PHAITH (it) - Redrumorder (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2011
Pays : Italie
Genre : Heavy / Power Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 59 Mins
Présenté de manière très humoristique comme la Une d’un grand journal, Redrumorder, la première tentative des italiens de PHAITH joue le jeu jusqu’au bout en intégrant différents détails journalistiques à l’intérieur du booklet. A l’instar du dernier FOETUR, on se retrouve avec un groupe qui a de la suite dans les idées lorsqu’il s’agit d’introduire ses essais de façon originale. PHAITH, c’est aussi une histoire de famille. Formé en décembre 2000 par deux membres de SHOCKWAVE, la bande sera complétée dans la foulée par leurs cousins respectifs, avant de connaître les quelques changements de line-up habituels. Mis à part un obscur EP apparemment paru en 2005, aucun risque d’avoir déjà eu vent de la musique des transalpins. Alors au fond, Redrumorder est le bienvenu pour faire un peu connaissance avec un combo dont aucune spécificité ne laisse deviner le style musical qui sera pratiqué.
Heavy Metal. Vous voilà fixés. Et ce dès « War Morning 2.12 » qui démarre en trombe. Petit jeu de guitare qui va crescendo, explosion royale, tempo martial et arrivée en fanfare des vocaux, du refrain, du solo… PHAITH réussit son entrée en matière et mieux encore, pousse le vice jusqu’à devenir carrément surprenant sur « Another Heart To Hurt ». Je n’aime pas spécialement les vieux groupes de Heavy Metal et pour tous ceux qui, comme moi, préfèrent quand il est débité par des formations juvéniles pleines de bonnes idées, les italiens ont cette dégaine de prince charmant qui arrive à point nommé. En réussissant à conserver le feeling primaire du Heavy Metal, en y ajoutant des guitares qui s’offrent des virées dans le Power et des tempos très saccadés, PHAITH est un hybride étrangement intéressant entre POWERWOLF et LORDI, sans les accoutrements ridicules et l’imagerie grotesque. La première balade intervient très vite, avec « 12 Wings » et ce choix étonnant n’est pas dépourvu d’intelligence. Il ouvre la porte à une sorte de seconde mouture, diablement entrainante, dont les refrains entêtants combleront ceux qui n’ont plus aucun hymne à scander. Le seul blocage ici, et il est de taille, concerne le chant d’Alessandro Manaigo. On le sait, on ne peut pas faire de Heavy sans un chanteur taillé sur-mesure et ici, l’ami Ale dépose un timbre à mi-chemin entre le lyrique et l’éraillé, qui ne sied pas toujours bien (voire parfois mal, comme sur « Videodrome »). L’arrivée tardive de growls (« Deep In The Human Soul »), en plus d’être malhabile, ne suffit pas à relever un niveau vocal très décevant. Ce n’est pas foncièrement mauvais, c’est juste une question d’adhérence personnelle. Redrumorder s’étire également dans quelques longueurs inutiles, chaque titre faisant entre 5 et 6 minutes, ce qui offre beaucoup trop de place aux approximations et au remplissage. Le punch, par contre, est omniprésent, jusqu’à la dernière seconde. PHAITH ne lève jamais le pied et ça, c’est assez rare pour être souligné.
Disparate sans pour autant flancher dans l’intensité, ce CD a peut-être le tort de commencer trop fort et du coup, les bonnes compositions qui sont à l’intérieur n’arrivent pas à atteindre la qualité des premiers instants. Avec le recul, on se rendra compte que malgré quelques inégalités et, je le répète, un bémol sur le chant, Redrumorder tient vraiment bien la route. 5 étoiles au test Euro NCAP et 3 au test Metal-Impact. Pas mal.
Ajouté : Mardi 13 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Phaith Website Hits: 11652
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