KILL DEVIL HILL (usa) - Kill Devil Hill (2012)
Label : Steamhammer / SPV
Sortie du Scud : 28 mai 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Power Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 48 Mins
Vinny Appice, on connaît. Le bonhomme a suffisamment traîné ses baguettes aux quatre coins du monde pour ne pas usurper sa réputation. Un rappel ?
Ok, allons-y. DIO, BLACK SABBATH, HEAVEN AND HELL, OZZY OSBOURNE, WWIII, AXIS, RICK DERRINGER, et meme John LENNON, à 16 ans. Ah oui forcément ça calme. Mais si tous ces groupes/artistes ont fait appel à lui à un moment donné, c’est que la frappe de Vinny est légendaire.
Rex Brown, on connaît aussi. PANTERA, DOWN, cette attaque de cordes si caractéristique, ce jeu aussi bluesy que heavy est reconnaissable entre mille.
Et l’association des deux alors… Que pourrait-elle bien donner ? Je doute que vous vous soyez posé la question, mais je vous réponds quand même. Ca donne KILL DEVIN HILL.
Groupe formé à l’origine en 2009 par Vinny et Mark Zavon, poulain de l’écurie Shrapnel, et vite rejoint par Rex et le chanteur Dewey Bragg, KILL DEVIN HILL semble tout droit échappé des 90’s, avec une production made in 2012.
Et c’est une réussite.
Proche dans la démarche du GZR de Geezer Butler pour son optique collaborative résolument moderne, KILL DEVIN HILL est un condensé de Metal suintant, méchant, lourd, et diablement pertinent.
Plusieurs raisons à cela.
En premier lieu, le pedigree des musiciens.
Les cas de Vinny et Rex ont déjà été évoqués. Parlons alors de Mark et Dewey. Le premier est un guitariste parfait pour le projet. Efficace, sans jamais trop en faire, il fait mentir ses origines qui auraient pu faire croire à un nouvel équilibriste du manche. Il riffe velu, digresse ténu, et jamais ne déborde.
Dewey quant à lui, est de cette race de vocalistes précieux, à la voix profonde et gorgée de feeling autant que d’agressivité contenue. Avec un timbre assez proche de feu Layne Staley, il met en valeur d’une façon naturelle des morceaux déjà bien carrés à la base.
Car les morceaux sont aussi pour beaucoup dans la qualité de cet album. Loin d’être une simple récréation pour musiciens connus et oisifs, KILL DEVIN HILL est un véritable groupe, qui interprète à la perfection des chansons solides et accrocheuses. Faites confiance à Vinny et Rex pour ne pas se laisser embarquer dans du pré digéré…
Et là, vous avez le choix.
Vous voulez bouffer de l’asphalte et brûler de la gomme ? Embrayez sur l’énorme « War Machine » qui ouvre les débats, avec son groove vénéneux et son chant tout en dents serrées. Si en plus, vous accélérez au moment du refrain, c’est encore mieux. « Strange », et son riff très PANTERA fera aussi l’affaire au cas où les freins lâchent. Même constat pour « Old Man » qui tend vers le SKIDROW méchant de Subhuman Race. Le tout sur un refrain bien pesant. Quant à « Revenge », son beat introductif met très vite les pendules à l’heure. Vinny envoie tout valser, et fait trembler ses baguettes sur la caisse claire avec une dextérité incroyable. Et lorsque le groupe rentre dans la danse, les choses ne se calment pas, bien au contraire.
Vous préférez la discussion âpre, à bâtons rompus, dans un vieux bouge crade ? Pas de problème.
Car lorsque le combo se la joue Heavy, ça ne rigole pas. En même temps, avec DOWN et BLACK SABBATH dans les godasses, c’est un peu logique. Et dans ces moments là, KILL DEVIN HILL prend de sacrés accents alternatifs des 90’s. ALICE IN CHAINS en tête de liste.
Tentez alors la doublette « Gates Of Hell » et son ciel chargé et « Rise From The Shadows » et sa basse wah-wah. Mix teigneux d’un PANTERA/DOWN hargneux et d’un ALICE IN CHAINS vraiment lourd, ces deux morceaux enchaînés sont un long chemin vers le plaisir/douleur. Avec cicatrisation en option.
« Time And Time Again », coulée dans le même moule procure les mêmes sensations. Avec encore une fois une mélodie travaillée et malsaine qui vous colle aux tempes. Mais point de migraine, juste une lancinante impression de s’enfoncer progressivement dans les bas fonds de l’existence.
Le quatuor n’en est pas pour autant moins crédible dans le mid tempo. « Up In Flames », option nonchalante est aussi une petite perle. Avec ce chant qui se fait désirer, et qui traîne des pieds avant d’entrer dans la pièce, ce jeu de batterie lourd et compact, la nuit de noces torride est assurée.
Laissez juste le temps à l’acoustique « Mysterious Ways » de calmer un peu les échanges. Sa guitare très Zep et ses harmonies nostalgiques sont là pour vous détendre, sans pour autant vous endormir. Et c’est très beau, ne le nions pas.
On a beau dire, quand de fameux instrumentistes collaborent et que ça fonctionne, c’est quand même très jouissif… Mais à une seule condition. Qu’ils se mettent à la colle pour une bonne raison. Faire de l’excellente musique, et pas seulement se faire flatter l’Ego par l’entremise de pénibles démonstrations. Alors si vous aimez le Metal moderne, celui qui sait habilement jongler avec la tradition Heavy et l’évolution naturelle des choses, achetez cet album éponyme. Et retenez bien le nom de KILL DEVIL HILL. Parce que vous n’avez pas fini d’en entendre parler.
Ajouté : Lundi 07 Mai 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Kill Devil Hill Website Hits: 8010
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