Après la fête des lumières en décembre à Lyon, les sunlights sont aujourd’hui dirigés sur l’EP du groupe endémique, j’ai nommé STONEBURST. Galette de 5 titres avec un bonus. Son titre est The End, alors bien sûr, nombreux seront ceux qui parleront de mauvais augure, de défaitisme, de prémonition… voyons y tout simplement une logique philosophiquement admise : « toute naissance est le début d’une fin inexorable et implacable ».
Les fans de la première heure suivent le combo depuis 2004 quand il officiait sous le nom de CHRONOSFEAR. Après différents changements de line-up et une évolution de style entre Doom mélodique, et Stoner, le groupe prend le nom de STONEBURST en 2007. Le groupe semble refuser toute étiquette castratrice, et tout comme un bouchon balloté en mer, prêt à suivre divers courants, sans toutefois les subir.
Le quintet évolue aujourd’hui dans un genre Power Metal labellisé US. Sur les titres qui nous sont proposés, on oscille entre influences Thrashy, mélodie, le tout à la sauce Groove. L’atout indéniable chez STONEBURST c’est leur chanteur, Béniéééé, comme le crient si bien les groupies du premier rang. Une voix qui accroche l’auditeur par son timbre, un chant qui capte notre attention par sa justesse, son engagement. Vous ne serez pas sans faire quelques rapprochements avec James Hetfield pendant l’écoute de cet EP. Il y a pire comme comparaison…
« Control/Hate » ouvre les hostilités, thrashy avec des lignes mélodiques, aériennes. Le chant oscille entre ces deux atmosphères, morceau bien équilibré, qui témoigne de la dextérité des musiciens.
« Tie Me With Your Boots On », morceau plus direct, moins nuancé que le précédent.
« White Trash », intro guitare sèche, avec une reprise à l’unisson par les autres membres, dans un registre plus grave, et toujours cette voix qui nous entraîne dans ce mid tempo bien agréable souligné par les apparitions régulières de la guitare sèche.
« Whem I’M Drunk (The Goat) et « A Shield For Your Crystal Mind » qui suivent sont plus directs, plus courts, ces morceaux doivent faire un malheur sur scène et dans le pit. Les guitares tricotent des soli et riffs parfaitement maîtrisés dans une ambiance jumpy.
« Cobrahead », titre bonus de 2008 remasterisé pour cet EP : la section rythmique est plus présente et assure la trame sur laquelle se posent les soli de guitare toujours les bienvenus.
The End est un EP autoproduit de qualité. Le formatage des morceaux d’une durée de 5 minutes convient bien à STONEBURST pour son ambiance alternative. Le mixage ne lèse personne, bien équilibré entre la section rythmique et les parties guitares. La voix s’impose d’elle-même de par sa qualité.
Je soulignerai également la créativité et le soin apporté à l’Artwork réalisé par Freakisa, et les photos de Ozirith qui donne un visuel au groupe (costume cravate) et crée une ambiance pour cet opus. Pochette assombrie par les fléaux technologiques, industriels, apocalyptiques symbolisés par ces pylônes et les incendies.
The End, le titre de l’EP, est bien en phase avec ces illustrations. Les photos du combo prises de dos, puis de face, sur cette route sinueuse, donnent du mouvement à chacun des membres, avec classe et un brin de désinvolture. J’apprécie les métaphores véhiculées par ce travail.
Si le lecteur de cette chronique n’a que 5 minutes à nous consacrer, je recommande l’écoute du morceau « Control/Hate », parfait concentré, qui témoigne du potentiel du groupe, de la maîtrise technique en découvrant une voix aux intonations et modulations qui savent nous captiver et ça sur plusieurs registres. Ce serait dommage, à mon avis, de louper « A Shield For Your Crystal Mind »…et tant pis si vous arrivez en retard, vous pourrez prétexter la faute à STONEBURST, il vous sera beaucoup pardonné.