Nous voici déjà face à la troisième production des teutons, et une première surprise nous attend !
La pochette qui est tout simplement l'expression du néant artistique. Une énorme mante religieuse détourée de bleu trône en plein centre de la jaquette sans que ceci n'est aucun rapport avec le contenu, du moins l'espère t'on avant l'ouverture du blister recouvrant le dit objet. Devant tant de médiocrité stylistique on se met à espérer que le contenu ne soit pas à l'image de son contenant.
Et dans le livret on note un changement notoire à ce moment de la vie du groupe, puisqu'il faut saluer le départ de Tommy FRITSCH.
Et c'est ainsi que le line-up se décompose désormais de la manière suivante Karsten JÄGER – Vocals, Olly LENZ – Guitar, Jan Dirk LÖFFLER – Guitar, Kai BERGERIN – Drums et Joe TRUNK – Bass.
Pourtant, ce qui semble devenir définitivement le sixième membre indéboulonnable garde sa place derrière les manettes, puisque c'est encore à Andy CLASSEN, accompagné de son frère, qu'est confiée la production de l'objet.
Une autre évolution notoire dans ces quelques pages est à remarquer puisque les textes se gonflent de mots supplémentaires et prennent de plus en plus d'ampleur. L'autre différence sur ces mêmes lyrics et le fait que Joe TRUNK signe deux d'entre eux, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant. La musique quant à elle est toujours signée de l'intégralité du groupe sans qu'aucune précision ne vienne bouleverser notre analyse.
Avant de glisser lentement vers la vérité nous sommes tous persuadés de nous trouver en terrain connu, et je suis certain de récupérer le jumeau d'Infected, et pourtant...
Je suis à des années lumières de ce qu'est Worst Enemy, car l'album nous entraine plus bas, plus profondément que son prédécesseur. La production s'est encore bonifiée et l'aspect ténébreux est magnifié par le travail des frères CLASSEN. Rien ne doit survivre à l'écoute de cette album et ce n'est pas le mid tempo pourtant de mise qui empêche le sentiment doomesque de noyade. Même lorsque les riffs se font plus Death comme pendant le morceau « Assasinate The Scars » la sensation d'écrasement de la cage thoracique est indubitable.
Rien ni personne ne pourra vous empêcher d'écouter cette œuvre d'un bout à l'autre sans jamais qu'aucune pause ne vienne intervenir. Et tous les titres s'enchainent dans une délectation mélancolique :
- « Misery »
- « Believer »
- « Survive »
- « All Or Nothing »
- « Denial »
- « Assasinate The Scars »
- « Recession »
- « Living Wreck »
- « Humiliation »
- « Outro »
Tout au long de ces 9 titres traversant le pandémonium des sens on arrive à se demander comment les musiciens ont pu sortir vivant d'un tel périple. Et encore une fois le côté Batcave/Coldwave est plus que présent pour notre plus grand plaisir.
Chaque note, chaque mot, chaque harmonisation, chaque arrangement, chaque intervention de la batterie n'abonde que dans le voyage intemporel de la mélancolie et de la tristesse ravageuse et vengeresque.
Car au delà des sentiments que peut créer un tel monument on peut également noté l'évolution de la technique de Kai BERGERIN. Inimitable est le mot qui me vient immédiatement à l'esprit tant son jeu à la fois contenu, aérien, percutant et précis sort complètement des standards du genre.
Seul réel point noir, c'est cette outro inutile qui nous rappelle le cri de la mante religieuse. Bon sang mais c'est bien sûr, la pochette !
Tout s'explique !
Jusqu'alors cet album est le nirvana de DISBELIEF et pour tous ceux qui voudraient s'intéresser à la genèse du combo je ne peux que vous conseiller vivement l'acquisition de ce monument funéraire.

Discographie Complète de DISBELIEF :
Disbelief (Album - 1997), Infected (Album - 1998), Worst Enemy (Album - 2001), Shine (Album - 2002), Spreading The Rage (Album - 2003), 66Sick (Album - 2005), Navigator (Album - 2007), Protected Hell (Album - 2009), Heal! (Album - 2010)
Metal Impact Bonus :
Karsten "Jagger" Jäger (ITW - Fév-2005)