PREDATORY VIOLENCE (de) - Marked For Death (2012)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 29 juin 2012
Pays : Allemagne
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 49 Mins
Avec des SODOM, KREATOR et autres DESTRUCTION plus en forme que jamais, il sera difficile pour PREDATORY VIOLENCE de passer pour autre chose qu’un faire-valoir au cœur de la bouillonnante scène Thrash Metal teutonne. Pourtant, avec déjà quatre albums en seulement sept années de carrière, le départ des Allemands est plutôt dans le genre boulet de canon. Encore faut-il que la qualité soit un pendant à la productivité. Et à l’écoute de ce quatrième bébé, un certain Marked For Death, rien n’est moins sûr. Parce que vous l’aurez compris, ces gars-là souffrent non seulement de l’âge canonique de leurs ainés, mais également de leur expérience, cumulée au bout de trente années de route. Personnellement, et comme beaucoup de monde je pense, si je n’arrive pas à m’injecter ma dose quotidienne de Thrash, je préfère cent fois me repasser l’Agent Orange de 1989 que les essais tâtonnants d’une supposée relève.
Mais attention, il y a néanmoins beaucoup de choses positives dans cet opus. Tout d’abord, et c’est ce qui fera le plus plaisir aux vieux de la vieille, on retrouve dans la production, dans les compositions, dans l’esprit, un petit grain old-school absolument bienvenu. Marked For Death, même s’il traversera le ciel aussi vite qu’une étoile filante, mérite largement qu’on sorte le télescope. Attention, rien de comparable au passage rarissime de la comète de Halley (plus que 49 ans à tenir !), mais les nombreuses friandises qui garnissent cette pochette-surprise rendront la déception d’un disque hésitant moins amère. Il faudra attendre dix minutes et « Mercy Shot » pour avoir droit à notre premier carré de chocolat. Sur cette piste tout ce qu’il y a de plus classique, enfin c’est ce qu’on croit, intervient au bout de cent vingt secondes un break très malin, qui contrecarre totalement nos prévisions d’un enregistrement compact et homogène. PREDATORY VIOLENCE a fait un départ en trombe, certes. L’heure est maintenant à l’apaisement. Ce Thrash se fait soudain un peu plus intello, avec des ralentissements de bon aloi, des parties mélodiques finement pensées et une fluidité nouvelle. L’intro de « Pillage And Plunder », incroyablement SATYRICON nouvelle mouture dans les guitares, est l’exemple même de ce besoin de rafraichissement, même si la proximité entre ces deux groupes semble bien involontaire. Marked For Death repart alors de plus belle, et ce ne sont certainement pas les pianos mélancoliques de « All This Hate In Me » qui y changeront quoique ce soit. Je suis d’ailleurs loin d’être un cœur d’artichaut, mais le côté très émouvant qui se dégage des arrangements de cette composition, ses huit minutes garnies de riffs très solennels et d’une profonde tristesse en font l’une de toutes meilleures de cette œuvre. Et pourtant, PREDATORY VIOLENCE ne peut s’empêcher d’être inconstant, en dépit de ce flot ininterrompu de bonnes intentions. La batterie est sous-mixée, les frappes sur la grosse caisse s’entendent à peine et le chant d’A. Machine, s’il est bien écorché, manque quand même de coffre. Tout ça, ce sont des détails techniques, des défauts qui se corrigent. Ce qui se rattrape avec plus de difficultés, c’est l’ennui qui pointe le bout de son nez sur des créations affreusement prévisibles comme « Marked For Death », « Parental Love » ou « Kickin’ Ass ». On a l’impression que ces mecs donnent tout sur certaines pistes et que ça leur a demandé tant d’énergie qu’ils se relâchent totalement sur d’autres. D’où le caractère vraiment déséquilibré et fluctuant de la galette.
C’est donc avec un petit pincement au cœur que j’accorde une note sévère à ce Marked For Death. PREDATORY VIOLENCE commet encore quelques erreurs de débutant mais globalement, l’esprit y est. On ne passe pas un moment désagréable en compagnie de cet album, mais il y a un tel potentiel et un tel charisme qui émane de certains titres (« Mercy Shot » donc mais aussi « All This Hate In Me ») qu’on est forcément frustré d’en être privé sur tous les autres. Et comme toujours dans ce genre de situations complexes, plutôt que de leur chercher des excuses, je me réfugie derrière l’Oncle Tom.
Ajouté : Mercredi 12 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Predatory Violence Website Hits: 7100
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