VORKREIST (FRA) - Sigil Whore Christ (2012)
Label : Agonia Records
Sortie du Scud : 22 avril 2012
Pays : France
Genre : Death / Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 47 Mins
Avec à son bord des membres de MERRIMACK, HELL MILITIA, BLACKLODGE et des anciens d’ANTAEUS et de CORPUS CHRISTII, il y avait peu de chance que VORKREIST soit impliqué dans un projet de Glam Metal. On le sait, la scène Black Metal française est à elle seule une petite institution et il n’est pas rare de voir éclore de temps à autre un collectif nouveau. Enfin nouveau, on se comprend, puisque les Franciliens ont déjà quelques dossiers dans leur casier judiciaire ouvert en 2001 avec un premier méfait du nom de Sermons Of Impunity. Avec son quatrième album, Sigil Whore Christ, le groupe désormais emmené par Saint Vincent, son nouveau chanteur qui succède à Sohr-Khasm et ses dix ans de loyaux services, effectue un pas de plus vers les enfers. Les opportunistes polonais d’Agonia Records ne s’y sont pas trompés, et ils ont eu raison !
VORKREIST propose en effet ici un Black / Death Metal de très haute couture. Deux ans et demi après Sickness Sovereign, on pouvait quand même s’y attendre un peu pour peu qu’on connaisse le curriculum vitae de ces musiciens d’expérience. Tout commence avec « De Imitatione Christi » et une introduction mi-samplée mi-jouée progressive qui semble interminable. Quelques leads de guitares plus loin, c’est une chiée d’huile bouillante qui vous tombe sur les épaules. Les Parisiens délivrent alors leur Death caustique de sa cage de cristal. Tout explose, pétarade, détonne dans une fusillade digne de Columbine. Avec une intensité et une violence assez primaire mais relevée de passages mélodiques bien sentis, VORKREIST semble tout d’abord ancré dans une répétition générale avec des compositions assez propres, carrées mais sans transcendance. La donne change une première fois avec « Deus Vult », son commencement affreusement haché affilié Brutal Death et des passages davantage axés Black mélodique. L’osmose entre ces deux entités est très intéressante, car elle pousse le bouchon plus loin dans l’originalité qu’un simple Black / Death de sous-sol. C’est justement quand ces garçons diversifient leur jeu que cet album prend sa tournure la plus intéressante. Entre l’ouverture presque Rock N’ Roll de « Dominus Illuminatio Mea », ses guitares orientalisées, sa basse vrombissante et la cadavérique « Ad Nauseam » avec ses rythmiques fluctuantes, Sigil Whore Christ refuse de s’enfermer bêtement dans un carton étiqueté, même si les dominantes sont clairement distinctes et prennent le dessus sur le reste. Au-delà de l’aspect déstructuré de ce disque, de sa diversité plutôt agréable pour le style, il y a une recherche de mélodies et d’ambiances qu’il faut également relever. VORKREIST a composé une œuvre complète qui se fond parfaitement dans le paysage et dont la tension presque palpable qui s’en échappe illustrerait à merveille le remake d’un film comme Deranged, qui met en scène la folie humaine poussée à son paroxysme. A noter que chaque composition possède un titre en latin. Ce n’est qu’un détail mais il contribue grandement à cette image de concept presque cérémoniel construite par les Parisiens.
Frôlant la maitrise totale dans chacun de ses desseins, Sigil Whore Christ est un opus imposant dont il serait naïf de minimiser les effets. En effet, s’il est encore loin d’un « must-have », il ne fait aucun doute que la grande forme actuelle de la sphère Death / Black française passe évidemment par ce genre de sorties. Aujourd’hui VORKREIST, demain un autre mais qu’importe. Sufficit cuique diei malitia sua.
Ajouté : Mercredi 23 Mai 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Vorkreist Website Hits: 9306
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