UNLEASHED (se) - Odalheim (2012)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 20 avril 2012
Pays : Suède
Genre : Death / Viking Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 43 Mins
Je ne suis pas très fort en pronostics, mais j’aime les rares fois où j’ai quand même (un peu) raison. Après un As Yggdrasil Trembles partagé entre un gout de figue et de raisin, les Suédois d’UNLEASHED n’avaient pas d’autre choix que de faire meilleure figure avec Odalheim. Loin d’être un échec cuisant, le dixième album des scandinaves laissait néanmoins la porte ouverte à un déclin progressif que ce nouvel opus refermera aussitôt. Fort de onze bébés et d’une réputation qui n’est plus à faire, UNLEASHED avait juré ses grands dieux qu’on ne les reprendrait plus à trainer sur le terrain de l’à-peu-près. Un viking n’a visiblement qu’une seule parole et Odalheim est la meilleur réponse qui ai pu être faite à mon scepticisme passé. Sa cover austère, coupage-papier digne de la maternelle et retour probant dans la froideur des nineties, est la première d’une longue série de plaies.
Continuant obstinément dans la voie Black / Death empruntée sur Sworn Allegiance, le quatuor a toutefois le bon goût de ne pas répéter une fois encore les erreurs présentes sur ses derniers efforts. Alors les nostalgiques du grand Where No Life Dwells de 1991 ne se reconnaitront absolument pas dans cette nouvelle mouture, mais il se pourrait que le désamour entre eux et le groupe s’estompe, car UNLEASHED ouvre son jeu et fait exactement ce qu’il avait oublié de faire sur As Yggdrasil Trembles ; accrocher l’attention. A la sortie de l’expérience, on garde en tête cette impression de froide grandeur, de puissance auguste un peu écolo sur les bords mais d’une efficacité retrouvée. Cet album est bourré de spleen, d’une tristesse inhabituelle chez les Suédois. J’en veux pour preuve un nombre assez effrayant de passages acoustiques ou tout simplement « Fimbulwinter », la piste d’ouverture qui marque un basculement stupéfiant dans le Black Metal avant que Fredrik Folkare et sa lead ne viennent remettre un peu d’ordre dans ces alliances. Cette entrée en matière un peu déstabilisante est loin d’être représentative de l’album. Par la suite, UNLEASHED retrouve son rythme de croisière, alternant des créations très sèches, très brutes et d’autres plus axées sur les ambiances polaires et les mélodies à la AMON AMARTH. Pour la première fois depuis une bonne dizaine d’année, on a le sentiment que le groupe a pris conscience de la lente et discrète décrépitude qui le rongeait. On respire d’autant plus que chacun appréhendait forcément un peu la confirmation sans appel d’une régression qui ne faisait plus l’ombre d’un doute. Respirable, vivant, diversifié tout en restant grave et impérial, Odalheim remet les pendules à l’heure, sans pour autant avoir besoin de verser dans le Death / Viking Metal cliché à mourir. Beaucoup de coffre dans la voix de Johnny Hedlund, beaucoup de vista dans la partition de batterie d’Anders Schultz qui s’autorise même à calmer le jeu quand ça part en sucette (« Rise Of The Maya Warriors »), beaucoup de classe dans les soli aussi omniprésents qu’omniscients de Monsieur Folkare, bref, cet album transpire la réussite et offre à UNLEASHED une résurrection qu’on n’attendait plus.
A l’endroit même où As Yggdrasil Trembles se montrait pénible à endurer et laissait filer tranquillement la partie, Odalheim et son lot de tubes (« The Soil Of Our Fathers », « The Great Battle Of Odalheim », grand Dieu !) redouble d’efforts et d’efforts intelligents. Je parle très certainement de la fin du disque qui, chose plutôt improbable, parvient à surclasser son début. Sombre et épique, agité mais tranquille, ce onzième full-lenght replace superbement UNLEASHED dans la course au Walhalla. DISMEMBER n’étant plus, l’horizon s’en retrouve éclairci.
Ajouté : Mardi 17 Avril 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Unleashed Website Hits: 7940
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