Live In Canada 2005 est le premier disque dit « en public » d’un groupe qui a eu bien du mal, au départ, à fouler les planches. RHAPSODY appartient à cette race de combos pour lesquels reproduire fidèlement ses morceaux devant la foule s’apparente à un vrai défi. Dans des genres très différents, on pourrait citer THERION ou DIMMU BORGIR. Mais ceux qui ont déjà assisté à un concert de RHAPSODY ne sont pas dupes : comme bien d’autres artistes, le combo franco-italien a recours à des bandes et autres samples pour ne pas négliger l’ampleur orchestrale de sa saga moyenâgeuse.
Du coup, la prestation scénique de Turilli et consorts laisse très peu de place à l’improvisation … On compte certes quelques variantes, comme ces soli de basse de Patrice Guers et de clavecin d’Alex Staropoli en plein milieu de « Erian’s Mystical Rhymes », ou les tentatives peu fructueuses de Fabio Lione pour faire participer les fans (et notamment les « oh oh oooh » sur « Unholy Warcry »). Les pauvres fans, d’ailleurs, il faut tendre l’oreille pour les entendre, puisque seules l’intro (« The Dark Secret ») et l’outro (« Gran Finale ») témoignent de la présence de spectateurs …
Fabio, très en voix et très à l’aise, se permet de s’adresser à l’assistance dans un Français quasi-parfait (on le rappelle, le concert a lieu au Canada et surtout à Montréal). Le reste de la bande joue avec une précision carrée, livrant une prestation impeccable : mention spéciale aux guitaristes Luca Turilli et Dominique Leurquin, et au monstrueux batteur Alex Holzwarth. De plus le mixage donne un son bien Heavy à la chose, les concerts de RHAPSODY étant en réalité un peu plus brouillons.
Seulement là, pas le temps de se lamenter sur des quelconques défauts sonores : 1 heure de live et puis c’est tout ! D’accord, Live In Canada 2005 fait office de très bon Best Of pour RHAPSODY : il y a le dansant « Village Of The Dwarves », les hymnes « Emerald Sword », « Dawn Of Victory » et « Wisdom Of The Kings », l’épique et magnifique « Erian’s Mystical Rhymes », les Heavy « March Of The Swordmaster », le tragique « Lamento Eroico ».
Mais avec un EP et 5 albums au compteur, sortir un double album live n’avait rien de honteux, au contraire ! Où sont les « Eternal Glory », « Warrior Of Ice », « Holy Thunderforce », « Flames Of Revenge », « Rain Of A Thousand Flames » ? Ou encore « Triumph Of My Magic Steel », propice à faire hurler le public ?! Pourquoi retenir seulement 3 titres de Symphony Of Enchanted Lands Part II, le dernier opus en date ? Un morceau comme « The Magic Of The Wizard’s Dream » n’avait-il pas sa place ? Mais quelle frustration ! Quand on a la prétention (car RHAPSODY n’a jamais cultivé le concept de la modestie) de mettre au monde une saga aussi riche et complète que celle de l’Epée d’Emeraude, on ne contente pas de sortir un album live avec seulement 9 titres à se mettre sous la dent …
A la limite, toute cette mascarade aurait de l’allure sous forme de DVD, histoire d’avoir un visuel qui en mette plein la vue, avec des dragons, des nains (Passe-Partout et Willow doivent bien avoir des copains) et des éclairs dans tous les sens … Malheureusement, même sur ce point, les shows donnés par RHAPSODY n’ont jamais été folichons. Ce Live In Canada 2005, très dispensable, ressemble vraiment à un coup d’épée dans l’eau. C’est le cas de le dire …

Discographie Complète de RHAPSODY OF FIRE :
Legendary Tales (Album - 1997), Symphony Of Enchanted Lands (Album - 1998), Dawn Of Victory (Album - 2000), Rain Of A Thousand Flames (Album - 2001), Power Of The Dragonflame (Album - 2002), Symphony Of Enchanted Lands Part II : The Dark Secret (Album - 2004), Triumph Or Agony (Album - 2006), Live In Canada 2005 (The Dark Secret) (Album - 2006), The Frozen Tears Of Angels (Album - 2010), The Cold Embrace Of Fear (Album - 2010), From Chaos To Eternity (Album - 2011), Into The Legend (Album - 2016)

MI Bonus :
RHAPSODY (it) - Fabio Lione (Juil-2004), RHAPSODY OF FIRE (it) - Luca Turilli (Mars-2010), LUCA TURILLI'S RHAPSODY (it) - Luca Turilli (Mai-2012), RHAPSODY OF FIRE (it) - Alex Staropoli (Oct-2013),