ARCHIMONDAIN JOLIPUNK : Confession D'un Jeune Homme A Contre-Temps, Du Cynisme A L'innocence (2005)
Auteur : Camille De Tolede
Langue : Français
Parution : 1er mars 2005
Maison d'édition : Le livre de Poche (réédition)
Nombre de pages : 211
Genre : Autobiographie
Dimension : 18 x 11 cm
ISBN-10 : 2253112593
ISBN-13 : 9782253112594
Comment vivre en ayant l’idéologie punk et un statut mondain ?
Telle était la question que je me suis posée quand j’ai vu le titre de ce livre et je pensais qu’il allait y répondre. Je croyais, selon le jeu de mots du titre, avoir le témoignage de quelqu’un qui, issu d’un milieu aisé, se sent décalé dans la société parce qu’il obéit à une éthique punk de no future, de refus d’intégration sociale et de sentiment de ne pas être à sa place dans la société contemporaine. Je pensais que l’auteur témoignerait de ce statut ambigu de riche et de refus punk.
Le récit se déroule entre la chute du mur de Berlin du 9 novembre 1989 et les attentats du 11 septembre 2001 (9/11 et 11/9, un hasard des nombres qui amuse beaucoup notre auteur, élevant cette coïncidence en mystique des nombres). Le narrateur dénonce la société des années quatre-vingt dix, le côté marchand, la consommation et le dandysme et rejet de certains. C’est un « asthmatique de l’âme ».
En fait, j’ai été surprise du contenu. Camille de Tolède est un pseudo, et cet écrivain parle de sa vie, en France dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, avec sérieux et gravité. Croyant avoir un témoignage drôle et amusant sur ce mélange entre punk et mondanité, on se retrouve face à des pages pleines d’analyses détaillées et pointillistes doublées de critique capitaliste, emplies de références culturelles et littéraires que je connais à peine (pourtant, c’est ma partie, la littérature) et qui attestent d’une sorte de communauté ésotérique avec ses propres références érudites et underground.
On a la vie et les pensées (les pensées surtout) d’une personne qui se sent mal et qui le dit, mais d’un ton si policé qu’on frôle l’indigestion. Le ton, si sérieux, et le style, ampoulé, gâche le livre à mon goût. Le lire n’est pas toujours une partie de plaisir.
Toutefois, il faut reconnaître que je n’ai pas pu le fermer sans le terminer. Les constats et pensées, bien que pesantes, sont très justes. C’est un thème intéressant (tout comme je trouve que 99 francs de BEIGBEDER est un ouvrage intéressant). Seulement, elles sont à présent ressassées et devenues des évidences. La fin, de plus, ne contient pas de chute et nous renseigne sur l’identité de ce privilégié qui, grâce à son statut de mondain, a pu se cultiver à loisir.
Bref, c’est un livre non pas pour rire et se détendre mais un témoignage qui a vieillit et dont le style, si vous n’aimez pas trop la littérature, vous échappera. Cela me fait d’ailleurs penser aux réunions et vernissages parisiens : des gens au top qui ne cherchent qu’à parler d’eux avec des gens qui viennent des mêmes milieux privilégiés et qui obéissent aux tendances nouvelles vague et qui, franchement, d’un point de vue extérieur, sont ridicules et égoïstes.
Ajouté : Dimanche 17 Février 2008 Chroniqueur : Euterpe Score : Lien en relation: Le Livre De Poche Website Hits: 55159
|