PARADISE LOST (uk) - Tragic Idol (2012)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 24 Avril 2012
Pays : Angleterre
Genre : Metal gothique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 46 Mins
Comment peut-on commencer une chronique du dernier PARADISE LOST ? Comment évoquer les caractéristiques de ce nouvel album, Tragic Idol, sans faire le rapprochement avec l’opus qui les a propulsés au premier plan, à savoir Icon en 1993 ? Loin de moi l’idée de prendre un raccourci facile, car il ne faut pas oublier que PARADISE LOST a un peu cherché sa voie à la fin des années 90 (surtout les albums One Second et Host), mais tout semble indiquer que le groupe d’Halifax a retrouvé les vertus qui étaient les siennes avant quelques accidents de parcours.
Pour autant, Tragic Idol ne symbolise en rien une régression. Il faut juste préciser que la parenthèse VALLENFYRE que s’est offert Gregor Mackintosh (guitares), à savoir son projet parallèle très ancré Death Metal, profite à 100 % à son combo initial. Débarrassé de cette empreinte Death qui donnait à Faith Divides Us Death Unites Us (2009) des allures de foutoir, PARADISE LOST ravive un style épuré et proche de ce qui a fait son succès.
Pourtant, le titre d’ouverture, « Solitary One », à l’approche malsaine bien que cérémonieuse, laisse planer le doute. Voilà qui pourrait, de par ces discrètes et dérangeantes touches de piano, faire penser aux compositions d’Edward Shearmur. Autre titre rescapé des fantasmes gutturaux de Mackintosh, « Theories From Another World » frappe par son côté sombre.
Mais dès l’entame de « Crucify », c’est bien Icon qui vient à l’esprit. En bien des points ces deux opus se ressemblent. Les parties mélancoliques de lead guitar de Gregor, accentuées à grands coups de pédale wah-wah, font leur retour pour de bon, comme sur un « Tragic Idol » ou un « Honesty ». Difficile de retenir un morceau plus qu’un autre à ce sujet, puisque la guitare du guitariste ténébreux pleure tout le long de l’album. Mieux, il se permet des aventures guitaristiques qu’on avait plus entendues depuis Draconian Times : de quoi en déduire que Mackintosh reste et restera un six-cordiste complexé et trop timide, capable pourtant d’inspirations de haut niveau (« Fear Of Impending Hell » et surtout « In This We Dwell »).
Et Nick Holmes dans tout ça ? Le frontman au statisme scénique légendaire et à l’humour british savoureux assure, quel que soit le chant auquel il s’adonne. Ainsi il peut être planant sur le titre éponyme (le bonhomme adore la New Wave des 80’s, ne l’oublions pas), être hypnotique sur le mélancolique « Fear Of Impending Hell », voire se lâcher complètement sur « To The Darkness » qui témoigne de la montée en puissance de ce Tragic Idol intense. Car encore une fois, à l’instar d’Icon, ce nouvel opus s’apprécie dans son intégralité et peut s’écouter d’une traite, signe d’une cohérence sans faille tout en lorgnant de temps à autres sur le riche passé de PARADISE LOST : du pur Metal Gothique avec « Honesty In Death » et le bien nommé « The Glorious End » (ces arpèges !!!), du Heavy Metal made in Halifax (« In This We Dwell », grosse allusion à la période Draconian Times et « Tragic Idol » qui dresse encore un parallèle intéressant avec METALLICA), du Doom à peine dissimulé (« To The Darkness »), bref, des rythmiques lourdes, des mélodies toujours envoutantes, des musiciens sûrs de leurs valeurs dont un Adrian Erlandsson (extraordinaire sur « Worth Fighting For ») qui a bien pris ses marques.
Il manque peut-être à Tragic Idol quelques morceaux plus évidents comme le furent les « Say Just Words », « The Last Time » ou « Forever After ». Mais Tragic Idol c’est un PARADISE LOST version 2012 enfin retrouvé, à notre grand bonheur.
Ajouté : Mardi 18 Septembre 2012 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Paradise Lost Website Hits: 8366
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