THE RED SHORE (au) - The Avarice Of Man (2010)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 3 septembre 2010
Pays : Australie
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 57 Mins
De l’éveil artistique des tribus paléolithiques, du mécanisme des civilisations antiques, de l’origine des premières croyances, de la formation de notre écosystème, nous n’avons que des traces. C’est ainsi. Depuis la nuit des temps, les Hommes viennent et vont, laissant parfois un souvenir, une marque, une emprunte sur leur passage. The Avarice Of Man rejoint, dans une moindre mesure, cette liste de faits. Il est le dernier souvenir laissé par THE RED SHORE, ce groupe australien qui a fait les beaux jours du Death Metal dans son pays et qui aujourd’hui, n’est plus que poussière. Déclaré mort officiellement le 5 octobre 2011, le groupe aura pris le temps de soigner son séjour sur Terre, avec trois remarquables efforts en autant d’années, dont ce petit dernier, paru en septembre 2010.
On ne peut pas vraiment affirmer que cette disparition manque cruellement au Death Metal, car ce style n’a besoin de personne en particulier pour se renouveler. Mais en revenant brièvement sur cet effort, on peut effectivement déplorer cette séparation. The Avarice Of Man est un album de Death Metal comme il s’en fait trop rarement. Equilibré, intelligent, subtil et perspicace. La pochette singulière était déjà un signe avant-coureur de cette grande finesse, entièrement retranscrite en musique. On lui prête des affinités avec le Deathcore, le Death technique, le Death progressif, le Brutal Death. Mais pour une fois, il est vain de chercher l’appellation la plus précise. Death Metal suffira. Et même s’il bouffe effectivement à un moment ou à un autre, à tous les râteliers, ce disque se suffit à lui-même. Après une courte introduction, « The Seed Of Annihilation » explose, littéralement. La session rythmique crache tout ce qu’elle a, aidée dans sa tâche par un riffing et des vocaux écrasants. THE RED SHORE se libère alors et entame une montrée en puissance progressive, traduite par l’utilisation de deux guitares insaisissables, une rythmique prévisible et une lead qui suit le chemin inverse. Cette association est redoutable, car elle colle l’auditeur aux basques pendant près d’une heure sans jamais lui laisser le temps d’anticiper. Les Australiens ont toujours un coup d’avance et malgré leur jeune âge, ont fait preuve d’une maturité très prenante sur ce coup. Ce Death Metal guerrier, qui regorge d’authenticité tout en bénéficiant d’une production très actuelle, marche sur des œufs sans en casser un seul. Quelques friandises viennent édulcorer cette prestation belliqueuse, comme des variations rythmiques généreuses, un solo de basse très sympa sur « … And Its Own » ou encore de multiples solos de guitare toujours relativement bien pensés. Les temps forts sont rares, éparses. Cet album est vraiment direct et ne souffre d’aucune fioriture. Il ne contient aucun tube, aucun hymne mais sa constance et sa granulosité exemplaire en font une œuvre qui ne négocie pas.
THE RED SHORE nous a probablement quitté à l’apogée de sa carrière. Il ne reste plus qu’à faire des hypothèses. Et s’ils avaient poursuivi, auraient-ils fait mieux ? N’est-il pas préférable de considérer ce disque radieux comme étant la dernière photographie du groupe de son vivant ? Définitivement, je crois que la manière dont se sont déroulés les évènements est la meilleure qui soit, puisque grâce à cet enregistrement et grâce à leur split, beaucoup parmi nous garderont à jamais une image positive de THE RED SHORE. Combien de morts peuvent se vanter d’être aussi vivants ?
Ajouté : Mardi 20 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: The Red Shore Website Hits: 8884
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