LYCANTHROPY (br) - Beware (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 1er janvier 2011
Pays : Brésil
Genre : Blackened Thrash Metal
Type : EP
Playtime : 4 Titres - 14 Mins
Le site Metal-Archives ne recense pas moins de onze groupes sur Terre qui ont choisi pour patronyme LYCANTHROPY ! Savoir qu’ils sont brésiliens restreint considérablement les possibilités de confusion. Ceux-là nous arrivent droit de la microrégion d’Ituiutaba, située dans l’Etat du Minas Gerais. Vous voilà plus avancés, j’en suis certain ! Avec Beware, un premier EP qui succède à la démo Run While You Can (2009), nos loups-garous poursuivent leur fulgurante ascension dans le paysage Metal brésilien. LYCANTHROPY ne connaît désormais plus la notion de frontière et ne demande qu’à s’exporter dans le monde, de tourner avec les plus grands groupes, blablabla et blablabla. Un discours qu’on ne connaît que trop bien. Si l’effort est certes louable bien que ses chances d’aboutir dérisoires, la mise en œuvre l’est un peu moins. Jugez plutôt.
Le trio ouvre sa démo avec une petite intro, ma foi pas trop mal foutue, dans un esprit très latino. Percussions tribales, notes de guitares inquiétantes et des vocalises ritualistes, on se croirait invités à une messe noire en plein cœur de la forêt amazonienne. C’est triste à dire mais « Augenmord » est probablement la meilleure des créations qui compose cette démo. Ça, on ne le sait pas encore. « M.I.N.D » déboule et détruit complètement cette atmosphère pesante et lugubre qu’avait commencé à instaurer l’intro. La qualité sonore de cette dernière laissait espérer les mêmes ressources pour les morceaux. Il n’en est rien. Le son devient soudainement granuleux et impersonnel. LYCANTHROPY pourrait quand même se payer le luxe de s’offrir une batterie correcte et un batteur qui ne soit pas en carton-pâte. Les cymbales sonnent comme un vieux grillage rouillé martyrisé par un gamin et les toms comme des seaux en plastique. Le rendu en devient donc totalement amateur. Musicalement, les brésiliens s’orientent vers un Thrash très sec et saccadé, fortement influencé par le Black des années 90. Le chant de Bald, éraillé, se rapprochant d’ailleurs de celui d’Abbath (IMMORTAL) à certains endroits. Seulement, il n’a nulle consistance et nul effet. Soutenu fréquemment par les chœurs de Laurencce (guitare) et Silas (basse), notre chanteur avance à tâtons, avec une maitrise approximative des growls et du scream. LYCANTHROPY ne se montre pas du tout convaincant mais laisse aussi entrevoir quelques fulgurances comme un interlude instrumental au cœur de « Illusory Foundations » ou une ouverture groovy sur l’éponyme, qui a du mal à cacher les ambitions du groupe, à savoir en faire le hit absolu de cette galette. Pour une démo qui ne comporte que trois chansons, je trouve assez déplorable de s’ennuyer si rapidement. On a vite fait de comprendre que les sud-américains essayent de marcher sur les traces de leurs ancêtres, sans grand succès. Dernière petite réflexion, j’aimerais bien connaître la substance consommée par le rédacteur des paroles, qui, en plus de s’exprimer dans un anglais grammaticalement hésitant, pond des phrases sans queue ni tête. Comment peut-on sérieusement prétendre chanter de telles incohérences ?
En résumé, LYCANTHROPY est donc un groupe pas très méchant, qui a essayé, une fois, deux fois, de faire comme les autres et qui s’est vautré, parce que sa musique est terriblement rébarbative, imprécise et en manque de relief. Ce n’est pas bien grave, puisqu’on en entendra jamais plus parler. Ce qui m’inquiète un peu plus, c’est que ces garçons ont l’air de prendre ça très au sérieux et de s’y croire. Alors que dans le fond, ils feraient mieux de voir la musique comme une passion, avec l’idée très précise qu’à l’heure actuelle et à leur niveau, il faudrait mieux renoncer à espérer en vivre…
Ajouté : Mardi 18 Octobre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Lycanthropy Website Hits: 8420
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