Qu’il provoque l’hilarité chez certains ou suscite des rêves de quêtes chevaleresques chez d’autres, RHAPSODY (OF FIRE) n’en reste pas moins le dépositaire d’un style unique en son genre, le « Hollywood Metal ». A base de titres épiques, fortement influencés par le Speed Metal, agrémentés d’orchestrations démesurées et de références classiques, le Metal de RHAPSODY OF FIRE a œuvré en son temps pour mettre au monde des hymnes tels que « Warrior Of Ice », « Emerald Sword », « Holy Thunderforce », « The Village Of Dwarves », ou encore « The Magic Of The Wizard’s Dream ». Dans le genre, les albums Symphony Of Enchanted Lands et Dawn Of Victory restent des musts uniques.
Alors, après 4 années d’absence discographiques et bien des déboires avec le label de Joey DeMaio (Magic Circle), le retour à la vie de RHAPSODY doit rester une satisfaction pour le Metal. Et si la pochette réalisée par le colombien Felipe Machado Franco (Axel Rudi PELL, Blaze BAYLEY, AYREON, Rob ROCK) donne à The Frozen Tears Of Angel l’image d’un RHAPSODY « new look », que les fans se rassurent : musicalement, il n’en est rien !
Pire, il apparaît évident et terriblement frustrant que RHAPSODY n’a pas évolué d’un iota depuis la tournure plus agressive prise sur Dawn Of Victory. Le duo de compositeurs Luca Turilli (guitares) / Alex Staropoli (claviers) s’est définitivement enfermé à double tour, semblant se conforter et se vautrer dans le domaine du prévisible. L’introduction, comme il en est de coutume, et le titre qui suit, « Sea Of Fate », laissent planer le doute quant à la qualité de The Frozen Tears Of Angel, puisqu’il s’agit probablement du meilleur passage de l’album … C’est bien simple, on se croirait revenus à la belle époque de RHAPSODY, celle des hymnes cités plus haut.
Mais si la suite fait toujours la part belle aux chœurs épiques (« Reign Of Terror », « On The Way To Ainor »), à la virtuosité peu reconnue de Luca Turilli (« On The Way To Ainor »), aux belles démonstrations techniques de quatre et six-cordes (« Crystal Moonlight »), aux narrations, aux orchestrations travaillées, à quelques voix vociférées comme sur Power Of The Dragonflame ou quelques douceurs féminines, aux coups de tonnerre d’Alex Holzwarth (batterie), au traditionnel morceau éponyme d’anthologie, jamais le combo italien n’atteint le sublime de ses œuvres majeures. Il faut s’accrocher pour retenir la majorité de ces mélodies pas toujours évidentes … La ballade « Lost In Cold Dreams », de par l’émotion qu’elle dégage et sa trame mélancolique, devient vite l’un des rares moments forts de The Frozen Tears Of Angel. Voilà qui fait bien peu, au bout du compte, pour un groupe dont on attend forcément des refrains à reprendre à tue-tête.
Probablement frustrés par tant d’attente, par cette longue durée d’inactivité, Turilli et Staropoli se sont précipités à tort, c’est du moins le sentiment qui prédomine à l’écoute de ce nouvel album très attendu. Au final, The Frozen Tears Of Angel n’échappe pas aux qualificatifs d’ « épique » et « puissant ». Le fan de RHAPSODY, lui, se sent impuissant devant ce retour un peu trop expédié.

Discographie Complète de RHAPSODY OF FIRE :
Legendary Tales (Album - 1997), Symphony Of Enchanted Lands (Album - 1998), Dawn Of Victory (Album - 2000), Rain Of A Thousand Flames (Album - 2001), Power Of The Dragonflame (Album - 2002), Symphony Of Enchanted Lands Part II : The Dark Secret (Album - 2004), Triumph Or Agony (Album - 2006), Live In Canada 2005 (The Dark Secret) (Album - 2006), The Frozen Tears Of Angels (Album - 2010), The Cold Embrace Of Fear (Album - 2010), From Chaos To Eternity (Album - 2011), Into The Legend (Album - 2016)

MI Bonus :
RHAPSODY (it) - Fabio Lione (Juil-2004), RHAPSODY OF FIRE (it) - Luca Turilli (Mars-2010), LUCA TURILLI'S RHAPSODY (it) - Luca Turilli (Mai-2012), RHAPSODY OF FIRE (it) - Alex Staropoli (Oct-2013),