DIABLO SWING ORCHESTRA (se) - Pandora's Piñata (2012)
Label : Candlelight Records
Sortie du Scud : 14 mai 2012
Pays : Suède
Genre : Néo Baroque Avant-Garde Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 51 Mins
Oui c’est vrai. J’appréhendais beaucoup l’écoute de ce nouvel album des flingués de DIABLO SWING ORCHESTRA. Tout d’abord parce que The Butcher's Ballroom fut en son temps une véritable tuerie, que Sing Along Songs for the Damned & Delirious était fameux mais sentait un peu la redite, et tout simplement parce qu’avec une musique pareille, le cap du troisième album sentait le coup fourré à plein nez. Le genre de traquenard bien senti qui débouche sur une gigantesque gamelle dans les douves du château.
Entre temps ?
Une victoire de la Suède à l’Eurovision, avec un morceau plutôt bien senti. Genre revival « Waterloo » sans les paillettes et les pattes d’éph. Le rapport ? Aucun. Mais l’aparté est mon droit et j’en abuse. Voyez ceci comme l’évocation du signe avant coureur d’un critique superstitieux comme une vieille sorcière médiévale. Fin de la parenthèse.
Au final, comment ai-je pu douter du potentiel de l’ensemble ? Et est-ce la bonne question ? Oui, en partie. Et la meilleure des réponses reste une écoute soutenue de Pandora’s Piñata. Pourquoi ? Parce qu’il dépasse tout ce qu’on a pu connaître jusqu’à lors, en matière de créativité, d’originalité, de qualité et de folie. Mieux que The Butcher’s Ballroom ? Oui, c’est fort possible, mais seule l’épreuve du temps jugera.
Alors, véritable boite de Pandore que ce nouvel effort ? Oui, le groupe n’a pas tort. On trouvera de tout de prime abord, du mille sabords, de l’or, et du corps. Tout le monde semble s’être passé le mot, et l’ambiance est plus que festive, disons…hystérique mais joyeuse. Pas de foutoir ici, c’est carré mais imprévisible, enjolivé, mais toujours brut de décoffrage. Et c’est justement dans le coffre qu’on va retrouver les plus belles perles.
Et se faire cueillir à froid par « Voodoo Mon Amour », ça n’a rien d’étonnant. DSO a toujours eu le sens de l’ouverture dantesque et picaresque. Une fois de plus ça pulse, ça éclaire des lieux à la ronde, et ça traumatise le confort auditif. Pas de répit ici, ça n’est pas le propos. Après, je ne sais pas, vous avez déjà essayé d’entrevoir ce que pourrait donner la fusion entre les Cherry Poppin Daddies et le Townsend de « Bad Devil » ? Oui ? Alors vous savez maintenant comment ça sonne…
Mais DSO, outre ses qualités initiales, a su une fois de plus épicer son discours d’influences improbables.
Prenez « Guerilla Laments », c’est hispanique à n’en point douter, et pour peu que vous fermiez les yeux, vous vous retrouverez en pleine place du marché d’une petite ville du Mexique, en train de valser sévère, le verre rempli de Tequila qui dégage. Magie ? Savoir-faire !! Car si les percus Sud Américaines se taillent la part du lion, les cuivres ne sont pas en reste et font monter la température de quelques degrés.
Et qui, je le demande, à part DSO pouvait se permettre un tour de force quasi Thrash-Ethnique comme « Exit Strategy Of A Wrecking Ball », qui mélange le meilleur de la Bay Area, avec son riff poisseux, et des arrangements délétères limite psyché ?
Personne je vous l’accorde. Et en plus, même pour eux, ça reste de l’inédit.
Et vous m’en voyez désolé, mais dès « Honey Trap Aftermath », je nie toute responsabilité dans l’affaire. Non, cette basse ronflante et redondante qui se permet de louvoyer entre le groove hypnotique et le slap synthétique… Le tout posé sur une batterie élastique, c’est… Je ne sais pas justement, mon lexique défaille ! Stevie Wonder meets PRIMUS dans le couloir de chez Funkadelic ?
Putain oui, avec en plus George Clinton et Maceo Parker pas très loin, et prêts à intervenir ! Cette mélodie en plus, mais les gars, vous êtes vraiment barges en fait ?
Mais chaque fête offre aussi son lot d’émotions, et DSO ne l’a pas oublié. Ainsi, durant « Aurora », vous aurez le temps de câliner votre partenaire et de lui glisser quelques mots doux à l’oreille. Une ballade unique, lyrique, aux accents slaves, c’est aussi une façon de nous remercier. Et Annlouice à bien sur l’organe ad hoc pour ce genre de soupir velouté… Quelle beauté !
Pfiouu… Ca commence à sentir l’arnaque tout ça… Avec Pandora’s Piñata on a les preuves maintenant, plus de doutes… Tout ça n’était donc pas qu’un simple coup de bol, mais bien une affaire de talent. Huit musiciens volubiles, impossibles à cadrer et encore moins à maîtriser… Des fous du volant version Satanas et Diabolo pleine bourre qui ne redoutent rien. Mais ça m’épuise tout ça… Quand vais-je pourvoir remiser mon loup de côté et me reposer un peu, hein les gars ?
Vous êtes infatigables décidemment… Mais continuez nom de Dieu, continuez !!!
Le problème qu’il me reste, c’est que je suis obligé de vous coller la note maximum presque à chaque fois, on va finir par croire au copinage, et ça pas question ! Et alors, je vais faire quoi la prochaine fois si vous faites mieux, repoussez les murs ?
Ok, mais vous amenez les vis à placo alors.
Ajouté : Mardi 29 Mai 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Diablo Swing Orchestra Website Hits: 11082
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