Comme l’indique son titre, ce mini CD de CYNIC n’est pas franchement ce que l’on pourrait appeler une nouveauté, mais juste un travail de relooking en profondeur de 4 titres de leur phénoménal Traced In Air, sorti il y a deux ans.
Le lifting s’opère aussi au niveau de la pochette, véritable croquis de la pochette d’origine, comme une esquisse débutée, mais pas finalisée.

Lorsque l’on connaît CYNIC, et surtout son rendement au niveau sorties discographiques, on comprend vite que ce Re-Traced n’est pas là par hasard, ni pour faire office de bouche trou. Paul MASVIDAL est trop perfectionniste pour jeter en pâture aux fans un vulgaire démarquage à la hâte uniquement destiné à alimenter une tournée vide d’inédits.
Ce sont donc 4 titres de Traced In Air qui sont ici retravaillés en profondeur, à savoir « The Space For This », « Evolutionary Sleeper », « King of Those Who Know » et « Integral Birth ». Tout a été épuré, même au niveau des titres des morceaux, et dire que l’allègement prend des airs de renaissance est un doux euphémisme.
On connaissait le penchant de Masvidal à pratiquer une musique « cosmique » et cérébrale, nous en voici la preuve définitive.

Les deux gros atouts de ce mini CD, sont bien sur la beauté des nouveaux arrangements, qui apportent sur un plateau à l’arrivée un genre de mix entre PORTISHEAD et MASSIVE ATTACK, avec un soupçon de la BJORK la plus accessible, mais aussi la possibilité de se délecter de l’organe vocal de Paul sans ce maudit vocoder. Et force est de constater que sa voix est pure, très pure.
Alors si la voix est mise en avant, la batterie de Sean Reinert est elle bien mixée en retrait. Et connaissant le pedigree du batteur, c’est un peu dommage.

Mais il est des concessions comme des régimes, pour aboutir à un résultat probant, il faut faire des sacrifices. Et à l’écoute de la volupté envoûtante de « King », on ne peut qu’applaudir les choix du groupe.
Jazzy, ambiant, progressif, autant de mots vulgarisés par des formations sans inspiration qui retrouvent leurs lettres de noblesse ici.
Mais après tout, ce mini CD n’a rien de vraiment étonnant. Car en ôtant toute velléité Metal à CYNIC, il devient évident que la musique en ressortant ressemblerait diablement à ce que l’on peut entendre ici.

Et puis pour les puristes, l’inédit « Wheels Within Wheels » est la pour faire office de calmant ponctuel, ce morceau assurant la caution Hard Rock à merveille. Mais pas le Hard Rock gras, bien sur, celui de CYNIC, intelligent, précautionneux, aventureux, en gros tout ce qui fait défaut à une horde de tâcherons persuadés qu’il faut pousser les potars à 11 et beugler comme l’ours de Jean Jacques Annaud pour se faire entendre.
Paul définit lui-même ce Re-Traced comme du « Sci-fi progressive Metal ».

Comment lui donner tort ?