ne furent qu'un immense gâchis rempli de remords. Mais il était déjà un personnage torturé bien avant ça, car il devait coller à l'image de garçon de plage bien propre sur lui (NDI : allusion à son groupe, les Beach Boys). Les vies de tous ces gens et même le rêve des 60's en lui même furent anéantis par une guerre fatale entre quelques dealers complètement à la masse durant une nuit d'été. Et comme l'a précisé Manson, si la starlette Sharon Tate - à l'orée de sa gloire, mais suffisamment connue pour intéresser les médias - n'avait pas changé ses plans à la dernière minute, et avait bien dormi comme prévu chez une amie le soir du drame, celui ci n'aurait jamais pris l'ampleur qu'il a eu.

MI. Ne penses tu pas que Bugliosi n'était qu'un pantin, dont les ficelles étaient conjointement tirées par l'administration Nixon et la Mafia? Pour détourner l'attention des américains de la crise du Vietnam et de l'influence de la Mafia sur le trafic de drogue et le contrôle de l'industrie des arts, vers une parodie de procès en sorcellerie?
Nikolas. Pas une marionnette de l'administration Nixon, car Bugliosi était un supporter du parti Démocrate, et un admirateur de l'ennemi farouche de Nixon, le libéral John F Kennedy. Quant au second "tireur de ficelles", il est intéressant de noter la relation de longue date entre la Mafia, le parti Démocrate, famille Kennedy, et Jay Sebring, un syndiqué qui coupait les cheveux de son client le plus célèbre tout en lui fournissant de la drogue pour ses rendez vous galants avec Marilyn Monroe. Je trouve ça pertinent de noter qu'à l'instar de certains personnages de l'ombre du dossier Helter Skelter, Bugliosi a toujours défendu la thèse de Lee Harvey Oswald comme tireur solitaire sans aucun lien avec la Mafia. Manson m'a clairement dit qu'il pensait que le rôle principal de Bugliosi était de dissimuler l'implication de longue date de Leno LaBianca dans les affaires de la Mafia et “d'amener New York à Hollywood.” Ce qui, une fois traduit du langage Manson signifie couvrir les circonstances réelles des crimes pour permettre à la Côte Est d'asseoir son contrôle sur l'industrie du film de L.A. Cette prise de contrôle sauvage à trouvé son illustration dans le film Le Parrain, qui a été réalisé pendant que certaines figures du milieu qui avaient témoigné lors du procès se faisaient exécuter pour les empêcher de collaborer. Mais Bugliosi n'était pas qu'une marionnette. Il trouvait son propre intérêt dans l'exposition médiatique offerte par le procès qui lui permettait d'oublier ses échecs politiques pour se faire élire Procureur Général de Californie.

MI. Pourquoi et à quel point penses tu que les BEATLES ont été impliqués dans toute cette histoire? Simplement parce qu'à l'époque ils étaient considérés comme les leaders de la contre culture? Et est ce que Charles était vraiment fasciné par leur musique?
Nikolas. Quiconque ayant eu l'idée de mal orthographier “Healter Skelter” sur le frigo de LaBianca y a aussitôt associé les BEATLES pour l'éternité. Mais en dépit de cet indice toujours inexplicable, Charles lui même n'a jamais vraiment été impressionné par les BEATLES. N'importe qui peut comprendre en écoutant sa musique Folk/Country qu'elle ne devait rien à nos charmants garçons, ce qui aurait certainement été le cas s'il l'avait été. Si la Beatlemania avait été le thème central de la philosophie de Manson, pourquoi n'en a t'il jamais parlé dans un de ses nombreux sermons qu'il a administrés lors des centaines d'interviews qu'il a données depuis? De plus, Dennis Wilson, ami proche et admirateur de Charles connaissait très bien le groupe, tout comme les autres membres des BEACH BOYS. Ainsi que Peter Sellers et de nombreuses stars du ciné et de la musique avec lesquels Manson faisait la fête et à qui il vendait de la drogue. Si Charles avait tellement voulu entrer en contact avec les BEATLES, comme cela a été déclaré après, il n'avait qu'à leur passer un coup de fil! Il n'y avait en fait que “Little Paul” Watkins et Susan Atkins qui étaient des fans des BEATLES au sein de l'entourage de Manson. Et ce sont justement les deux qui ont collaboré le plus étroitement avec Bugliosi en bâtissant cette légende de guerre raciale qui, nous le savons maintenant, n'avait rien à voir avec le simple deal de drogue qui était à la base de l'affaire. Atkins a fini par admettre dans la dernière lettre qu'elle a rédigée avant sa mort que toute cette histoire n'était qu'un mensonge. Il n'y avait pas une communauté hippie qui n'écoutait pas le White Album en 1969. Des milliers de jeunes ont cru trouver des messages codés dans cet album à cette époque, ce qui a fini par donner naissance à cette fausse rumeur sur la "Mort de Paul". Alors je suis d'accord avec toi pour dire que les Beatles se sont retrouvés embringués la dedans au même titre que la drogue, l'amour libre, la magie noire, et tous les autres clichés de la contre culture qui pouvaient nuire à l'image du mouvement hippie, et le rendre dangereux aux yeux des gens. Si les assassins avaient écrit "Mellow Yellow" en lettres de sang sur le frigo, ça aurait été le titre du bouquin de Bugliosi de la même façon. Et Donovan serait tenu pour responsable indirect du "Crime qui a tué les 60's".

MI. Je suppose que l’écriture de ce livre a parfois pris des allures de bataille pour toi. Comment as tu trouvé la force d’affronter toutes les difficultés inhérentes à ce genre de recherches? Etait ce comme une quête de la vérité, ou, tout du moins, d’une autre vérité?
Nikolas. Oui, et même si souvent je ne me voyais pas me replonger dans cette histoire, c’était vraiment la recherche de la vérité qui m’a poussé à continuer mes investigations sur le mystère de l’affaire Charles Manson. Et à chaque fois que j’ai cru conclure, de nouvelles révélations voyaient le jour. Rassembler des informations sur la nuit des meurtres et ainsi révéler à quel point l’affaire a été camouflée à été particulièrement risqué. Car cela impliquait de gagner la confiance d’importances sources de renseignements qui s’étaient murées dans le silence jusqu’à lors pour ne pas révéler de secrets qui avaient causé la mort de bien des gens. Mais il n’y avait pas que Hollywood et la Mafia qui se sentaient menacés par mes recherches. De nombreux fans de Manson sont hostiles au côté mondain de cette affaire, car ils préfèrent croire que les meurtres Tate-LaBianca découlent d’une action révolutionnaire, ce qui est du grand n’importe quoi. De plus, même si Manson lui même ne cesse de se plaindre de ce rôle de leader fictif du Helter Skelter que Bugliosi a créé, je ne pense pas qu’il soit spécialement enthousiasmé par cet espèce de second rôle dans un trafic de drogue qu’on lui fait jouer depuis quelques années. Enquêter sur cette affaire à impliqué de soulever beaucoup de lièvres et de faire sortir pas mal de cadavres du placard, une tâche véritablement épuisante. C’est effrayant de voir combien de gens très connus ont tout fait pour dissimuler la vérité, parce que ça revient à admettre que la vérité que l’on croyait acquise n’est qu’illusion. La rédaction de mon livre fut assez facile une fois que j’avais organisé la somme d’informations à traiter. Le véritable combat a eu lieu durant toutes ces années durant lesquelles j’ai collecté toutes les informations sans savoir ce qui allait en sortir au final. A travers cette enquête, j’ai fini par voir la théorie du Helter Skelter comme une métaphore générale sur la dissimulation de la vérité que nous subissons.

MI. Si cette affaire avait lieu de nos jours, quelle en serait l’issue d’après toi?
Nikolas. C’est une bonne question. Dans le Los Angeles corrompu des années 60, les flics et les journalistes étaient payés fréquemment pour empêcher le public d’apprendre la vérité sur des affaires sensibles. Dans les années 80 et 90, plusieurs dealers furent assassinés dans les mêmes circonstances qu’à Cielo Drive. Cependant, les temps ont changé, et les medias ainsi que le système ont révélé ces affaires sans fard, et surtout sans essayer de les travestir en cas de “Meurtres Rituels” ou « Massacres sous hypnose ». Le cas le plus connu fut “Le meurtre du Cotton Club” qui impliquait pas mal d’acteurs de second plan des meurtres Tate/LaBianca. L’autre cas fut celui des “Four on the Floor” autrement appelé les meurtres de "Wonderland", a une histoire de vol de drogue et de meurtre à la Tex Watson, probablement commis par la star du porno et accro notoire John Holmes. Si une actrice de seconde zone avait été tuée hier soir par son petit ami impliqué dans un trafic de drogues, ce qui est exactement ce qui s’est passé chez Polanski, personne ne serait particulièrement choqué. Mais en 1969, les comportements sexuels et abus de drogue des stars étaient encore des sujets tabous. De nos jours, c’est une simple stratégie de relations publiques que d’admettre son addiction lors d’une émission de télé réalité ou de laisser filtrer « accidentellement » des vidéos porno personnelles. (Je parle de ce détail uniquement parce que c’est un autre aspect de l’affaire Tate/Labianca, en l’occurrence ces fameuses vidéos de partouzes de stars qui ont été dissimulées à Cielo Drive.). De nos jours, la Mafia italienne n’a plus la même emprise que lors des années 60 sur Hollywood. Les studios n’ont plus les moyens de payer la police pour qu’elle ferme les yeux sur certains crimes délicats touchant des stars. Je ne pense pas que les journalistes contemporains seraient aussi complaisants avec l’industrie du cinéma de nos jours.

MI. Penses-tu que Charles Manson sortie un jour de prison? En a-t-il seulement envie ?
Nikolas. Je serais surpris que quiconque condamné pour les meurtres de Cielo Drive soit un jour libéré. Après tant d’années de bourrage de crâne de la part des medias à propos des meurtres rituels, l’indignation publique serait trop grande. Même quand Susan Atkins se mourrait du cancer après une amputation de la jambe, ils ne l’ont pas laissée sortir. Que Manson soit coupable ou innocent, le procès a été conduit de manière illégale. Ce qui implique qu’il pourrait être libéré si un avocat obtenait la validation d’un vice de procédure. Le droit constitutionnel de Charles à se défendre lui même lui a été refusé. Des preuves médico-légales furent mal utilisées voire complètement mises de côté ce qui a abouti à une chronologie des faits quant aux meurtres de Cielo Drive complètement faussée. Des pressions furent exercées sur les témoins pour qu’ils se parjurent. Des témoins cruciaux qui auraient pu dire la vérité sur toute l’affaire furent tout simplement exclus. Le Président des Etats Unis à influencé le jury en déclarant publiquement Manson coupable avant la fin du procès. Avant que le procès ne commence, les aveux manuscrits de Susan Atkins au grand jury furent vendus aux journaux, ce qui empêchait toute tentative de procès en règle puisque tous les américains pouvaient lire le constat de la culpabilité de Manson. Mon livre fait pour la première fois la lumière sur la manière très louche dont les aveux ‘mis en scène” d’Atkins furent obtenus. Tout ceci a abouti à une parodie de procès. Et même si je dévoile publiquement ces faits, aucun politicien Californien ne risquera sa carrière pour libérer les protagonistes de l’affaire, cela même si les vieillards qu’ils sont devenus ne présentent plus aucun danger pour la société. Est-ce que Manson veut être libéré? Même après en avoir souvent parlé avec lui ces vingt six dernières années, je n’en sais rien. Depuis 1987, j’ai participé activement à des actions pour obtenir une révision du procès. Même récemment en décembre 2010 et avril 2011, j’ai parlé à divers procureurs qui semblaient sincèrement désirer aider Charles à retrouver la liberté. Mais comme de nombreuses fois auparavant, au moment même de signer les documents qui auraient du aboutir à un nouveau procès, Charles a renoncé. D’un côté, il affirme vouloir récupérer les droits qui lui ont été volés lors du procès. Mais d’un autre côté, il dit que si il est libéré, il n’aura nulle part ou aller, et qu’il sera une cible encore plus facile qu’en prison à cause du mythe qu’il est devenu. Il a plusieurs fois essayé de s’évader. Peut être qu’il est trop marginal pour accepter d’être libéré d’une manière légale…

MI. Manson est une énorme influence - "spirituellement" et musicalement – pour de nombreux musiciens, de Marilyn Manson à BLOOD AXIS en passant par Henry Rollins. En tant que musicien toi même, penses tu que cette influence soit sincère ou juste un argument publicitaire basé sur une provocation facile ? (Que penses tu par exemple de la reprise de "Look At Your Game, Girl" par GUNS N' ROSES, en tant que titre caché de leur album The Spaghetti Incident?!?")
Nikolas. Tout jugement que je pourrais porter sur d’autres musiciens serait spéculation subjective soumise à débat. Néanmoins, comme je connais bien certains des distingués collègues que tu viens de citer, je pourrais te prodiguer quelques bribes de réponses. Comme je l’ai déjà mentionné dans une autre interview, Radio Werewolf et GUNS N’ ROSES partageaient le même local de répétition au moment même ou notre croisade pour libérer Manson était à son apogée. Ils étaient sympathiques, mais comme à l’époque ils n’ont semblé manifester aucun intérêt particulier pour Charles, je trouve difficile de concevoir leur reprise comme autre chose que de la publicité gratuite, de la provoc’ facile. Mais je ne l’ai jamais écoutée, alors je ne peux me prononcer sur sa qualité. Henry Rollins voulait vraiment produire un album destiné au grand public d’un enregistrement de Manson en prison dans les années 80. Selon Charles, Rollins a soudain pris peur devant toutes les difficultés engendrées par le projet et les menaces de mort qui l’accompagnaient, alors ils ont perdu le contact il y a longtemps. Dans le cas de BLOOD AXIS, en dépit de son adhésion totale à la campagne de diffamation menée par l’Eglise de LaVey à l’encontre de ma femme et moi, je dirais qu’il fait partie des rares personnes vraiment sincères de ta liste, puisque c’est un des rares à avoir soutenu la cause de l’ATWA, et a avoir cherché à rétablir la vérité sur Charles. Quant à celui qui a délibérément volé le nom de Charles…Je resterai diplomatique et me tairai. Ce qui est assez amusant à propos de tous ceux qui se réclament de l’influence de Manson, c’est qu’aucun d’entre eux ne joue cette sorte de Country & Western que Charles affectionne. Alors à part une fascination morbide pour la légende, je ne vois aucune réelle influence artistique chez eux.

MI. Et toi, que penses-tu de la musique de Charles?
Nikolas. Une des raisons qui m’a poussé à rentrer en contact avec lui en 1985 fut mon admiration pour sa musique méconnue et ses théories sur les effets spirituels de la musique sur l’esprit humain. Après beaucoup de courriers et de persuasion, la prison de St Quentin m’a autorisé à filmer Charles donnant un concert en solo avec sa guitare. Charles Manson Unplugged, pour ainsi dire! Quand je suis arrivé pour filmer ce show, après un an et demi de négociations et de préparation, le directeur de la prison a soudain décidé de ne pas laisser Charles jouer de la guitare hors de sa cellule, car ils avaient peur qu’il ne s’en serve « comme d’une arme ». C’est pourquoi dans mon interview Charles Manson Superstar, tu l’entends frapper sur une poubelle en déclarant ironiquement, “On ne peut pas faire de la musique avec ça !” Tout comme Bobby Beausoleil, Terry Melcher, Dennis Wilson et Neil Young l’ont déclaré, je pense que Charles à un vrai talent poétique naturel de compositeur. Il aurait pu développer cela avec un bon producteur et des techniques de studio appropriées, pour le transformer en valeur sure. Mais comme il l’a déclaré, il n’avait pas la patience de se plier aux exigences du travail en studio. Même si l’album de Manson que devait sortir Capitol Records en 1969 avait vu le jour comme prévu, je ne peux pas imaginer que Charles aurait joué le jeu de la promotion, jouant ses chansons soir après soir de la même façon, ou obéir aux impératifs d’une maison de disques. Quelques chansons de Lie sont devenues des classiques uniquement parce que Charles a eu le temps de les perfectionner depuis 1963, quand il attendait d’être libéré de Terminal Island Prison. La meilleure musique qu’il ait écrite en prison date de sa période à Vacaville, la seule fois ou sa créativité fut stimulé dans un environnement à peu près sur. Les lecteurs de Metal Impact seront sûrement intéressés de savoir que lorsque cette interview paraîtra, des inédits de Manson sortiront sur le vinyle Horsefly via www.atwaatwar.com. Zeena a réalisé le portrait figurant sur la pochette et j’ai moi-même rédigé quelques notes.

MI. En tant que leader de Radio Werewolf, tu étais toi même un membre actif de la contre culture des années 80. Penses tu que cette contre culture existe toujours? Ne penses tu pas que notre époque du “Politiquement correct” ne soit qu’une manière de faire semblant d’accepter et de tolérer des choses qui nous effraient toujours comme l’homosexualité ou l’égalité des droits?
Nikolas. Le concept du “politiquement correct” vient du Marxisme-Léninisme, qui a débuté comme une contre culture et qui s’est transformé en tyrannie une fois au pouvoir. Le concept du politiquement correct qui régit l’Ouest depuis les années 90 est une forme de contrôle social qui efface toute les différences pour créer un ensemble homogène dédié à la consommation. Nous avons appris beaucoup de choses sur le fonctionnement des contre cultures pendant la période 1984-1993 de Radio Werewolf. Quelle que soit la culture que tu combats, elle finit par vaincre à un moment ou a un autre. Nous étions bien plus libres lorsque nous étions encore considérés comme de simples artistes. Lorsque nous avons prôné des changements sociaux et spirituels, et ainsi gagné des fans qui cherchaient une alternative au consensus, la police nous est tombée dessus aux USA et en Allemagne. Radio Werewolf a du faire face au harcèlement, à la censure, à la surveillance et à la mise au ban. Ce que nous avons réussi à accomplir dans ces circonstances est incroyable. La droite Chrétienne conservatrice a essayé de nous faire accuser de crimes fictifs Zeena et moi. Les athées de gauche ont essayé de nous faire interdire. Cette stratégie a nui à notre créativité et nous a obligé à nous défendre dans les médias pour bien faire comprendre que nous n’allions pas nous laisser intimider par les tactiques d’intimidation grossières de la police. S’ils n’y avait pas eu ces appels d’avertissement de dernière minute de Richard Ramirez (The Night Stalker) et un sympathique lieutenant de police de L.A que nous avions aidé à enquêter sur des crimes occultes, nous aurions sûrement été détruits par le même principe de classification de « Culte dangereux » qui a si souvent été utilisé par le passé. Est-ce que la contre culture de cette époque existe toujours aujourd’hui? Pas que je sache. En fait, je crois qu’il n’existe plus de contre culture, juste des associations de consommateurs. Bien sur, le sens de l’esthétique et le symbolisme que nous utilisions à encore une grande influence. Mais ça a été expurgé et désincarné pour aboutir à une espèce de parodie light de Radio Werewolf comme Marilyn Manson et tous les autres de la même clique. Tout comme la contre culture des années 60 a été assimilée par le grand public une fois que le souffle révolutionnaire a été éteint. Notre but qui était de transformer les consciences et de créer un nouvel ordre spirituel et social a été anéanti par l’opposition extérieure et – ce qui arrive toujours dans les groupes extrémistes – des querelles internes orchestrées par des provocateurs de l’intérieur. C’est pourquoi nous avons rompu avec les schémas classiques de la musique et que nous avons mis l’emphase sur de longs processus d’initiation spirituels adressés à quelques initiés. Les contre cultures, les utopies, les révolutions vont et viennent, mais la nature humaine ne change pas. La seule révolution pour laquelle il faille se battre est ce jihad interne qui combat la tyrannie de l’Ego.

MI. Tu as déclaré lors d’une interview " Le Diable que nous (Nikolas et Zeena, sa femme) croyions vénérer était en fait Dieu". Peux-tu nous expliquer le sens de cette phrase? Qu’est ce que "Dieu" pour toi? Un concept, une entité abstraite, ou juste un personnage créé afin d’asservir les masses?
Nikolas. Rien de tout cela. Je vais faire court, car je ne pense pas que tes lecteurs soient familiers du monde occulte Anglo-Saxon. Quand je vivais à Londres au début des années 80, J’ai intégré un cercle informel de magie sexuelle inspiré par le grotesque mais néanmoins intéressant occultiste britannique Kenneth Grant. Les rituels pratiqués étaient basés sur la théorie de Grant selon laquelle l’ancien Dieu égyptien Seth était le personnage de Satan originel de la Bible. M’intéressant plus à l’égyptologie qu’à l’occultisme, j’ai vite appris que la théorie de Grant était fausse d’un point de vue historique. Pour remonter aux origines de Seth, j’ai fait un pèlerinage en Egypte en 1983, durant lequel j’ai trouvé des traces des anciennes croyances Sethiennes et fait l’expérience de ma première renaissance religieuse. Mais longtemps après ça, mon travail en magie continuait d’être influencé par cette fusse théorie de Seth en tant qu’ange du mal. C’est seulement en 2001, quand Zeena et moi étions au Clergé du Temple De Seth en train d’écrire notre livre Demons of the Flesh, que nous avons trouvé des preuves archéologiques des origines de Seth en tant que figure originelle de l’entité mystérieuse connue en tant que Dieu, Iao, et Allah par les trois religions majoritaires du Moyen Orient. Juste avant, nous avions en compagnie de soixante autres membres du Temple de Seth, renoncé à appartenir à cette organisation pour fonder un ordre plus fidèle à la religion de Seth et Zeena a eu une vision quant à sa relation à Seth et son identité. Cette révélation que l’on retrouve dans le documentaire The Four Horsemen, devint la fondation de notre nouveau culte de Seth, d’abord appelé « The Storm », puis le MLS, où Mouvement de Libération Séthien. Puisque Seth et Jahweh sont identiques au dieu athée Abraxas, une figure importante de la théologie selon Manson, je traite ce sujet dans un des chapitres de Manson File intitulé Le nom secret de Dieu. Quiconque assez fou pour s’intéresser de plus près à cet arcane mère d’une identité divine y trouvera des éléments utiles pour de plus amples recherches.

MI. Anton LaVey a souvent été décrit comme un hédoniste pervers, courant après l’argent et la gloire. Il était considéré comme un pseudo sataniste, mais ne crois tu pas au contraire qu’il était le seul à en appliquer réellement les dogmes, plaçant l’Ego au dessus de tout?
Nikolas. J’oublie toujours la petite clause dans le pacte que j’ai signé avec le Diable qui m’obligera toute ma vie a répondre à au moins une question sur Anton LaVey dans chaque interview. Je vois très bien comment tu peux arriver à une telle conclusion en te basant sur une image publique. Mais l’ayant d’abord connu en tant qu’ami, puis en tant que Beau-père, et jusqu’à sa mort en 1997, en tant qu’ennemi mortel, je le vois d’une manière différente. Était-il un hédoniste pervers ? Si je prends en compte ma propre vie sexuelle, je me vois mal accuser qui que ce soit de perversion. Mais en dépit de tous ses discours très complaisants, LaVey n’était pas un hédoniste. Son existence misérable, solitaire, triste et frustrée fut bien moins agréable qu’une vie normale d’un être sain d’esprit. Il n’était pas plus un sataniste, quelle que soit la définition que tu accordes à ce mot. Satan était juste un de ses gimmicks publicitaires. J’ai fini par comprendre que Satan ou quel que soit son nom, n’est pas un symbole humain mais une entité supérieure, un ange dont le rôle cosmique et de tenter les initiés. Placer l’Ego au dessus de tout n’est qu’un symptôme normal d’une existence dédiée à un égoïsme étouffant. Il faut beaucoup plus qu’un énorme Ego et une avidité pour la gloire et l’argent pour devenir un sataniste! En fait, LaVey ne m’a jamais paru intéressé par l’argent non plus d’ailleurs; il n’était pas très ambitieux. Il y a un vieux dicton qui dit qu’on doit toujours payer sa dette au diable. LaVey a fini comme ça parce qu’il a joué d’une manière arrogante avec le symbolisme du satanisme sans comprendre la dimension spirituelle que ces symboles représentaient. Sa propre fille a souligné ça dans une lettre ouverte écrite au fondateur du Temple De Seth Michael Aquino sept ans avant la mort de LaVey. Heureusement, l’impact désastreux qu’il a eu sur les crédules membres du Fan Club Mémorial d’Anton LaVey, et toute la souffrance qu’il a fait endurer à sa famille et ses fidèles lui garantiront une connaissance indéniable du véritable enfer pendant un bon bout de temps.

MI. Quelles sont tes croyances aujourd’hui? Au niveau religieux et social? As-tu trouvé la paix?
Nikolas. C’est très bien que tu parles de paix car cela correspond parfaitement à la religion que je pratique aujourd’hui. L’abréviation de la confrérie pour laquelle j’officie en tant que prêtre est SLM, qui ne signifie pas seulement Mouvement de Libération Séthien, mais qui est aussi l’ancien mot égyptien pour « paix », l’état d’esprit que chacun peut atteindre à travers la connaissance Séthienne. Et quand je me suis converti au Bouddhisme, le moine qui conduisait la cérémonie m’a rebaptisé avec le mot bouddhiste qui signifie “paix,” le nom que mes élèves et mes proches amis emploient pour me désigner. Socialement, je suis convaincu qu’alors que nous nous enfonçons de plus en plus dans ce Kali Yuga, ou époque sombre, la société est tellement malade qu’on ne pourra plus la guérir. Je t’épargnerai ma prose anti Internet mais je pense que le plus grand mal de notre époque est cette dépendance aux réseaux sociaux et autres gadget digitaux. Zeena et moi sommes toujours des activistes écologiques et en faveur des droits des animaux. Nous avons protesté contre le génocide chinois au Tibet. Et en tant qu’adorateurs de la féminité, comme tout adepte du chemin de la main gauche (NDI : Le chemin de la main gauche, en anglais the Left-Hand Path, en opposition avec le Right Hand Path, est une dichotomie philosophique et religieuse, les adeptes du Left hand Path refusent par exemple le carcan de la moralité et des tabous pour résumer très sommairement), nous avons supporté la cause des femmes en Iran et en Inde. Comme pré requis pour intégrer le SLM, les candidats doivent se porter volontaires pour une action caritative de leur choix au sein de leur ville ou commune. Mais pour être franc, le petit jeu des dogmes politiques et sociaux ne nous concerne pas. Nous avons compris que la paix intérieure ne se basait pas sur des critères sociaux ou matérialistes. Il s’agit seulement de comprendre qu’il faut détourner son âme d’une interprétation faussée de la réalité grâce à la méditation.

MI. En tant que musicien et amateur de musique, quel est ton jugement sur la scène Heavy Metal des années 90 et 2000?
Nikolas. Je suis trop coincé dans mes goûts de vieux pour répondre à cette question! La dernière fois que j’ai prêté attention à la musique populaire c’était dans ma jeunesse, dans les années 70, et même à cette époque, je n’étais pas un grand fan de guitare électrique. Je ne sais pas si ça te consolera, mais voilà ce que j’ai écouté en répondant à ton interview: Zero Gravity, un des albums pionniers du Synthé Moog de 1975, Matrix 17 par une de mes idoles de toujours, Krysztof Penderecki, et – encore un lien avec la France! – un album incroyable qui s’appelle Musique de la Gréce Antique. Si tes lecteurs veulent faire l’expérience d’une interview en Sensurround, ils devraient la relire en écoutant ces albums. Mais je crains qu’ils ne trouvent pas de solo de guitare hélas!

MI. Un dernier mot pour les lecteurs de Metal Impact?
Nikolas. Que pourrais je dire d’autre que AEMINAEBAROTHERRETHORABEANIMEA (NDI : Formule extraite de la prière quotidienne au Dieu Seth)?

MI. Merci Nikolas.
Nikolas. Tout le plaisir fut pour moi.



==================== ENGLISH VERSION ====================



Metal-Impact. Hi Nikolas and thanks for this interview. First, I'd like to congratulate you for this book, The Manson File, which really moved me (And what moved me even more, was to see that my review of your book was on your own website...). What motivated this « Apocalypse Edition » actually?
Nikolas Schreck. Thanks for your kind words. I see you’re going to soften me up with old-world Gallic flattery before going in for the kill! This Apocalypse Edition was motivated by my desire to finally clear away the smokescreen of lies obscuring the truth about Manson. Despite the huge body of mostly sensational and poorly researched hack literature on this subject since 1969, this is the first serious study of every aspect of Manson’s complicated life, thought, and criminal career. I’ve come to accept that Charles will never get the retrial he deserves, despite all the evidence disproving the Helter Skelter cover story painting him as a death cult mastermind. As a counterweight and refutation to forty years of Bugliosi bullshit, my book serves as the case for Manson’s defense that he never got in court. In the long range, as the information in my book slowly becomes common knowledge, I expect "Helter Skelter" will be remembered as the fraud of the century. Just as important to me as finally clarifying what these infamous murders were really all about was offering an equally comprehensive explanation of Manson’s mystical and religious views. In my opinion, that’s his most important legacy. As I said to him not long ago, as long as the public believes he’s a Satanic madman who ordered the killings of random strangers, nobody but a marginal lunatic fringe will ever take his philosophical, spiritual and ecological views seriously. So that was another motivation. I used the word “Apocalypse” in its literal sense of “Revelation” since so many secrets are revealed in its pages. This case provides a perfect example of how history is rewritten by the forces of social control. The irony is that the false Helter Skelter story so many socially conventional good citizens accept as the truth was actually concocted to protect a powerful Mafia drug dealing network from prosecution. I didn’t write this to provide escapist true crime entertainment or to appeal to murder memorabilia ghouls. I hope to encourage even readers who’ve never thought about this case before to ask themselves: if they’ve been lied to about one of the most widely publicized crimes in history, what cover-ups are being perpetrated on them right now?

MI. The fact that this new edition was firstly translated in French was deliberate? Do you think that our sensibility over this subject was more subtle than that of the American readers?
Nikolas. Definitely. The words “subtle” and “American” don’t belong in the same sentence. Our national bogeyman Manson stirs up so much knee-jerk hysteria in the USA it wouldn’t be the right place to begin the historical reassessment of Manson my book seeks to trigger. The French, to their credit, maintain a healthy skepticism about the proud American tradition of twisting the truth. Right after JFK’s assassination, the French media suspected a conspiracy long before Americans began to doubt the official story. More recently, the French refused to go along with the war criminal George W. Bush’s fictional reasons for invading Iraq. The Helter Skelter cover story I’ve exposed is just as explosive in what it reveals about the corruption of the American legal system and media. With all that in mind, my wife’s unerring feminine intuition determined that the truth about the Manson case was best introduced to a more impartial European readership likely to grasp the subtleties of the situation. Another factor arguing for a European release first was that the Polanski side of this sordid epic is a story of European exiles sucked into the peculiar American alliance of the Mafia and Hollywood that’s never been told before. And of course, I expect your Minister of Culture to thank me for my contribution to French literature by awarding me one of those fancy Legion of Arts and Letters medals. If Jerry Lewis can get one, it’s only fair that I get one too.

MI. Can you tell us more about your relationship with Charles Manson? What was the real starting point of this bilateral communication?
Nikolas. As far as “bilateral communication” one amusing and revealing thing Charles said to me recently was “You and me have a communication problem. You keep trying to talk!” Our rapport is deeper and weirder than an ordinary friendship, and as complicated as relatives who fight and make up with each other over decades. A relationship with Charles is like befriending a wild Bengal tiger; you never know if he’ll be a purring pussycat or a snarling beast. A mutual friend who’s heard Charles and me in conversation said that we relate to each other like an old married couple. Although I felt a connection with him as early as 1970, I contacted Charles in late 1985. This was right after Radio Werewolf’s drummer Evil Wilhelm and I became obsessed with a Manson interview on a late-night TV news program. Charles and I had an instant affinity, which was at first based on our mutual spiritual kinship with the wolf as a totem animal. Those who only know him from the crazy Charlie act he puts on for the media might find it hard to believe that he’s often been a fount of wise counsel to me. For example, when I was starting out in the 80s version of the same Hollywood sex, drugs, and rock and roll game he’d floated through in the 60s, Charles offered me practical down-to-earth advice based on his own similar experiences. He warned me that the rock industry and the clubs Radio Werewolf played at on the Sunset Strip were Mafia fronts and that if I stayed in that world I’d lose my creativity and my soul. I took his advice. Because Charles has so little privacy, and has been betrayed by so many people who he and I once trusted, I prefer to keep most of our volatile camaraderie private. Charles introduced me to some of my dearest friends and he’s also introduced me to some of my most noxious enemies. Knowing him led directly to my meeting the love of my life and also led directly to me nearly getting killed. What else can you expect from a guy who’s Jesus on Monday, the Devil on Tuesday, and Abraxas on every other day of the week? We have a powerful but not always easy karmic bond it will probably take a few more lifetimes to fully resolve.

MI. According to me - please correct me if I'm wrong - this book is a demystification of the Manson myth, as a "serial killer" and even as a kind of "modern evil", as he's still seen in America. You turned him into a simple citizen, always on the verge of legality and on the loose. Do you think he was a kind of scapegoat for the government, and used as a symbol for the 60's freedom repression?
Nikolas. Yes, you’re right; my book’s devoted to demystifying the myth, thus the “myth and reality” subtitle. Not only the Manson-bashing myth of the Satanic serial killer, but also the equally untrue Manson fan’s fantasy of the completely innocent political prisoner. If there’s a “modern evil” in this case, it’s not the petty crook Manson but the lawyers, mobsters and show biz sleazebags who used him as their fall guy. It’s too simple to say that Charles was specifically selected by some all-powerful “Them” as a scapegoat. It’s more that right-wing politicians ruling California and Washington shrewdly leaped on the convenient opportunity of “a hippie cult leader” to discredit the counterculture by redefining its revolutionary aspirations as criminal psychosis. With such opponents of peace, love and LSD as the FBI’s J. Edgar Hoover, Ronald Reagan as Governor of California, and Richard “Tricky Dick” Nixon as Commander in Chief, Manson’s media coverage and trial was a tightly controlled exercise in government propaganda. And the way the Manson case was covered really did have political consequences in that it defused the counterculture by convincing the public to fear hippies and dissidents as potential murderers. However, we can’t ignore the fact that Atkins, Krenwinkel and Van Houten cooperated with the official script by convincingly playing the parts of “brainwashed hippie cultists” for the TV cameras at their trial. As I attempt to clarify, if Charles or any of his co-defendants opened their mouths at the trial to reveal even some of the real motives of the crimes, they could’ve brought down Bugliosi’s fragile house of cards instantly. But the girls’ defense attorneys convinced them they could get off if they showed the jury they were mindless zombies under their master’s hypnotic control. And Manson’s loyalty to the underworld code of silence meant that the Establishment knew that they could get away with their “Helter Skelter” anti-hippie theater without being questioned in court. So the government’s scapegoat for the Sixties was at least partially responsible for allowing himself to be scapegoated.

MI. The real story - and I must say that my opinion is very close to yours on this matter - was actually just a struggle between two parallel worlds. Hollywood "glamour" (Dennis Wilson, Sammy Davis Junior, Kenneth Anger, Mama Cass) versus Drug dealers. In your book, the real frontdoor protagonists emerge as the true actors of the tragedy, I mean, Charles « Tex » Watson, Jay Sebring and « Voytek » Frykowski, Polanski's "friend". Was this version of the story too Down-to-earth for the conservatives? Did the American people really need a tragedy in flesh and blood to bury the 60's?
Nikolas. I’m glad you came away from the book understanding that “the true actors of the tragedy” were actually the Watson-Sebring-Frykowski drug dealing network. I wanted to finally cast light on this trio usually relegated to the sidelines as “brainwashed follower” and “innocent victims”. This was never the bizarre story of a cult attacking innocent strangers for irrational reasons. It’s just a fairly typical tale of violence breaking out between two criminal factions who were working together. Actually, though, the cover-up of the drug-dealing nature of the crimes wasn’t inspired by the conservatives. A clique of hip liberal rock stars and film industry players concealed the Mafia narcotics ring being run from the home of one of Hollywood’s leading directors while he was out of town. Also, as my book makes clear, the FBI were preparing a sting operation on Jay Sebring, Leno LaBianca, and Joel Rostau (the mobster who delivered the drugs to Sebring and Frykowski the night of the murders) and others involved in a large-scale Mafia money-laundering scam whose trail they suspected led directly to Paramount Studios. To allow the true circumstances of the murders to be known to the public would have blown the FBI’s agenda. The FBI, the Mafia, and the Hollywood establishment were united in their vested interest to distract the public from the truth with the “Helter Skelter” fairy tale. The utter failure of journalists to question the huge inconsistencies in the official version of the murders is to blame for letting the powers who ruled Hollywood get away with the perfect crime in court.

MI. Your book can be seen as an objective piece of work. But what's your intimate feelings and opinion over some of the protagonists of the Manson story, Tex Watson, Lynne Fromme, Susan Atkins, Jay Sebring or even Dennis Wilson for instance?
Nikolas. I tried to put myself in the shoes of the main players rather than judging them. You can’t write in such depth about the intimate lives and deaths of even the most flawed people without feeling empathy for them. My subjective feeling is that they were all caught up in the momentum of a needless tragedy that wouldn’t have happened if psychedelic drugs hadn’t been made illegal three years before the murders. I'll give you my spontaneous impressions of the people you named. Tex Watson: an emotionally impoverished sociopath. His violent temper was triggered by his abuse of amphetamines and Belladonna in the weeks leading up to his rampage on Cielo Drive. He didn’t have a serial killer profile, he just freaked out in a speed-fueled rage. As I once wrote to him, if Watson was the disciple of Jesus he pretends to be, he’d practice what the Bible preaches about “the truth will set you free” and tell the truth about the crimes he instigated. Lynette Fromme: I know her to be of great integrity, intelligence and idealism. She was sincere in her revolutionary zeal to change society and the natural environment for the better. I hope she finds peace in her newly won freedom. I only spoke to Susan Atkins once. She was so guarded it was hard to see beneath her pose of Christian repentance. But she’s a tragic case too, since despite her self-destructive bragging, she didn’t participate in the murders of Gary Hinman and the Cielo Drive victims, but was just along for the ride on what she thought were going to be non-fatal settlings of her friends’ drug dealing disputes. She was promised immunity if she “confessed” to the crimes according to the fictional cover story contrived by her Mafioso lawyers. Her life can only be seen as a complete waste. Jay Sebring: a professional criminal who knew the risks of the dangerous profession he chose – and I don’t mean hairdressing. Violent death is an occupational hazard for high-stakes drug dealers. Sebring was an insecure striver concerned with putting up an impressive front who numbed his anxiety with cocaine and alcohol. Dennis Wilson: a nervous wreck haunted by the knowledge that he introduced Manson to the whole fatal cast of characters, including Tex, Tate, Terry Melcher, Rudy Altobelli, John Phillips, Mama Cass. His last years were a wasteland of remorse. And long before that he was a tortured soul due to the stress of living up to his clean-cut Beach Boys image. All of these people’s lives and the Sixties dream itself were ultimately torn apart simply because a few petty drug burn disputes got out of hand on a stoned summer night. And, as Manson’s pointed out, if a minor but newsworthy celebrity like Sharon Tate hadn’t canceled her plans for staying at a girlfriend’s house that night, the drama would never have escalated into the legendary nightmare it became.

MI. Don't you think sometimes that Bugliosi was just a puppet whose strings were pulled by both the Nixon Administration and the Mafia? To focus the attention of the American people on a mock trial, rather than on the Vietnam crisis and the influence of the mafia over the entertainment/drug industry?
Nikolas. Not a puppet of the Nixon administration, because Bugliosi was a Democratic Party supporter, and an admirer of Nixon’s liberal arch-enemy John F. Kennedy. As for your second charge of who pulled his strings, it’s relevant to note the Mafia’s long-standing ties with the Democratic Party and the Kennedy family, a power syndicate Jay Sebring was also closely connected since he provided drugs for his most famous haircutting client JFK during his secret trysts with Marilyn Monroe. I find it interesting that like several other shady characters behind the Helter Skelter smokescreen, Bugliosi ardently argues that Lee Harvey Oswald was JFK’s lone assassin and that the Mafia had nothing to do with the Dallas hit. Manson’s told me explicitly that he believes that Bugliosi’s primary task was to conceal Leno LaBianca’s long-standing Mafia activity and “bring New York to Hollywood.” That translates from Mansonese to mean covering up the real circumstances of the crimes to allow the East Coast mob to secure their hold over the L.A. film industry. This hostile takeover was celebrated in the movie The Godfather, which was filmed while several mob figures who could have testified in the Manson trial were executed to keep them from snitching. Bugliosi wasn’t only a puppet. He had his own motives in exploiting the publicity the Manson trial received to push his own failed political ambitions to be elected as the Attorney General of California.

MI. How and why do you think the Beatles got involved in all this mess? Simply because at that time they were the leaders of the counter culture? Was Charles really fascinated by their music?
Nikolas. Whoever had the bright idea of misspelling “Healter Skelter” on the LaBiancas’ refrigerator assured that the Fab Four would be smeared by association for all time. But despite that still unexplained clue, Charles himself was never particularly impressed by the Beatles. Anyone can hear that his folk/country music isn’t inspired by the lovable moptops, which it would be if he was so obsessed with them. If this Beatlemania was so central to Manson’s philosophy, why has he never spoken about it in any of the many sermons he’s given in hundreds of interviews since then? Also, Charles’s close friend and supporter Dennis Wilson knew the Beatles very well, as did the other Beach Boys. So did the actor Peter Sellers and many of the other rock and movie stars who Manson partied with and sold drugs to. If Charles wanted to contact the Beatles so badly, as was later claimed, he was always just a phone call away from his supposed heroes. It was “Little Paul” Watkins and Susan Atkins who were the real Beatle fans on Charlie’s black bus. And it was those two who most closely collaborated with Bugliosi in crafting the fictional Helter Skelter/Beatles race war motive which we now know had absolutely nothing to do with these routine drug dealing murders. Atkins finally admitted that the Helter Skelter motive was a lie in the last document she wrote before her death. There wasn’t a hippie commune in all of California that wasn’t listening to The White Album in 1969. Thousands of young people in that year sought secret messages in Beatles songs, which is what led to the “Paul is Dead” rumors. So I agree with you that the Beatles were dragged into this along with acid, free love, witchcraft, and all the rest of the counterculture cliches to defame the hippie movement as a dangerous threat to society. If the killers wrote “Mellow Yellow” in blood on that refrigerator, that would have been the name of Bugliosi’s book instead. And Donovan would be stuck with the blame for the “crime that killed the Sixties.”

MI. I guess the writing of this book was sometimes like a struggle for you. How did you find the strength to go on writing and obviously face many difficulties? Was it like a quest for the truth, or, so to say, another truth?
Nikolas. Yes, even though there were times I couldn't bear to even think about this subject again, it really was a quest for truth that drove me to continue investigating the Manson enigma’s hidden history. As soon as I thought I'd wrapped it all up, a new surprising bit of data would emerge. Gathering accurate information about the nights of the murders and how the truth was covered up was especially tricky. It involved gaining the trust of suspicious and powerful sources who’d never broken their silence before and were guarding secrets that had led to others getting killed. Also, it isn’t only the Mafia and Hollywood figures involved in the cover-up who were hostile to my research. Plenty of Manson fans and supporters are in denial about the mundane nature of the crimes, since they prefer to believe that the Tate-LaBianca killings were some kind of revolutionary action, which is nonsense. Also, although Charles rightfully complains about the Helter Skelter cult leader caricature Bugliosi created, I don’t think he’s thrilled about the sleazy truth of his minor after-the-fact role in a drug robbery finally emerging either. Looking into this case for so many years required looking under every rock and digging up every buried skeleton, a task which is emotionally draining in the extreme. It’s overwhelming to realize the extent to which so many well-known public figures conspired to conceal the ugly truth, because it forces you to unravel the spider web of illusions we accept as “reality.” The actual writing of the book was relatively easy once I’d organized the vast amount of information I had to cover into a workable form. My struggle took place during the years of gathering the research without really knowing what the end result would be. Through this ordeal, I’ve come to view the Helter Skelter cover-up as a metaphor for the larger cosmic cover-up which prevents us from grasping the true nature of reality in general.

MI. If this whole affair had taken place nowadays, how do you think it would have ended?
Nikolas. That’s a good question. In the corruption of 1960s Los Angeles, cops and journalists were routinely paid off to prevent the public from learning inconvenient facts. In the 80s and 90s there were several Hollywood drug-dealing murders just like the Cielo Drive murders. However, times had changed and the media and legal system reported them and tried them accurately without misleading the public with fanciful nonsense about cult killings and hypnotic powers. One was the so-called “Cotton Club Murder” which involved some of the supporting cast of the Tate/LaBianca slayings. The other was the “Four on the Floor” or "Wonderland" murders, a Tex Watson-like drug dealing robbery/murder possibly committed by the coke-addicted porn star John Holmes. If some minor actress was killed last night as the result of her ex-boyfriend conducting a drug deal gone wrong, which was essentially all that happened at Roman Polanski’s house, nobody would be particularly shocked today. But in 1969, the drug and sex habits of celebrities were still kept secret. Now, it’s routine celebrity PR to confess to your latest drug addiction on a reality TV show or to “accidentally” leak private porno videos to the Internet. (I mention this because another aspect covered up in this case were the videotapes of celebrity orgies the police confiscated from the Cielo Dive crime scene.) These days, the Italian Mafia doesn’t have the clout over Hollywood and the media it had in the 60s. The movie studios are no longer powerful enough to pay off the police to protect their product as they always had in the past with messy celebrity crimes. I don’t think investigative journalists today would cooperate so willingly with the Hollywood power structure as the media did back then.

MI. Do you think that Charles Manson would ever get out of jail? Does he wish to?
Nikolas. I’d be surprised if any of the surviving “Manson Family” who were convicted for the murders are ever paroled. After all these years of the media pushing the frightening fiction of random cult killings, the public outcry would be too great. Even when Susan Atkins was dying of brain cancer after having one of her legs amputated, they wouldn’t let her out on a “compassionate release”. Regardless of Manson’s guilt or innocence, his trial was conducted illegally. That means he’s technically entitled to be released if an efficient lawyer ever petitioned for a mistrial. Charles’s constitutional right to defend himself was denied. Crucial forensic evidence was suppressed and manipulated which presented a completely inaccurate picture of the chronology and crime scene of the Cielo Drive murders. Witnesses were pressured to perjure themselves. Witnesses who could’ve told the truth about what happened were deliberately excluded from testifying. The President of the United States prejudiced the jury by publicly stating that Manson was guilty before the trial was over. Before the trial began, Susan Atkins’s scripted confessional testimony to a grand jury was illegally sold to the newspapers, which guaranteed there could never be a fair trial since millions were exposed to her declaration of Manson’s guilt. My book uncovers for the first time just how suspicious the circumstances of Atkins’s staged “confession” really were. These are all causes for a mistrial. Even though I’m making these facts public knowledge, no politician in California will risk the political fallout of freeing these notorious figures, even though none of these elderly men and women present any kind of threat today. Does Manson want to get out of prison? I still don’t know even after seriously discussing that topic with him many times in the past twenty-six years. Since 1987, I’ve been involved in several efforts to get a new trial moving. As recently as December 2010 and April 2011, I spoke with two different attorneys of varying degrees of sincerity who volunteered to help Charles attain justice. As happened many times before, once it came down to signing papers to set the legal process in motion, Charles balked. On one hand, he’s always said he wants the rights that were stolen from him in court. But then he’ll say that if he’s released, he’d have nowhere to go since the Manson myth’s made him such a hated monster he’d be even more of a target than he already is in prison. He’s made a few serious attempts to escape over the years. Maybe he’s too much of an outlaw to want to get out the legal way.

MI. Manson is known to be a huge influence - "spiritually" and musically - for various musicians, from Marilyn Manson to Blood Axis or Henry Rollins. As a musician yourself, do you think this fascination is sincere or just a promotional argument based on cheap provocation ? (What do you think of the cover of "Look At Your Game, Girl" by GUNS N' ROSES, as an hidden track of their album The Spaghetti Incident?!?")
Nikolas. Any judgment I make about the sincerity of other musicians could only be a subjective opinion open to debate. However, since I’ve had personal dealings with all of the distinguished colleagues you mention, I can offer partially informed answers. As I’ve mentioned elsewhere, Radio Werewolf shared a rehearsal studio in Hollywood with Guns N’ Roses at the height of our Free Manson crusade. They were all pleasant enough, but since they never expressed any interest in Charles then, I find it hard to believe that their later cover version was anything more than cheap provocation and negative publicity fodder. I’ve never heard it, so can’t comment on its quality. Henry Rollins sincerely wanted to produce a mainstream release of a Manson prison recording in the mid-80s. According to Charles, Rollins was scared off by all of the negative reactions and death threats that proposed album inspired and dropped out of contact decades ago. As for Blood Axis, despite his faithful devotion to the defamatory LaVeyist party line against my wife and me, I’d say he was the most sincere on your list when it came to actually supporting Manson’s ATWA cause and working to clear up some of the lies about the case. When it comes to the one who stole Manson’s name, I’ll diplomatically reserve comment. The funny thing about all those who claim to be so influenced by Manson is that none of them actually play his kind of country and western tinged Americana. So other than their fascination with the legend of the murders, it’s hard to discern any actual artistic influence.

MI. What do you think of Charles' music?
Nikolas. One reason I got in touch with him in '85 was my admiration for his then largely unknown music and his theories about the spiritual effect of sound on the human mind. After much paperwork and persuasion, San Quentin Prison granted me permission to film Charles giving a solo concert with his guitar. Charles Manson Unplugged, so to speak. When I showed up to film the performance we’d planned for a year and a half, the prison suddenly decided they wouldn’t let Charles play his guitar outside of his cell because “he could use it as a weapon.” That’s why in my interview with him in Charles Manson Superstar, you’ll notice he picks up a trash can and beats on it and says sarcastically, “We can’t get any music out of this.” Just like Bobby Beausoleil, Terry Melcher, Dennis Wilson and Neil Young all did, I think Charles has a great spontaneous poetic songwriting talent. It could’ve been developed with the proper producer and recording techniques into something of enduring artistic value. But as he admits, he didn’t have the patience to submit to what he saw as the restrictions of the studio recording process. Even if the Manson album Capitol Records was set to release in 1969 came out as planned, I can’t imagine Charles going along with the show biz routine of promotion, playing the same songs the same way night after night, or obeying a record company’s legal necessities. Some of the songs on Lie have become timeless classics because Charles put a lot of effort into perfecting them and practicing them going way back to 1963 when he was waiting to be released from Terminal Island Prison. The best music he’s recorded in prison was in his Vacaville period, the only time he was encouraged to develop his creativity in a fairly relaxed environment. Metal Impact readers may be interested to know that by the time this interview appears, previously unheard Manson music will be released on vinyl as Horsefly via www.atwaatwar.com. Zeena provided the album’s cover art portrait and I contributed the liner notes.

MI. You were yourself an active member of the 80's counterculture, as the leader of Radio Werewolf. Do you think that counterculture still exists today? Don't you think that this era of politically correct is just a sterile way to falsely admit what we fear or still refuse, like homosexuality, or racial equality?
Nikolas. The phrase “political correctness” comes from Marxist-Leninism, which also began as a revolutionary counterculture but turned into a tyranny once it gained power. The politically correct mindset ruling the West since the 1990s is a form of social control that sweeps all differences away to create one big bland homogenized consumer group. We learned many lessons about how countercultures function during the Radio Werewolf ritual from 1984-1993. Whatever dominant culture you “counter” strikes back hard in ways you can’t predict. When we were seen as harmless entertainment we were allowed a certain measure of freedom. Once we advocated social and spiritual change and developed a following who sought an alternative to consensus reality, the police state clamped down on us with ruthless efficiency in both the USA and Germany. Radio Werewolf faced official harassment, banning, surveillance and blacklisting. It’s amazing we accomplished as much as we did under those circumstances. Right-wing Christian law enforcement tried to frame Zeena and me for crimes in order to silence us. Leftist atheists tried to get us banned. This strategy successfully interrupted our creative work and forced us to defend ourselves in the mass media to make it clear that we weren’t going to surrender to secret police intimidation tactics. If it wasn’t for some timely last minute warning phone calls from Richard Ramirez (the Night Stalker) and a sympathetic L.A. police detective who we helped investigate occult-influenced crimes, we could’ve easily been branded with the same “dangerous cult” scare stories that were used to destroy other resistance movements before us. Does the counterculture of that time still exist today? No, not that I see. In fact, I don't think there's any real counterculture anymore; just niche consumer groups. Sure, the outer symbolism and aesthetic of what we did in the 80s and early 90s still influences popular and alternative culture. But it’s been defanged and neutered into such lightweight Radio Werewolf impersonators as Marilyn Manson and others of his ilk. Just as 60s counterculture imagery was absorbed into the mainstream after the revolutionary spirit was crushed. Our goal of transforming consciousness and creating a new spiritual and social order was hindered by opposition from outside and - as always happens in extremist groups - by internal feuding fanned by agents provocateur from within. That’s why we broke with the received conventions of secular music to provide deeper long-lasting one-on-one spiritual instruction to a few chosen initiates instead. Countercultures, utopias, and revolutions come and go, but human nature remains unchanged. We’ve seen that the only revolution worth fighting is the inner jihad that seeks to depose the tyranny of the ego.

MI. You said in a previous interview that " The devil we (You and your wife) thought we were worshiping was actually God". Can you explain us the real meaning of this? Who's "God" according to you? A concept, an abstract entity, or just a figure created in the purpose of moral enslavement of the masses?
Nikolas. None of the above. I’ll make a very long story short, since your readers may not be familiar with the obscure world of Anglo-Saxon occultism. When I was living in London in the early 80s, I drifted into an informal sex-magical circle inspired by the goofy but interesting British occultist Kenneth Grant. The rituals we did were based on Grant’s theory that the ancient Egyptian god Seth was the prototype for the Biblical Satan. Researching actual Egyptology rather than occultism, I learned that Grant’s depiction of Seth was historically inaccurate. To trace the mysteries of Seth to their source, I went on a pilgrimage to Egypt in ‘83, where I encountered folk survivals of ancient Sethian worship and experienced my first major religious awakening. For a long time after that, my magical work was still conducted under this mistaken notion that Seth was the Devil’s true name. Only in 2001, when Zeena and I were Temple of Set clergy and we were writing our book Demons of the Flesh, did we began to uncover archaeological evidence that Seth was in fact the original prototype for the mysterious being known as God, Iao, and Allah by the three major Middle Eastern religions. Shortly before we, along with sixty other Temple of Set members, resigned from that organization to form a more authentic Sethian religion, Zeena had a vision concerning Seth’s identity and her relationship to Him. This revelation, hinted at in a document released at that time called The Four Horsemen, became the foundation of our resurrected Sethian cult first called the Storm, and later renamed the Sethian Liberation Movement, or SLM. Because Seth and Jahweh are identical with the Gnostic god Abraxas, an important figure in Manson’s theology, I explore this subject in a chapter in the Manson File entitled Le nom secret de Dieu. Anyone crazy enough to be interested in looking more deeply into this arcane matter of divine identity will find several useful sources for further research cited there.

MI. Anton LaVey has often been described as a perverse hedonist, only aiming at money and fame. He was treated as a false and grotesque satanist, but don't you think at the contrary, that he was the only one to apply the real dogmas of satanism? Putting the Ego over everything else?
Nikolas. I always forget about the small print in my pact with the Devil obliging me to answer at least one question about Anton LaVey in every interview for all of eternity. I can see how you might come to your conclusion based on his public image. But knowing the real human being first as a friend, then as a father-in-law, and then until his demise in ’97, as a mortal enemy, I saw him a bit differently than you do. Was he a perverse hedonist? Considering my own sex life, I’m the last person to accuse anyone else of perversity. But despite all his talk of self-indulgence, LaVey was no hedonist. His sad, angry, lonely and frustrated existence was far less pleasurable than the average sane and healthy person’s. Nor was LaVey a satanist by any sensible definition of that word. Satan was just one of his publicity gimmicks. I’ve come to understand that Satan, by whatever name, is not a man-made symbol but a supernatural being, an angel whose cosmic role is to test and tempt initiates at spiritual turning points. Placing ego over everything else is a normal symptom of every unenlightened being’s selfish grasping. So it takes more than just excessive ego or a lust for money and fame to make one a Satanist. Actually, LaVey didn't strike me as particularly interested in money either; he wasn't a very ambitious con man. There’s an old saying that the Devil must be paid his due. LaVey ended up as he did because he made the arrogant atheist’s mistake of playing with Satanic symbolism without acknowledging the spiritual reality those symbols represent. His own daughter spelled this out quite succinctly in her 1990 open letter to Temple of Set founder Michael Aquino seven years before LaVey’s death. Unfortunately, the damaging effect he’s had on the gullible remnants of the Anton LaVey Memorial Fan Club and all of the suffering he caused for his own family and followers will assure that he’ll find out just how real Hell is for a very long time.

MI. What are your beliefs nowadays? Religious and social? Did you find peace?
Nikolas. Appropriate that you ask about peace, since it’s very relevant to my religious practice today. The abbreviation of the name of the religious body I serve as a priest are the letters SLM, which not only stand for Sethian Liberation Movement, but is also the ancient Egyptian word for “peace”, the state of mind one can attain through Sethian gnosis. And when I converted to Buddhism, the monk conducting the refuge ceremony renamed me with a Buddhist word for “peace,” the name by which my students and closest friends refer to me. As for my social beliefs, I’m convinced that as we fall ever deeper into this terminal Kali Yuga, or unlucky age, society in general is fucked beyond repair. I'll spare you my anti-Internet lecture here, but I believe the worst social ill of our time is the mass addiction to social media and digital gadgets of every kind. Zeena and I remain ecology and animal rights activists. We’ve protested Communist China’s genocidal policy in Tibet. And as part of our left-hand path devotion to the feminine, we’ve supported the cause of women’s rights in Iran and India. As a prerequisite for being initiated into SLM, candidates are required to volunteer in some socially engaged altruistic activity of their choice in their local communities. For the most part, though, the futile game of partisan human politics is of no concern to us. We’ve discovered that lasting peace isn’t based on outer material or social circumstances. It can only be realized by diligently taming the mind’s deluded interpretation of reality through meditation.

MI. As a musician and a music listener, what's your judgment over the whole Heavy Metal scène of the 1990's and 2000's years?
Nikolas. I’m far too much of an old-fashioned square in my musical tastes to be qualified to answer your question. The last time I paid attention to contemporary popular music was during my wayward youth in the late 1970s, and even then I was never a great admirer of the electric guitar. If it’s any consolation, here’s what I listened to while I answered your questions: Zero Gravity, a pioneering 1975 Moog synthesizer album, Matrix 17 by one of my all-time faves, Krysztof Penderecki, and – another French connection! – an amazing album called Musique de la Gréce Antique. If your readers want the full Sensurround interview experience, they should read this interview again with that music as a soundtrack. No guitar solos in any of them, alas.

MI. The final word for the readers of Metal Impact?
Nikolas. What more is there to say but AEMINAEBAROTHERRETHORABEANIMEA?

MI. Thank you very much Nikolas.
Nikolas. My pleasure.


Ajouté :  Mardi 22 Novembre 2011
Intervieweur :  Mortne2001
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