Les frenchies découvraient les helvètes de MONKEY3 lors de l’édition 2010 du Hellfest sous la Terrorizer Tent. En cette journée du 18 juin 2012, nous répondions à l’appel de ce groupe qui a bien marqué les esprits avec son Stoner instrumental progressif, et par l’interprétation de titres comme « Motorcycle Broer », « Electric Mistress »,…grosse impression. On voulait donc en savoir un peu plus sur ce groupe. C’est comme ça que l’on apprenait que l’aventure avait été lancée dès 2001. Plus de dix ans déjà, et toujours le line-up d’origine. Preuve d’une belle cohésion au sein du combo. Les débuts ont été fortement influencés par le psychedelic et stoner rock, réminiscences de PINK FLOYD et de LED ZEPPELIN.
1er album éponyme en 2004, rendant hommage aux Boris Nuts. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. 39 Laps suivra deux ans plus tard, avec ce clin d’œil à Ennio Morricone, « Once Upon A Time In The West », ce morceau est à MONKEY3 ce que « Les Gendarmes de St Tropez » sont à Tobias Sammet.
En 2009, sortie d’un cover album baptisé Undercover avec des reprises d’ARCHIVE, KISS, PINK FLOYD, LED ZEPPELIN et DEEP PURPLE. Ce qui agita la presse spécialisée, à cette époque, fut la présence d’invités chanteurs. On lisait par ci, par là, que MONKEY3 abandonnait son Stoner 100% instrumental, et projetait le recrutement d’un chanteur. Sans reconsidérer leur orientation originelle, il faut reconnaître que MONKEY3 nous faisait un beau cadeau avec les parties vocales de John Garcia (KYUSS) sur « Watchin’you », et Tony Jelencovich (TRANSPORT LEAGUE, MNEMIC) sur « Kashmir ».
4éme album Beyond The Black Sky en mai 2011, enregistré au Studio de la Fonderie à Fribourg avec le jeune et très prometteur Johann Meyer. Album qui est la véritable pierre angulaire dans la carrière de MONKEY3, quintessence de ce qui fédère les membres du groupe, et qui en fait tout le charme auprès du public, avec au menu des morceaux rock, allant à l’essentiel, et le pendant psychédélique avec ses plages épiques et plus éthérées.
Au fait, MONKEY3 ne veut pas dire que le groupe se compose de 3 membres car c’est bien d’un quatuor dont il s’agit. Voilà, ça s’est dit. Et en ces trois singes, il faut plutôt y voir aujourd’hui le symbole de la Sagesse avec plus de 10 ans d’existence pour le combo. On vous demandera toutefois de désobéir à Kikazaru, le singe qui se bouche les oreilles, mais on peut lui pardonner, il ne connaît pas encore MONKEY3, il faudra attendre une tournée au Japon.
On apprend à l’instant que le groupe rejoint le Label Napalm Records/Spinning Goblin, et pour fêter cela, seront proposés en série limitée, les deux premiers albums en double vinyl de couleur. Et on commence à chuchoter la venue d’un prochain album…
Veuillez noter également dans un coin la date du 23 septembre 2012. MONKEY3 se produira à Paris, au Glazart.
Que de nouvelles ! ça bouge chez MONKEY3, le cliché de la lenteur suisse en prend un vilain coup…la maxime « donnons du temps au temps » se cuisine à la sauce MONKEY3 en « ne perdons pas de temps pour donner du bon temps à nos fans » et c’est tout à leur honneur.
L’interview s’est déroulée le dimanche 17 juin, à 16h30, dans le cadre du HELLFEST 2012, après la prestation de MONKEY3 sous le chapiteau THE VALLEY. Entretien avec tous les membres du groupe, sur un mode très convivial, délaissant le point Presse, pour se trouver un petit coin tranquille sur l’herbe mentholée.

Line-up : Boris (guitare), dB (Claviers), Walter (batterie), Picasso (basse)

Discographie : Monkey3 (Album - 2004), 39 Laps (Album - 2006), Undercover (Album - 2009), Live At Aventicum (DVD - 2009), Beyond The Black Sky (Album - 2011)


Metal-Impact. J’ai envie de dire avec MONKEY3 à Clisson, « Il était une fois dans l’ouest »… de la France. J’aurais aimé entendre votre reprise de cette célèbre composition d’Ennio Morricone (ndr : présente sur l’album 39 Laps et en version live sur l’ep Undercover) mais je suppose que le format live, avec une prestation limitée à 40 minutes ne s’y prêtait pas forcément… Pas trop frustrés d’ailleurs à ce niveau-là ?
. 40 minutes, c'est effectivement un peu juste, mais bon, on est contents d’avoir participé une nouvelle fois au Hellfest, d’autant plus que le public a répondu présent. C'était parfait. On était déjà venus il y a deux ans et malgré les changements intervenus sur le site, on a vite retrouvé nos repères, car on a été bien accompagnés avec présentation du nouveau site… Il y a un accompagnement des artistes qui est extraordinaire ici. Il manque peut-être un peu de bières en backstage ! [Rires]

MI. Et aussi quelques améliorations à faire au niveau des toilettes, surtout pour les filles, car ça galère un peu, mais bon, ça ne vous concerne pas…
dB. Si, si...
Picasso. c'est parce qu’il fait pipi assis ! [Rire général]

MI. Des prestations live que vous ne voulez pas rater au Hellfest ?
Boris. THE OBSESSED, BLACK LABEL SOCIETY, PENTRAGRAM, SUNN O))) et on va quand même aller voir OZZY et MOTLEY CRUE, toute notre jeunesse, et puis il y aura plein de gonzesses. Mais en même temps, quand tu joues dans un festival, tu n’as pas vraiment le temps d’aller voir d’autres groupes, tu as toujours un truc à faire...

MI. Vous vous connaissez depuis le début de MONKEY3, soit une dizaine d’années. Vous habitez tous Lausanne. Pas de problèmes relationnels ? C'est comme dans les couples, vous avez passé le cap des 7 ans ?
Walter. Oui, on se supporte toujours, c'est admirable [Rires]

MI. Sur vos albums, l’ensemble du groupe est crédité des compos, des arrangements. Comment vous répartissez-vous les tâches ?
dB. On bosse tous à part égale. On se retrouve pour jammer et une fois qu’on a une caisse pleine d’enregistrements, on se repenche dessus. Finalement, on perd deux fois plus de temps : une fois à jouer et une autre à écouter... [Rires]

MI. Une attitude très suisse finalement...
Boris. Oui, mais comme ça, les bases sont bien solides...

MI. Une question pour Picasso : raconte-nous l’histoire de ton chapeau ?
Picasso. En fait, je l’ai depuis longtemps déjà, avant le groupe. On s’était retrouvé au Dynamo Festival en nonante cinq (ndi : approximativement 1995) pour aller voir KYUSS, c'est là que j’ai adopté le truc, ça a plu au reste du groupe et voilà… Gene Simmons (KISS) a la longue langue, moi c'est le chapeau...

MI. En 2010, dans le report de l’édition du Hellfest, j’avais parlé de vous en tant qu’outsider prometteur...
Walter. C'est vrai qu’on a d’abord fait l’Allemagne, la Belgique, la Hollande et qu’on est arrivés assez tard en France, où on a eu depuis, il faut le dire, un accueil magistral.

MI. En dehors des concerts, j’essaie de vous imaginer en Suisse, en train de taquiner la féra au bord du Lac Léman (ndi : poisson faisant partie de la famille des salmonidés)...
Picasso. [Rire général] Je crois que jamais vu aucune féra de ma vie. Pécheur mais seulement devant l’éternel...

MI. Vous travaillez déjà à la composition de votre prochain album ?
dB. Oui, ce sera pour septembre-octobre 2013. On finit la tournée avant de se mettre sérieusement dessus.

MI. Peut-on d’ores et déjà dire que MONKEY3 poursuivra dans la voie de l’instrumental ?
Boris. Oui. Il faut savoir qu’au début du groupe, on avait auditionné des chanteurs, mais depuis, l’instrumental est devenu notre marque de fabrique et on est bien comme ça. C'est d’ailleurs ce que les fans attendent.

MI. Et au niveau visuel, faut-il s’attendre à des évolutions ?
Walter. Pour les pochettes d’album, on part du principe qu’il faut laisser toute latitude à l’artiste, lui laisser la liberté de s’exprimer. On lui donne nos enregistrements et on le laisse faire, quitte à apporter quelques corrections ensuite. Nous sommes très méticuleux. Il est important pour nous d’offrir un beau produit, qui s’écoute mais qui se regarde aussi. On essaie de préserver la qualité du support dans cette ère du jetable et du tout numérique.

MI. Des groupes comme CANDLEMASS ont annoncé récemment qu’ils stoppaient les enregistrements pour se consacrer au seul plaisir de jouer sur scène. C'est une démarche que vous comprenez ?
dB. Pourquoi pas ? Mais que tu le veuilles ou non, il y a le marché qui t’impose de faire des disques au moins tous les deux ans pour rester dans l’actualité et sans nouvel album, ça reste difficile de tourner, sauf tu t’es déjà fait un nom...

MI. Pour finir, revenons à Lausanne. Votre cœur balance entre le FC Lausanne (football) ou le HC Lausanne (hockey) ?
Walter. [Rire général] aucun des deux. Les sportifs du groupe, ce sont Picasso et Boris (ndi : qui nous a quittés entretemps pour assurer une autre interview).
Picasso. Le hockey est le sport national en Suisse, même s’ils ont fait un championnat catastrophique, mais pour ma part, je penche plutôt pour le foot. Et pour Boris, on va essayer de le choper tout à l’heure et parle-lui de Milan... [Rires]
MI. Merci à vous, et à très bientôt, pour le nouvel album. A suivre...