Là, nous nous attaquons à un morceau de choix : THE BLACK DAHLIA MURDER (TBDM pour les intimes). A l'époque où j'avais aperçu cette cover pour le moins étrange en magasin, j'imaginais un style complètement barré et inaudible. Mais si j’avais su que ces gars là, en plus de s'être fait une (très) bonne renommée, tapaient dans un Death Metal Mélodique abyssal, Ritual aurait tourné dans ma platine depuis bien longtemps. Pour couronner le tout, c'est le prestigieux label Metal Blade Records qui s'occupe d'eux. Ils en sont à leur cinquième CD, inutile donc de préciser qu'ils ont tout intérêt à se tenir à carreaux ! Mais bon, s'ils ont eu un tel succès jusqu'à présent, il n'y a pas lieu de se faire du mouron n'est-ce pas ?

Passé la courte introduction du premier morceau, nous rentrons dans le vif du sujet. Riffs complètement hurlants, screams/growls s'alternant à merveille, le tout enveloppé dans une production qui offre à l'album un aspect des plus diaboliques. Nos dahlias noirs ne font pas dans la demi-mesure et heureusement pour nous, ils s'efforcent de varier quelques peu leurs morceaux, et c'est comme cela que l'on se retrouve avec des « On Stirring Seas Of Salted Blood » ainsi que des « Malenchanments Of The Necrosphere » sombres et haineux ou encore une interlude plus que douteuse du nom de « Den Of The Picquerist ». Mais si vous recherchez des morceaux bien ficelés, tournez-vous du côté de l'entraînant « The Window » ou peut-être seriez-vous plus tentés par « Carbonized In Cruciform » et ses quelques parties mélancoliques parsemées telles de délicates roses dans un champ d'épines. Pour faire simple l'album est dans l'ensemble plus que correct. On sent chez nos ricains l'envie d'aller plus loin, de montrer ce qu’ils ont vraiment ! Une telle motivation fait plaisir à entendre ! Les morceaux que recèle Ritual sont d'une cohérence et d'une fluidité à toute épreuve. Lorsque la dernière piste parvient à nos oreilles, les musiciens nous sortent des ambiances inquiétantes tout en continuant leur épopée technique. Un choix parfaitement judicieux car cela permet à la formation de faire d'une pierre deux coup : contraster un peu avec le reste de l'album qui ne déborde finalement que trop peu sur les bruitages, et permettre également de ne pas nous offrir une piste trop commune au reste de la galette, ce qui serait une hérésie pour un grand final digne de ce nom.

Même après tout ce temps, TBDM continue son chemin et est aujourd'hui à l'apogée de son art macabre. Vous l'aurez compris, même en examinant tous les morceaux en long, en large et en travers, on ne trouverait pas vraiment grand-chose à redire de cette galette tant le travail qui a été fourni dessus est important. Dans ces cas là, la meilleure chose à faire est finalement d'apprécier l'album pour ce qu'il est : une bonne tuerie comme on en fait rarement. Réjouissons-nous d'avoir entre nos petites mains une relique qui même après plusieurs dizaines d'écoutes, ne s'émousse pas le moins du monde.