MESCALINE (FRA) - Pathology Of An Ordinary Man (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : novembre 2011
Pays : France
Genre : Metalcore
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 18 Mins
L’Essonne serait-il devenu le nouvel eldorado des groupes de Metalcore ? Voilà un sujet que pourrait aborder Bernardo De La Villiardière dans son prochain numéro d’« Enquête Exclusive ». Moins attrayant, et surtout moins cliché que les sujets sur la prostitution aux Pays-Bas ou le trafic de cocaïne en Colombie, il y aurait cependant de quoi faire, car après WHEN REASONS COLLAPSE, c’est au tour de MESCALINE de brûler sous les feux de la rampe. La raison de cette immolation médiatique, c’est Pathology Of An Ordinary Man, un EP cinq titres qui succède à l’EP Mescal-Core sorti en 2009 et à la démo éponyme deux-titres parue en 2005. Autrement dit, les essonniens n’ont pas une énorme discothèque derrière eux, contrairement au recensement de leurs concerts qui est une liste interminable et plutôt flatteuse au vu de leurs collaborations avec 7TH NEMESIS ou IN OTHER CLIMES et bientôt l’ESPRIT DU CLAN !
La réalité de cette troisième sortie, c’est que sur CD, il y a encore pas mal de chemin à parcourir. On ne retiendra probablement pas autre chose de ces 18 minutes qu’un concentré d’énergie à l’état brut et une marmite bouillonnante de Metalcore pur jus. Le propre des bons groupes du style est justement d’arriver à mélanger habilement ce dynamisme parfois exubérant à des compositions pas nécessairement d’un niveau technique hors-du-commun mais au moins cohérentes et réfléchies. En l’occurrence, celles de MESCALINE sont d’une froide humilité et ramonent les oreilles non pas parce qu’elles brillent de fluidité mais plutôt parce que le groupe a mis ses tripes dedans. Résultat, ces gars vont droit dans le mur mais avec bonne humeur. Ça peut ressembler à un reproche mais c’est en fait un compliment, parce que le feeling « mégateuf » qu’on retrouve souvent chez les petites formations de Metalcore français imbibe ce disque du début à la fin. On atteint vraiment les sommets sur « In The Mirror » avec un final complètement déjanté et abracadabrantesque de Psyco (chant). Dans ce magma fumant de riffs casse-gueules, de superpositions de rythmes saccadés, seule « Dernier Instant » se démarque réellement, commençant de manière très Brutal Death, déviant vers un long passage Rock N’ Roll psychédélique en son milieu pour finir par arborer un habit Hardcore très seyant sur la fin. Une belle diversité. Mais pour être franc, la production très rustre et amateur n’aide pas à donner le relief nécessaire à ce disque. Ça n’excuse pas tout mais rien qu’au niveau des chants, les chœurs de Stéphane et Marco sont très en retrait et les hurlements hargneux de Psyco mériteraient davantage de soin pour faire leur petit effet. Pour autant, la faute réside bien plus encore dans le travail de composition des zicos qui rament franchement pour pondre des compositions décentes et qui se calquent sur les recettes miracles en foutant un chant clair insupportable sur « Hardcore Is My Game ». Non, c’est pas ça le Hardcore les gars... Derrière toute la pêche que dégage MESCALINE, le fond musical est insuffisant pour prétendre à viser plus haut. L’auditeur de Metalcore lambda n’aura d’autres solutions que de se rabattre sur des projets moins francs du collier mais qui ont déjà prouvé quelque chose. Surtout qu’avec toute la promotion qui a été faite pour cette sortie, avec un pressbook complètement démesuré de 18 pages (!!!), on pouvait s’attendre à ce que les essonniens mettent les moyens ailleurs que dans des ramettes de papier A4.
Compliqué mais pas désespéré. La fraicheur sympathique des débuts à vite fait de laisser place à une réalité laborieuse qui relègue ce troisième opus au rang des promesses non-tenues. MESCALINE a beau être un groupe de mecs adorables ou que sais-je, pour s’imposer dans le système rugueux du Metalcore, c’est pas forcément à celui qui saute dans tous les sens mais plutôt à celui qui a la sagesse d’une réflexion avant de poser ses couilles sur table.
Ajouté : Lundi 13 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Mescaline Website Hits: 8846
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