Vous avez pris une grosse claque avec We Will Overcome ? Vous attendez la suite avec impatience ? Comme vous devez vous sentir seul… Ça m’arrive rarement, mais écrire pour Empty Hands And Heavy Hearts n’a pas été une expérience terriblement excitante. Car depuis son premier album, les texans de CLOSE YOUR EYES m’inspirent une certaine antipathie, bien qu’évoluant dans un style qui généralement n’est pas pour me déplaire. Sans savoir vraiment le pourquoi du comment, il s’avère que leur Hardcore mélodique n’est ni emballant, ni transcendant, mais juste horriblement prévisible. Moi qui arrive toujours à trouver des touches d’originalités improbables chez leurs petits potes, me voilà bien malin en présence d’une formation qui n’a pas l’air de remuer terre et ciel pour faire décoller une musique qui n’a de cesse de stagner dans un bourbier malodorant. Ce deuxième opus est-il vraiment susceptible de changer la donne ? Le doute est permis.

En tout cas, avec Empty Hands And Heavy Hearts, CLOSE YOUR EYES marche sur les cendres encore fumantes de We Will Overcome. On y retrouve dès les premières compositions ces tempos typiquement américains qui font du pied à l’évolution du Punk au cours de la dernière décennie. Toujours très entreprenant, on remarque néanmoins que Shane Raymond, leur frontman, a trouvé la stabilité qui lui faisait défaut dans ses vocaux. On passe volontiers sur le côté traficoté de l’affaire pour en arriver à l’essentiel : l’équilibre entre chant clair et chant Hardcore est très joliment représenté. Shane harangue les foules, comme sur « Keep The Lights On » et les chœurs de Brett et Sonny s’incrustent avec précision derrière pour achever de vous inviter au combat. L’évolution, au-delà d’être agréable, est en plus convaincante ! Et profitez-en bien, car ce sera la seule. CLOSE YOUR EYES a cette fâcheuse manie de se défoncer sur un ou deux titres et de reléguer les autres à leur triste sort, celui d’allonger le compteur de la playtime. Le gros coup sur cet opus, c’est « Valleys » et il convient d’en parler en bien. Cette façon de tripoter la basse sur les couplets change un peu du riffing épidermique classique. Par ailleurs, le refrain est calibré pour être fredonné dans les transports en commun, sans parler là-encore des chœurs très aériens qui feront écho de longues minutes dans vos oreilles. Au-delà de cette étape cruciale pour le bon déroulement de l’album, il n’y a plus rien. D’ailleurs vous remarquerez qu’il est plus question ici des points positifs que des points négatifs, car de toute façon, ces derniers parlent d’eux-mêmes. Si vous voulez un concentré de ce que ce disque sera, à l’une ou l’autre exception près, tentez votre chance avec la dramatique « Empty Hands », ou encore la grassouillette « Carry On », mauvaise rencontre entre MY CHEMICAL ROMANCE et A DAY TO REMEMBER. Pour ce qui est du traditionnel « special-guest », il s’agit de l’ami Jon Vigil de THE GHOST INSIDE sur « Wolves », dont le temps de parole doit avoisiner les dix-huit secondes… Super le featuring ! Mais que fait-il dans cette galère ?

Sans être une copie conforme du premier, Empty Hands And Heavy Hearts reste dans une veine dramatiquement similaire. Quelques détails ont été améliorés, je pense particulièrement à la section vocale tellement c’est frappant. Pour le reste, on continue à se faire chier pendant 45 minutes mais ils ont sauvé les voix, l’honneur est sauf. Et il ne manquerait plus qu’on dise « shut your mouth » à un groupe qui s’appelle CLOSE YOUR EYES…