HAMMERFALL (de) - Infected (2011)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 20 mai 2011
Pays : Suède
Genre : True Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 51 Mins
La première chose qui surprend avec ce nouvel album de HAMMERFALL, intitulé Infected, c’est sa pochette. Jusque là, ces fidèles du Heavy Metal nous avaient habitués à une mise en scène toujours guerrière de la mascotte, Hector. Or ici, point de chevalier en armure … La deuxième chose qui laisse perplexe, c’est la présence de James Michael derrière la console. Connaissez-vous James Michael ? Pour faire court, le bougre a des talents de chanteur, musicien, songwriter, ingénieur du son et donc de producteur. Surtout, il a œuvré pour des artistes aussi divers que MEAT LOAF, Sammy Hagar, MOTLEY CRUE et même Alanis Morissette … Pour découvrir le CV intégral et titanesque du bonhomme, je vous invite à aller visiter son site officiel, mais ce n’est pas le sujet.
La vraie interrogation concerne l’orientation qu’aurait éventuellement pu donner Monsieur Michael à ce nouvel opus d’HAMMERFALL. En d’autres termes, le quintet allait-il abandonner son True Metal pour adoucir le ton ? Une hypothétique prise de risque aurait été compréhensible après 7 albums entièrement consacrés au Heavy Metal pur et dur. Sauf qu’espérer un soupçon d’innovation de la part d’HAMMERFALL, c’était tout de même beaucoup demandé. Car, pour ne rien vous cacher, Infected n’apporte rien, mais alors strictement rien de neuf à la discographie de la Chute du Marteau.
Dès les premières mesures de l’ultra-lourd « Patient Zero », qui résonnent comme un marteau sur l’enclume, le doute se dissipe. Il n’y aura point de surprise. Pas de surprise, mais en plus, cette sensation désagréable de se goinfrer de plats indigestes sans aucune retenue, à la limite de l’indigestion voire de l’étouffement. Oui, cet Infected est lourd, trop lourd. Les refrains rassembleurs se font trop rares, et le tempo commence trop souvent au ralenti, avant de laisser place, l’espace de quelques secondes, à une accélération servant de prétexte aux soli de Pontus Norgren. Cet enchaînement se répète un peu trop, tout au long de Infected, et cela devient vite lassant.
Citons, pour exemples, un « I Refuse » bien carré mais qui s’essouffle assez rapidement, un « 666 – The Enemy Within » et son ossature très mal foutue, un « Immortalized » et ses chœurs archi-prévisibles, sur lequel HAMMERFALL ose un contretemps ô combien audacieux (et oui, l’audace …) pendant, je vous le donne en mille, le break où survient … le solo ! Etonnant non ?!! Histoire d’alléger tout ça, HAMMERFALL s’adonne au passage obligatoire, la ballade, ici nommée « Send Me A Sign ». Citez-moi le nombre de groupes qui ont intitulé une chanson de la sorte depuis 20 ans… A croire que le cœur n’y est plus, lorsque j’entends le talentueux Joacim Cans (chants) qui ne met pas la moindre once d’émotion dans ce qu’il chante. Et pour évoquer le single, un « One More Time » à peine acceptable, à peine peut-on relever ce pont au piano qu’HAMMERFALL avait déjà utilisé sur le tonitruant « Last Man Standing » quelques années plus tôt. Mais alors là, rien à faire, la mayonnaise ne prend pas, même pour un single…
Preuve qu’Infected donne dans le lourdingue à outrance, finalement ce sont les titres un peu plus rentre-dedans, d’un point de vue vitesse, qui retiennent l’attention. Ce « Let’s Get It On », muni d’allers-retours au médiator qui font du bien par où ça passe, et ses airs à la MAIDEN, accroche bien comme il faut. Idem pour « The Outlaw » et « Dia De Los Muertos », on aime quand HAMMERFALL passe la seconde et la joue pied au plancher. Reste que ces rares satisfactions ne suffisent pas à équilibrer Infected, et quand arrive le dernier morceau, « Redemption », le plus progressif, l’envie n’est plus là, et il y a de fortes chances que l’auditeur ait stoppé sa platine bien avant.
Quelque part, Infected souffre, tout comme son prédécesseur No Sacrifice No Victory, de l’absence de Stefan Elmgren. Ce qui ne constitue en rien une attaque contre Pontus Norgren, l’homme qui lui a succédé. Mais HAMMERFALL ne s’est pas remis du départ de son guitariste fondateur. Car même si Oscar Dronjak compose l’essentiel des chansons, il semble évident que le départ d’Elmgren porte préjudice à son inspiration. Voilà deux albums moyens que nous sert HAMMERFALL et l’inquiétude n’a rien d’anecdotique. Et ce n’est visiblement pas James Michael qui pourra y faire quoi que ce soit.
Ajouté : Mercredi 04 Mai 2011 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Hammerfall Website Hits: 11660
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