CAVALERA CONSPIRACY (br) - Blunt Force Trauma (2011)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 28 mars 2011
Pays : Brésil
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 34 Mins
A l’annonce du projet CAVALERA CONSPIRACY en 2008, nombre d’entre nous avaient bondi de leur chaise de joie. Enfin un retour discographique des frangins antagonistes les plus symboliques de la planète extrême, presque une décade après le split de leur combo d’origine, SEPULTURA. Retrouver encore une fois cette symbiose entre la voix d’écorché vif de Max et les pulsations tribales d’Igor. Las, l’explosion nucléaire tourna court, et en lieu et place d’un gigantesque feu de forêt amazonienne, nous n’eûmes droit qu’à un gros pétard mouillé, certes bruyant, mais loin de faire les dégâts attendus.
Aujourd’hui, en 2011, ce duo est entériné, fort de nombreuses dates à travers le monde. Et le brouillon qu’était Inflikted est devenu une copie propre, fort bien rédigée, mais restant sur la même thématique, à savoir la brutalité dosée mais outrancière.
Ne le cachons pas, Blunt Force Trauma est beaucoup plus efficace que son grand frère. On sent les musiciens plus à l’aise (Joe Duplantier est parti, laissant sa place au bassiste de tournée, Johny Chow), et maîtres de leur partition.
Celle-ci, toujours d’une violence extrêmement compacte, se dilue beaucoup mieux dans le sang, grâce à une production sans failles de Logan Mader. Un peu THE HAUNTED, un peu SLAYER, CAVALERA CONSPIRACY s’abreuve aux sources et finit par annihiler nos derniers bastions de résistance par une interprétation rageuse et diablement précise. Trente quatre petites minutes et puis s’en vont, l’essentiel étant dit, sans pour autant essayer de calquer Reign In Blood ou autre cult album que ce soit, c’est le propre des combos qui savent où ils vont.
De l’intro vociférante « Warlord » aux chœurs menaçants, jusqu’à « Blunt Force Trauma » et son riff redondant, peu de fautes de goût, une linéarité de façade qui consiste en fait en un savant travail de sape, comme à la grande époque du Thrash de 86/88. On pourrait réduire l’apport de Roger MIRET sur « Lynch Mob » à un sympathique gimmick, mais ça serait oublier tristement que Max a toujours été grand fan de Hard-core. Le blindé « Torture » ferait rougir d’envie un Kerry King inspiré, tandis que « Genghis Khan » multiplie les ambiances et les cassures de rythme pour mieux nous perdre. Quant au rouleau compresseur « Killing Inside », sa basse qui déchire le cœur et ses vocaux susurrés/hurlés sont plus efficaces qu’une décharge d’absinthe par intraveineuse.
Incisif, mordant, éclatant, brutal, beaucoup moins simpliste qu’il n’y parait, ce nouvel effort des Cavalera Bros. revient mettre les pendules à l’heure, et s’appréhende comme un bloc de granit qu’on se mange en pleine face dans les carrières du purgatoire. Il convient de l’écouter d’une traite, plusieurs fois de suite, pour bien s’imprégner de cette ambiance délétère qui efface les mauvais souvenir d’un premier attentat quelque peu manqué. Sa force, c’est de se poser des questions sans en avoir l’air, et de ne pas foncer idiotement tête baissée pour se manger le premier mur dressé.
Ajoutez à cela des soli inspirés, un chant vraiment pénétré, et une rythmique qui s’époumone sans jamais manquer de souffle, et vous serez à même de partager mon enthousiasme. Blunt Force Trauma arrive à faire oublier les errances de SOULFLY et SEPULTURA, et se pose en tant que groupe à part entière, et non plus comme simple side project.
Finalement, les réconciliations, ça a du bon. Certes on imagine plus Igor et Max se disputer le dernier os qu’en train de disserter autour d’une tasse de Earl Grey, mais la sauvagerie peut être subtile parfois.
Et même devenir addictive. D’ailleurs, j’y retourne !
Ajouté : Mercredi 23 Mars 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Cavalera Conspiracy Website Hits: 12581
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