Formé en 1983, MINOTAUR est un des pionniers de la scène Thrash allemande, mais s’est toujours cantonné à un statut de second couteau. Après plusieurs démos et un premier album très confidentiel, le trio s’est séparé en 1993, pour se reformer en 2003. Il aura donc fallu 6 longues années au combo pour sortir un nouvel opus.
Ce deuxième LP se distingue en premier lieu par une production old school, avec des guitares tranchantes et une basse très présente. A l’heure ou de nombreuses formations Thrash ont adopté un son plus moderne et puissant, les allemands cherchent à faire preuve d’authenticité en conservant un son qui rappelle les années 80.
Naturellement, cet aspect old school se retrouve également dans les compositions, MINOTAUR ne s’est pas démarqué du style de ses débuts, et propose toujours un Thrash brutal et sans fioriture. Le groupe enchaine les riffs tranchants et les refrains hargneux du début à la fin de l’album, sans véritable accalmie. La plupart des morceaux sont donc très agressifs et plutôt efficaces. Cependant, l’ensemble se révèle beaucoup trop linéaire, et l’on finit par s’ennuyer ferme passé les deux ou trois premiers titres. Très peu d’éléments viennent rompre la monotonie de l’album. On regrette en particulier la quasi absence de solo. MINOTAUR ne sort jamais véritablement des sentiers battus, et reste enfermé dans le sillage des pionniers du genre, notamment de KREATOR. L’influence des premiers efforts des leaders du Thrash allemand est en effet extrêmement présente, à tel point que tout l’opus donne une impression de déjà entendu.
De plus, la voix éraillée et criarde d’Andres Richwien dessert véritablement la musique du combo. Bien que haineuse et agressive, celle-ci manque singulièrement de puissance et s’avère particulièrement monocorde. Cela n’arrange rien à la monotonie de l’album.
Ce premier opus de MINOTAUR depuis sa reformation s’avère donc plutôt efficace, mais reste trop linéaire et trop marqué par l’influence de KREATOR pour véritablement convaincre. Seuls les fans inconditionnels du genre y trouveront véritablement leur compte.