7th NEMESIS (FRA) - Deterministic Nonperiodic Flow (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 22 décembre 2010
Pays : France
Genre : Metal Progressif Extrême
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 45 Mins
C’est dans la discrétion qu’on est le plus efficace. Cette petite maxime, les français de 7th NEMESIS l’ont assimilé de forte belle manière. Jamais un mot plus haut que l’autre mais une musique régulière dans la précision et toujours ciselée dans la roche, nos amis prennent du galon dans l’anonymat le plus général et sans que cela ne semble intéresser personne. Mais il y’a un mais. Avec cette pugnacité qui forge le respect, les franciliens nous offrent dans une mécanique huilée sur le modèle du coucou suisse des albums d’une remarquable qualité. Aujourd’hui vient le tour de Deterministic Nonperiodic Flow, le second volet d’une tétralogie engagée en juin 2008 avec Archetype Of Natural Violence. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que deux ans après, 7th NEMESIS a bien changé. De visage, premièrement. De nombreux changements de line-up sont venus emmailler un quotidien seulement égayé d’une tournée avec IMPUREZA. De musique, deuxièmement. Non, le changement est seulement d’ordre psychologique. Pas de Deathcore à l’horizon, ni d’Electro, ni quoique ce soit d’autre de plus « vendeur ». Les petits gars ont juste mûri. Point. Et si les labels ne se bousculent toujours pas au portillon, ce nouvel album a assurément les couilles nécessaires pour faire changer la donne.
Avec un nom de disque probablement inspiré d’un article journalistique signé Edward Lorenz, fondateur de la théorie du chaos, 7th NEMESIS applique à son propre cas une thèse selon laquelle le moindre petit changement de configuration à un instant précis est suffisant pour faire varier le résultat final. On ne sait pas exactement quel aura été ce facteur changeant, mais une chose est sûre, le résultat obtenu ne peut que découler d’un évènement au magnétisme positif. Et le chaos qui en résulte est transposé en musique avec une intelligence déconcertante. Le premier titre, « Distorted Mass (Of Unformed Matter) », long de dix minutes, nous entraîne déjà dans différents univers. Il y’a l’intro, angoissante, digne de celle d’un bon slasher-movie. Il y’a l’après-intro où la bombe explose dans un déferlement de riffs thrashisants et où la voix hurlée de manière très française (on y retrouve du FURIA ou du LETHAL MIND) propose ses premières invectives. Il y’a le break central, classique mais apocalyptique. Quelques samples et un final explosif sur lequel résonnent des sirènes céphaliques. Le ton est donné. Tout du long, 7th NEMESIS nous entraînera sur un terrain miné et truffé d’obstacles. Et les surprises vont bon train. Un côté extrêmement technique se détache de ce disque. Pas dans le sens « branleurs de manche » mais plutôt dans le sens « recherche perpétuelle de cohérence entre les instruments ». Les solos se succèdent, parfois dans des titres à l’esprit très Rock & Roll (« The Sarcastic Maze » ou « Random Ascension ») et jamais, ô grand jamais, les mecs ne relâchent la pression. Ce qui donne parfois la sensation de suffoquer sous des vagues de guitares et de batterie en roue libre. Les rares moments d’accalmie, comme sur une bonne partie de « Legacy Of Supremacy » se terminent dans des envolées bestiales à vous faire perdre le fil de vos pensées. Jamais à court d’idées quand il s’agit de torturer les esprits fragiles, 7th NEMESIS possède cette capacité à créer des structures musicales complexes qui s’imbriquent les unes dans les autres sans pour autant donner un effet gourbi. Tout semble maîtrisé, diaboliquement calculé, machinalement prévu. Et pourtant, chaque composition offre son lot de surprises, impossibles à deviner, impossibles à prévoir. Du Death technique au Thrash en passant par le Rock et le Progressif, les français réussissent les alliages les plus risqués car les plus courants.
Sans faire preuve d’une créativité hors du commun, le combo annonce finalement une bien bonne nouvelle avec ce Deterministic Nonperiodic Flow. En effet, à ceux qui l’ignoraient encore, certains de nos groupes les plus talentueux, même actifs depuis des années, même terrés 364 jours par an dans la densité de notre belle scène, peuvent avoir leurs fulgurances salvatrices, le temps d’une journée. Dans l’attente du troisième et avant dernier volet de cette saga, aujourd’hui pour 7th NEMESIS, c’est jour de paie.
Ajouté : Lundi 04 Avril 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: 7th Nemesis Website Hits: 12438
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