SIX FEET UNDER (usa) - Undead (2012)
Label : Metal Blade Records
Sortie du Scud : 22 mai 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 40 Mins
Si on ne devait retenir qu’une seule chose du passage sur Terre de SIX FEET UNDER, ce serait probablement leur goût invétéré pour les têtes de mort. Présentes de façon plus ou moins suggestives sur chaque album du groupe excepté le True Carnage de 2001, elles sont à Chris Barnes et aux siens ce que Eddie et Snaggletooth sont à IRON MAIDEN et MOTÖRHEAD. C’est désormais une tradition, un peu usante certes. Alors la nouveauté sur ce Undead, il va falloir aller la chercher ailleurs. Dans le line-up par exemple, au cœur duquel un méchant coup de balai a été passé. Exit les historiques Terry Butler (basse) et Greg Gall (batterie), remplacés respectivement par Rob Arnold et Kevin Talley. Et il fallait bien ça pour dynamiser une formation unanimement raillée pour ses prestations nonchalantes et pantouflardes. Huitième album studio si l’on écarte la trilogie de reprises des Graveyards Classics (2000, 2004 et 2010), Undead pourrait-il finalement être l’improbable surprise Death de l’année 2012 ? Pourquoi pas.
Tout démarre avec un « Frozen At The Moment Of Death » qui a des mauvais airs de réveille-matin. Les amateurs de Death à l’américaine se reconnaitront forcément dans cette intro bien grasse et dans son enrobage sudoripare qui ouvre grand la porte à Tonton Barnes. Je ne sais pas s’il est du genre à se faire des petits jeunes, mais la présence d’un ex-DYING FETUS à la batterie semble lui avoir regonflé le moral. Serait-ce le grand retour des blasts au sein de S.F.U ? Il est encore trop tôt pour le dire. Pour autant, dès les premiers instants, il semble évident qu’on est en présence de leur plus bel effort depuis bien longtemps. Sans vouloir remonter jusqu’au Maximum Violence de 1999, il apparaît clair que les ricains ont bossé cette sortie, histoire que les vannes à leur sujet ne tournent pas à l’humiliation publique. Si on pouvait déjà constater une amélioration sur Death Rituals, en dépit d’un groove assumé et très vivement critiqué, Undead revient à des choses plus basiques. Les riffs sont toujours très lents (« Molest Dead ») mais disposent d’une simplicité et d’une naïveté qui serait presque paradoxale pour du SIX FEET UNDER. Par ailleurs, le côté Death N’ Roll s’est un peu éclipsé au profit de brûlots efficaces et incisifs, même si de temps à autre un renvoi gastrique de la veine d’un « Seed Of Filth » se fait entendre. Partagé entre la surprise de traiter avec un groupe sur le chemin du renouveau et l’appréhension de le voir retomber dans ses vieux travers, on est au final absorbé par cette œuvre qui apparaît comme bien naturelle, malgré quelques compositions aux aspects robotiques, comme une « The Scar » assez prévisible ou une « Delayed Combustion Device » avec d’énormes mid-tempos. Le mot de la fin concernera Chris Barnes, qui quitte un peu ici le registre monocorde qu’on lui connaît et s’essaye à davantage de variations, comme un retour hésitant mais réussi à la période Tomb Of The Mutilated. Difficile de juger ce qui ressemble à s’y méprendre à un mea culpa, mais on peut en tout cas saluer toutes ces prises d’initiatives, tellement rares pour SIX FEET UNDER.
La vérité est là. Cet album en réconciliera probablement plus d’un avec l’institution que représente aujourd’hui encore S.F.U. Il est trop tôt pour dire si cet Undead est représentatif du syndrome de l’oie qui court toujours, même fraichement décapitée ou si au contraire, on est en présence d’un vrai nouveau départ. Après vingt ans de carrière, il est difficilement envisageable de considérer la deuxième solution comme une solution sérieuse. Alors laissons le temps au temps, avant qu’il n’envoie définitivement Barnes et les siens six pieds sous terre.
Ajouté : Mardi 26 Juin 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Six Feet Under Website Hits: 8300
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