THE SORROW (at) - Origin Of The Storm (2009)
Label : Drakkar Records
Sortie du Scud : 27 février 2009
Pays : Autriche
Genre : Metalcore / Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 54 Mins
Origin Of The Storm. Effectivement, il est bon de s’interroger sur l’origine de la tempête THE SORROW qui s’avère être une force grossissante, depuis quelques années déjà, sur la scène autrichienne/allemande, parmi les groupes germaniques de Metalcore saucé de brutalité suédoise. Pourtant, il y a deux ans de cela, alors qu’ils avaient reçu les bénédictions de leur ciel sombre, on ne peut pas dire que le quartette avait suffisamment quémandé les entités célestes, en proposant des compositions très proches de celles leurs confrères américains (KILLSWITCH ENGAGE), qui ne leur ont alors pas permis de faire grand bruit. Si THE SORROW est parvenu à se faire un nom et tourner avec des formations reconnues (CHIMAIRA, HEAVEN SHALL BURN), c’est plutôt grâce à son potentiel scénique : une grande efficacité, doublée de professionnalisme et d’une communion chaleureuse avec le public. Et maintenant, ils reviennent avec ce nouvel album, leur second palier studio, avec une vision musicale élargie et de l’énergie à revendre.
Origin Of The Storm dispose d’une production claire surboostée, donnant la part belle à l’agressivité rythmique et vocale, et agit alors comme une véritable déferlante dans nos tympans. « Apnoia » introduit donc ce disque classiquement, mêlant piano calme, arpèges et narration féminine, pour appuyer fortement la scission avec le réel premier morceau « Where Is The Sun? ». Un titre très dynamique qui expose une bonne puissance instrumentale, tout en conservant une part de mélodie. Le rythme est rapide, la batterie pilonne et la basse accroît la violence des riffs ravageurs. Le chant dominant est très énergique et oscille entre les habituels vocaux hurlés et d’autres plus prononcés dans le growl, et, bien évidemment, la voix claire fait également son apparition. Si elle possède, sur ce morceau, un très bon feeling accrocheur, surtout lorsqu’elle est doublée du chant hurlé, elle se montrera plus faible et moins convaincante sur d’autres titres, tels que « My Immortal Guardian » ou « Eyes Of Darkness ». Le groupe gagnerait alors, sans doute, à ne pas l’utiliser puisque, tout au long de l’album, l’efficacité instrumentale précédemment décrite prend place. Ainsi, ce type de vocaux, bien qu’amplifiant les passages brutaux, enlève du charme aux compositions (« Faceless »). On remarque d’ailleurs la différence sur des titres de pure violence hurlée comme « Heaven Is No Place For Us », où des influences plus extrêmes, proches du shriek, se font ressentir. L’exception peut venir de « From This Day On », ou le chant clair ultra-mélodique sur le refrain colle parfaitement aux riffs clairs et à l’esprit entêtant du morceau.
Un autre détail marquant a trait à la longueur des compositions qui, pour un album de Metalcore, s’avère plutôt excessive. A part les instrumentales, un seul morceau ne dépasse pas la barre des quatre minutes. Du coup, certaines pistes ne retiennent pas l’attention et font plutôt office de répétition des autres morceaux. Je pense notamment à « My Immortal Guardian », qui devient intéressant seulement sur la fin lorsque brutalité et mélodie se superposent, ou aussi à « Collector Of Tears » qui, malgré son refrain harmonieux et son très bon break, reste mid-tempo sur des percussions répétitives et monotones. De ce fait, l’album s’essouffle vers sa moitié et il est alors préférable de partager l’écoute en deux fois pour apprécier au mieux l’efficacité des compositions autrichiennes ; ce qui est bien dommage. Heureusement que quelques interludes instrumentales, même si pas époustouflantes, sont présentes pour reprendre sa respiration dans cette tempête sonore car, comme l’indique le nom grec "apnoia" qui débute l’album, les morceaux nous maintiennent en apnée tout du long. Ainsi l’outro de « Eyes Of Darkness » se prolonge sur du piano et des samples atmosphériques, tandis que « Tempestuous » est dans une optique instrumentale plus brute en alliant riffs écrasants, blast beat effréné et cymbales explosives.
La section rythmique fait évidemment un travail remarquable sur cet album. Le batteur se montre dynamique et n’hésite pas à intensifier le rythme pour accroître la violence des morceaux ou, au contraire, revenir sur du mid-tempo pour accentuer leur aspect massif, tout en gardant des cymbales claquantes, et en plombant les riffs. Pour la basse, on est dans la même perspective, à savoir des lignes vrombissantes clairement audibles qui imposent l’agressivité des compositions sur les passages les plus énervés. Bien entendu, dus aux longueurs des titres, les breakdowns ne sont pas en reste, ainsi que les palm mutes, et quelques légères variations du tempo. La rythmique doit tout de même rester assez soutenue pour ne pas faire défaut aux riffs dévastateurs qui constituent la majorité des compositions (« Scars », « Raising The Devil »). Si la brutalité a une part importante sur Origin Of the Storm, la mélodie inhérente au Metalcore parvient tout de même à se glisser, outre le chant clair, grâce à de très bons leads mélodiques (« Where Is The Sun ? », « Day Of The Lord ») s’immisçant principalement lorsque l’instrumentation libère sa puissance, permettant de conserver une mélodie captivante.
Origin Of The Storm se montre indéniablement plus abouti et varié que son prédécesseur. Les Autrichiens excellent en efficacité et leurs compositions dévoilent une agressivité non dédaignable. Toutefois, la grande longueur de cet opus lui fait cruellement défaut, peinant ainsi à faire convenablement ressortir tous les morceaux avant de lasser l’auditeur. THE SORROW ne manque pas de talent, il doit seulement réfréner quelque peu son engouement, et alors ses albums conquerront pleinement les amateurs du genre.
Ajouté : Lundi 26 Juillet 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: The Sorrow Website Hits: 10692
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