IMPUREZA… ce groupe Franco-Hispanique, originaire d'Orléans et composé actuellement de Lamas (voix, basse), Lionelito (guitare sèche et parties flamenco), Rafael (guitare) et Guillermo (batterie) sort enfin son premier album La Iglesia Del Odio, que l'on peut traduire comme L'Eglise de la Haine en 2010. Pas moins de 6 ans après leurs débuts et 3 démos plus tard (Y Correra Tu Sangre en 2005, Ruina De La Penitencia en 2006 et En El Desierto De La Creencia en 2007), les IMPUREZA nous gratifient de leur premier opus produit par le label Snakebite Productions, non sans peines … Peut-être est-ce lié à leur nom qui signifie tout simplement ''Impureté'', accentuant le côté antique et malsain du groupe de Brutal Death Flamenco ! Bref, IMPUREZA se montre d'une grande efficacité avec ses mélanges de riffs plus que brutaux et ses envolées lyriques ibériques surprenantes. Séduisant un public de plus en plus nombreux, le combo est invité à participer pour la première fois au Hellfest en 2007 et revient sur la scène de Clisson au Hellfest de 2011 !

Cet opus s'oriente vers des textes imprégnés de récits anciens, contant les voyages et les dérives sanguinolentes des conquistadors, les faits religieux les plus sombres de notre histoire (l'Inquisition espagnole) et les batailles épiques ayant eu lieu il y a plus de 700 ans ! IMPUREZA donne du grand spectacle à nos oreilles et les passages flamencos de l'opus nous glissent dans l'ambiance écrasante et suave d'une arène pleine d'un public déchainé. Ce savant mélange de Brutal Death et de Flamenco s'avère très bénéfique au groupe qui en a fait sa marque de fabrique. Ces originaux nous proposent, sur fond de voix quasi-growlées, un voyage dans le passé non-élogieux de l'Espagne moyenâgeuse. Tandis que toreros, picadors et banderilleros livrent un combat sans merci contre un taureau des plus hargneux, IMPUREZA maintien un rythme des plus effrénés et fait monter la tension. Des morceaux se détachent cependant nettement de l'album : l'ouverture ''El Gitano Maldito'' donne le tempo qui sera quasi le même durant 39 minutes. Autrement dit, ça va être très rapide et condensé ! Ce morceau illustre d'emblée l'univers ultra-sombre et malsain d'IMPUREZA.
''La Iglesia Del Odio'' met tout de suite l'accent sur le Flamenco avec des rythmes hispanisants très plaisants nous faisant voyager dans les collines d'Andalousie. Nul doute que les écrits de Miguel De Cervantes, le papa de « Don Quichotte De La Mancha », publié au XVIIème siècle, a du fortement inspirer les textes du groupe. Chevaliers sanguinaires, prêtres illuminés et autres gitans repris de justice se croisent et s'entrecroisent dans cet album épique et grandiloquent.
Avec le titre ''La Checa Del Perverso'', le groupe nous fait l'honneur d'une intro très joliment interprétée par Lionelito et repart de plus bel avec des guitares plus incisives que jamais. Un morceau parfait pour se mettre dans la peau d'une bohémienne mystérieuse et sauvage ou d'un danseur passionné de Paso Doble !
Petite déception cependant, car la fin beaucoup trop sèche nous laisse amère. On aurait tellement aimé entendre un final en apothéose version Flamenco comme seul sait le faire IMPUREZA, nous emmenant plus loin encore que les hautes tours des forteresses de Cordoue.

L'équilibre est donc bien possible entre le genre Flamenco et le Brutal Death !
Il fallait seulement le prouver et IMPUREZA l'a fait avec beaucoup de succès. Force, vitalité, violence et suavité sont les maîtres mots de cet opus qui ne manquera pas de vous plaire.