DETOXED (FRA) - It Was Written In Blood (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 25 Octobre 2011
Pays : France
Genre : Death / Thrash Metal Mélodique
Type : EP
Playtime : 4 Titres - 20 Mins
Créé à l’été 2009 pour assouvir une soif de Metal accrocheur et décapant, DETOXED peut se targuer de réunir un line-up de professionnels avérés avec, notamment, le fondateur Loïc Tézénas, à qui l’on doit les suprêmes lignes de guitares de KALISIA, ou bien Styx, premier chanteur de HORD. En peu de temps, le groupe s’attèle à la création d’un premier EP, It Was Written In Blood, qui bénéficie du doigté clinique de Brett-Caldas Lima, pour ce qui est du mixage et mastering.
En quelques secondes seulement, cet EP déballe son imagerie apocalyptique au travers d’un son explosif. Les textes rageurs trouvent leur juste porte-parole en Laurent Py. A l’instar de « The Great Vacuity Of Modern Life », Styx alterne avec précision entre ses différentes composantes vocales, passant des emportements Thrash hurlés et dévastateurs, au growl abyssal frémissant, ou alors usant d’une voix claire mélodieuse qui joue des nuances pour se marier sans problèmes aux compositions, sans les entacher de niaiserie. Du côté plus vindicatif, les envolées sont hargneuses, succédées d’overdubs growlés, conférant une énergie marquée aux morceaux et refrains, lesquels, portés de bons riffs mélodiques, se font mémorables. L’on note également quelques tonalités à la SOILWORK sur « It Was Written In Blood », qui propose, sur le finale, un mariage de sonorités efficientes avec le chant clair et les arpèges. Une voix mélodique qui, par moment, fait penser à celle de Matt Heafy, et n’a pas honte de s’imposer majoritaire sur certaines pistes, variant entre calme et éreinté. Par ailleurs, l’avant dernière piste voit la présence de Sébastien Daspet (VEILS OF PERCEPTION) qui, de son timbre granuleux, participe à la diversité vocale du disque. Sur ce même titre, les refrains obtiennent un support assuré des riffs dynamiques, offrant une accroche certaine de par la complémentarité des cordes et voix poussives.
Pour ce qui est des guitares, pas de grosses surprises, la qualité est criante d’efficacité. Les riffs sont classiques, modernes, mais infaillibles, et savent gronder pour renforcer le propos, ou bien délivrer de puissantes invectives entraînantes allumant l’étincelle pour que les titres s’ébranlent entre brutalité et mélodie bien sentie. David et Loïc cisaillent les compositions avec vigueur et l’on reconnaît l’inspiration de Göteborg sur la seconde piste, où l’alliance des riffs directs et de la batterie décapante domptent le morceau. Quelques licks de la leads tapissent le fond, avec les bruitages électroniques. Dans l’ensemble, les démonstrations virtuoses ne foisonnent pas ; elles sont essentiellement utilisées pour servir les pistes, comme l’exécution de « Fighting The Dark Days », qui captive pour mieux asseoir la puissance rythmique qui s’ensuit, ou bien celle de clôture du premier titre, même si elle peut sembler un peu trop mécanique à son démarrage. Qui plus est, l’album se clôt par une partition acoustique, vite recouverte d’un brouillard informatique. Outre l’instrumentation classique, le duo de guitariste a agrémenté les titres d’éléments tels que des bruitages industriels, saturés, rajoutant une dimension déstructurée aux passages concernés, et des samples de compression hydraulique, scintillements électroniques, plages atmosphériques, et autres apports subtils. Ces additions sont utilisées avec parcimonie, se faufilant au sein des morceaux, et donnent même une touche BLACK COMEDY à l’entame du titre éponyme.
Côté section rythmique, les riffs bourdonnent tandis que la batterie établit une cadence infernale, sans relâche, plaquant d’intenses rafales. Camille Lecup décape, assène des impacts monstrueux, et scotche l’auditeur à ses baguettes grâce à des plans entreprenants et énergiques, ne laissant que peu de répit pour l’ennui. Tout en restant organique, il défouraille vigoureusement les compositions, jouissant d’un son ultra carré. Dès le morceau d’ouverture, le groupe apparaît survitaminé, alternant un tempo aguicheur et véhément avec des breaks massifs, écrasants. Allié au vocaliste, Camille délivre d’imprévisibles explosions de rage, où la double pédale dévergondée répond aux vocaux sauvages, affamés de brutalité (« Mark Of Impurity »). Quant à la basse, Benoit Salaville la stabilise dans le sentier des guitares, pour décupler leur force d’impact, mais sait également offrir de réelles sections tronçonneuses sur les relances rythmiques, tout en parcourant les portions plus modérées.
Acculé par la force dévastatrice des Montpelliérains, l’on ne peut s’empêcher de penser à la machine de guerre T.A.N.K, qui avait également percuté le public français de plein fouet l’an dernier. Chez DETOXED, ils vont droit au but, enchaînant refrains et couplets sur une cadence endiablée, et une efficacité savamment dosée. La production chirurgicale profite pleinement aux riffs modernes, dont l’apport mélodique ne manque pas de garder l’oreille intéressée. Sur It Was Written In Blood, le groupe propose quatre morceaux aussi diversifiés qu’identiques. Bâtis sur des structures Death Mélodiques infaillibles, les titres laissent se profiler des jeux dynamiques et minutieux, captant quelques tics du Metalcore, pour aboutir en des refrains efficients. Avec ses touches modernes et sa volonté énergique, DETOXED réalise un premier pas saisissant et prometteur, en vue de leur premier album.
Ajouté : Mercredi 01 Février 2012 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Detoxed Website Hits: 12902
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