HUATA (FRA) - Atavist Of Mann (2012)
Label : Throatruiner Records
Sortie du Scud : 7 février 2012
Pays : France
Genre : Doom Stoner
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 60 Mins
Difficile pour le chroniqueur que je suis (chroniqueur… façon de parler… j’ai une sexualité normale) de laisser libre cours à son imagination pour vous narrer les impressions ressenties à l’écoute de ce Atavist Of Mann, lorsque le laïus promotionnel fait déjà le tour de la question avec goût et nous présente un album « destiné à faire date, ne serait-ce qu'en surclassant la ménopause sur le podium des causes de descente d'organes. » Que dire après ça ? La barre est placée haut… HUATA est breton mais autant dire que l’univers féérique et éthéré de la version Walt Disney de Merlin l’Enchanteur et de la forêt de Brocéliande en prend ici un sacré coup dans la gueule, car l’éther, nos amis de HUATA l’inhalent plutôt, pour nous offrir un Doom Stoner du plus bel effet, avec des guitares tellement sous-accordées qu’on se demande encore comment les cordes tiennent : vous connaissez l'expression "tendu comme un string" ; ici, c'est l'inverse : la demoiselle s'est fait tirer plus d'une fois sur la ficelle... Par Morgane, il faut entendre Clara, non la fée... Mais revenons à nos moutons, non pas les électriques de Philip K. Dick, mais bien ceux en chair et en os, car la musique de HUATA est tellurique, pour ne pas dire chtonienne. La métaphysique est là mais les divinités ne se situent pas dans l'au-delà mais plutôt dans l'en-deçà... Ici, les baises-fesses ont plus leur place que les baises-mains. HUATA évoque en breton la chasse aux sorcières. Et c'est bien dans cet univers, qu'illustra Goya, que nous entraîne le groupe. Aucun effort de modernité high tech : tout est mis au service de l'authenticité. On appréciera cette production lourde qui grésille, qui bourdonne, et lorsque l'orgue Hammond se réveille, on se tait, on écoute et on assiste à la messe version HUATA (« Thee Imperial Wizard », « Testi Sum Capri ») : on se croirait dans un film de la grande époque de la Hammer, et les samples extraits de je ne sais quel film obscur renforcent le ressenti. Lorsque l’on accompagne les Templiers du Soleil Noir (« Templars Of The Black Sun »), l’atmosphère se fait plus oppressante, plus poisseuse. Heureusement, les accents Stoner de « Fall Of The 4th » nous permettent de sortir indemnes de l’écoute de cet album, pour mieux nous y replonger. Atavist Of Mann s'appréhende et s'apprécie dans la durée. En un mot : envoûtant.
Ajouté : Lundi 19 Mars 2012 Chroniqueur : Le Comte de la Crypte Score : Lien en relation: Huata Website Hits: 14078
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