BEFORE THE DAWN (fi) - Deathstar Rising (2011)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 25 février 2011
Pays : Finlande
Genre : Death Gothic Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 41 Mins
Après avoir passé quelques années à installer et lancer ses projets musicaux secondaires (BLACK SUN AEON, ROUTASIELU), il fallait bien que Tuomas Saukkonen revienne enfin à sa formation originelle : BEFORE THE DAWN. Ce groupe au Death Mélo léché, teinté de sonorités mélancoliques et gothiques qui en font un succulent mélange auditif. Tout cela pour rappeler qu’après un Soundscape Of Silence en demi-teinte, le manque vis-à-vis de la musique si personnelle du Finlandais commençait à se faire sentir, même avec la sortie de l’EP Decade Of Darkness, l’an passé, qui ne prenait aucun risque. Ce nouvel album, Deathstar Rising, s’accompagne donc d’un changement de label, pour Nuclear Blast, mais aucune crainte à avoir, puisqu’il a été composé et enregistré bien avant la signature du contrat.
Encadrées de deux partitions acoustiques - l’une construisant l’instrumentale « The First Snow », qui se fond merveilleusement dans la vigueur de la piste suivante, et l’autre clôturant la rythmique soignée de « Wraith » sur un ton plus chaleureux, voire Folk - les compositions de ce nouvel effort se montrent dans la droite lignée du magistral Deadlight. En outre, la production irréprochable permet de réellement profiter de ces titres riches en émotions, sans jamais glisser dans un rendu trop machinal et conservant les sentiments dont use Tuomas pour bâtir sa musique.
Les claviers étant laissés de côté, l’atmosphère de cet album repose alors principalement sur les guitares. Ainsi, à défaut de piano, ce sont des sections acoustiques que l’on retrouve. Fidèles à elles-mêmes, les cordent montrent un apport remarquable, en délivrant de puissantes mélodies envoûtantes, agréablement satinées de ces tonalités mélancoliques si propres à la scène finlandaise et, surtout, si reconnaissables chez BEFORE THE DAWN. Bien que leur vélocité ait été réduite, leur agressivité, a contrario accrue, engendre des riffs accrocheurs aboutissant sur des structures intenses (« The Wake ») et de jolies textures harmonieuses (« Remembrance »). Néanmoins, certains schémas sont parfois réutilisés à l’excès, laissant la désagréable sensation d’une non-évolution au sein du titre, comme sur « Unbroken » qui s’orne également d’un solo abruptement conclu, alors qu’il damait le pas à un déferlement mélodique conséquent. On est effectivement témoin du retour de ces démonstrations qui se révèlent mieux abouties et cohérentes sur « Judgement », ou bien « Deathstar ».
Ce morceau est, par ailleurs, un des rares du disque à pouvoir provoquer le même engouement que la majorité des plages de Deadlight, grâce à la prestation claire convaincante de Lars Eikind. Si l’on comptait sur Tuomas pour nous charmer, le Finlandais a préféré réduire ses participations en faveur de son collègue qui livre des lignes claires maîtrisées, plus personnelles et prononcées, et aux sonorités variables (« Sanctuary » et ses intonations à la SYSTEM OF A DOWN). Pour ce qui est des mélanges vocaux, l’on retrouve parfois l’ombre growlée de Tuomas sur les refrains de Lars, ou inversement, ce qui permet de renforcer leur accroche. Toutefois, ceux du frontman sont plus rares et, en dépit du growl imposant qui nous a maintes fois conquis, ses invectives s’avèrent moins habitées et magistrales. Par ailleurs, les samples synthétiques étant abandonnés, l’accompagnement harmonieux de sa voix sur les refrains se montre réduit, et les compositions peinent donc à réitérer la subjugation des disques précédents. De plus, les titres qu’il domine se contentent essentiellement d’être rapides et dynamiques, sans qu’il y ait de travail de complémentarité avec les vocaux de Lars (« Butterfly Effect »).
Outre cela, malgré une amélioration notable de la production, la basse, dont on appréciait pleinement la résonnance sur les opus passés, se fait ici davantage discrète, ne s’accordant que quelques sorties lors des sections plus paisibles. Pour ce qui est de la batterie, le son est propre sur le rendu de chacun des composants, tout en gardant une dynamique organique et un groove aguicheur (« Deathstar »). Mais, il arrive que ses sonorités trop nettes pèchent, par moment, à partager cette sensation de puissance explosive que l’on attend d’elle (« Judgement »). Qui plus est, les accélérations impétueuses sont devenues plus rares et, tout au plus, a-t-on le droit à une grosse caisse galopante.
Tuomas Saukkonen, sur Deathstar Rising, fait donc preuve d’un talent de composition de qualité, réussissant à créer d’excellentes pièces mélodiques empruntes d’émotions extériorisées, notamment grâce au jeu riche des guitares. Cependant, le Finlandais ne parvient plus à égaler son inspiration d’antan et en est réduit, parfois, à s’adonner à la facilité et écrire des pistes redondantes. D’autre part, l’agencement des voix, en faveur de la prestation de Lars, met un frein à la dimension épique entraînante qu’on connaissait au groupe, et ce, sans vraiment proposer une évolution musicale future. Finalement, cet album est du BEFORE THE DAWN classique, et tend à inquiéter les amateurs du compositeur sur sa capacité à se renouveler et surprendre. On peut également s’interroger sur l’impact qu’a son éparpillement au sein de nombreux projets à la base sonore similaire. D’ailleurs, on en reparlera bientôt puisque le troisième album de BLACK SUN AEON est déjà en chantier…
Ajouté : Mercredi 04 Mai 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Before The Dawn Website Hits: 10836
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